Argüe écrase tout sur son passage avec Oscillate

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Note de la rédaction :
4.5/5

 

Argüe Oscillate

Argüe en mode rouleau compresseur

Les fêtes de fin d’année passées, le foie gras digéré, la mémé retournée dans son canapé, il est grand temps de parler de Argüe. Car oui, nos lorientais nous délivraient fin novembre dernier un nouvel album. Et celui ci n’a pas manqué de titiller mes oreilles. Oscillate est donc le deuxième album de nos bretons. Faut il les présenter ? Bien connus dans le microcosme lorientais, nos 5 comparses ne sont pas du genre à chercher les paillettes. Batti sur les cendres de Kevorkia, Argüe s’inscrit dans une lignée Deathcore Mélodique. Et comme à Lorient on est du genre à faire bosser les copains, c’est Gwen Kerjan de Slab Sound Studio qui s’occupe de faire sonner cet album comme un p’tit bijou. Quand on dit qu’il y a du talent dans cette ville.

Dès lors les présentations faites, il serait temps de se coller la tête dans la lessiveuse. Et c’est Breaches qui ouvre le bal de manière magistrale. Le son est bien lourd et annonce clairement que la suite ne va pas être  à se lancer des fleurs. En effet, la douce voix de Guillaume nous emmène directement sur Ephemeral Paths Divider. Autant dire que ça tabasse sans concession avec une rythmique martelée comme des forcenés. Les guitares s’envolent avec brio, maintenant cette énergie folle et sombre. Et sans prendre le temps de respirer, The Gravitationnal Collapse Of Time vient coller la deuxième baffe. C’est à grands coups de blasts millimitrés que Argüe nous cueille sous les hurlements d’acharné de Guillaume.

Death from West Coast

Ne soyons pas en reste, Internal Noises Of Subconscious débarque sans ménagement avec une rytmique toujours aussi complexe et maîtrisée. On reconnaît aussi dans certaines harmoniques les influences Hardcore, certainement amenées par Ryan de par son passif. Et paradoxalement, je me laisse aller à des sonorités black scandinaves à la Dissection. Et une fois qu’on a dit tout ça, on se ramasse une basse bien lourde et grasse en guise de dessert. Autant vous dire, que ça vous plombe une ambiance de fête à Brive la Gaillarde un tel mammouth. Mais comme nous n’avions pas sorti les cotillons, on file sur No More Past to Come. On retrouve ces guitares qui balayent ardemment sur les coups de double grosse caisse de Julien, avec le torent de désolation hurlé par Guillaume. En ce sens, l’interlude Mirage est le bienvenu, me laissant aller légèrement, marqué par le précédent titre. Mais la trêve n’est que de courte durée. Soothing Right-Thinking revient pour me choper à la gorge, me croquer à la carotide, et me laisser me vider de toute énergie. Encore une fois, c’est très violent et habité, laissant toujours une place à des mélodies bien marquées sur cette rythmique dure.

L’horlogerie bretonne

Maintenant que l’on se sent bien écrasé par le poids du rouleau compresseur, on apprécie l’intro mélodique de Farewell Regardless. Rassurez vous, on va retourner six pieds sous terre. On passe par toutes les émotions encore une fois. Entre vitesse d’execution, rytmiques syncopées et vomissements vocaux, Argüe nous montre toute l’étendue de sa technique, et c’est bigrement efficace. Et comme on n’en n’a jamais assez, Elapsed vient de manière narquoise frapper derrière la nuque. Les guitares sont toujours de plus en plus magistrales, tout est de plus en plus violent, est ce que tout ceci peut monter encore d’un cran ? Car si l’on ne sait pas ce que ça fait que de se faire asphyxier, la noirceur de notre combo lorientais ne vous laisse plus respirer un seul instant. Et c’est donc lavés comme de vulgaires chiffons que l’on achève notre aventure Argüe sur Cellarium. Le point d’orgue de cette balade sombre nous écrase une bonne fois pour toute la tête dans le sable avec cette impression de ne plus pouvoir bouger.

 

Argüe band 1

Que l’on m’achève

D’une complexité et précision folle, Oscillate opère par vagues. Chaque titre donne cette sensation ambivalente de passer d’un état de grâce à celui de véritable carcasse décharnée. Argüe débarque à la manière d’un 33 tonnes et vous traîne littéralement comme une vulgaire poupée de chiffon. Oscillate est un album remarquable en tout point, tant par la complexité des titres, que l’interprétation, que la production.

 

Sortie : le 25 novembre 2022

https://www.facebook.com/argueband

Retrouvez notre interview de Argüe ICI lors de leur passage au Hellfest 2019

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