CHRONIQUE D’ALBUM : AU MILIEU D’UNE PERIODE TOURMENTEE, LUCIFER REGNE EN MAITRE

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Note de la rédaction :
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CHRONIQUE D'ALBUM : AU MILIEU D’UNE PERIODE TOURMENTEE, LUCIFER REGNE EN MAITRE
CHRONIQUE D'ALBUM : AU MILIEU D’UNE PERIODE TOURMENTEE, LUCIFER REGNE EN MAITRE
CHRONIQUE D'ALBUM : AU MILIEU D’UNE PERIODE TOURMENTEE, LUCIFER REGNE EN MAITRE

Aujourd’hui le monde s’est arrêté de vivre, seul l’art peut continuer à respirer l’air contaminé auquel nous essayons de subsister, nous imposant de rudes épreuves, risquant malheureusement et tristement de perdurer. Dure et ironique pour moi de vous parler dans un monde où le mal règne sans partage et à tous les niveaux. Lucifer est à la mode et c’est fort dommageable. A ce titre, cette critique me pose une interrogation. Que peut proposer un groupe au nom aussi emblématique que LUCIFER? La musique reste un art suprême qui doit s’écouter avant d’être cataloguée ou stigmatisée. Surtout que c’est dans la connaissance de son ennemi, tout en le pratiquant, qu’on arrive à le combattre fermement. Le nom ne fait pas tout, pour preuve BLACK SABBATH étant une de mes références. Alors allons-y le cœur lourd et la plume faible, toute tremblante. Lucifer est crée à BERLIN il y a encore peu (2014), par une jolie jeune femme (la lueur d’espoir est peut-être là), la frontwoman JOHANNA SADONIS (ex: FEROX, THE OATH). S’associant tour à tour avec GAZ JENNING (CATHEDRAL) puis avec NICKE ANDERSSON (ENTOMBED (death metal) THE HELLACOPTERS (rock)) solidifiant un projet prenant ainsi des tournures internationales, visitant en six ans les scènes désormais du monde entier. Déjà deux disques sont sortis (LUCIFER I (2015) LUCIFER II (2018)), reprenant les heures mythiques des plus grands de LED ZEPPELIN, à BLACK SABBATH, en passant par les enfants sauvages des THE ROLLING STONES, où à l’huître bleue qu’on aime tant (BLUE OYSTER CULT). Lucifer nous livre donc en ces temps apocalyptiques une troisième œuvre, se nommant logiquement III.

 

CHRONIQUE D'ALBUM : AU MILIEU D’UNE PERIODE TOURMENTEE, LUCIFER REGNE EN MAITRE
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Pas de bouleversement pour celui-ci, LUCIFER reste LUCIFER tout en essayant de peaufiner, perfectionner sa formule sonore. Une musique sûre de ses influences mais dont le line-up articulé autour des deux personnalités citées plus haut, peine à se stabiliser. Alors précisons le line up pour les plus curieux : JOHANNA SADONIS (chant), NICKE ANDERSSON (guitare, batterie), MARTIN NORDIN (guitare), ROBIN TIDEBRINK (SATURN, guitare). Le premier single « ghosts » balaie d’un revers de main les doutes que certaines ou certains pourraient avoir quant à une éventuelle nouvelle orientation du groupe allemand. Comme leurs excellents compatriotes allemands de KADAVAR, tous continuent de faire perdurer la flamme de la nostalgie. Parlons un peu du son, la production (produit par le suédois NICKE ANDERSSON dans son HONG PALACE STUDIO à STOCKHOLM) est très bonne, cristalline, tranchant avec le spectre sonore sombre et lugubre du band. Laissant une place prépondérante bien entendu aux guitares mais sans y oublier une basse très présente et bien ronflante, la batterie se tenant plus en retrait. La voix pleine de sensualité de JOHANNA n’est pas mise en avant avec excès, juste dosée à la perfection comme sur la magnifique « leather demon » aux allures de ballade, l’est-elle vraiment? Les envolées lyriques et émotionnelles sur ce très beau moment, rappelle fortement la voix de ROBERT PLANT.

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LUCIFER semble avec III aussi rock que plus langoureux, jouant des contrastes doux de sa chanteuse et des riffs plus rock typées 70’, comme sur « pacific blues » où coule aussi un timbre d’une rare intensité. On retrouve toute l’excellence du doom dans « coffin fever » avec de nombreux riffs qui déchirent les cieux chargés par de lourdes accrochent. Le titre suivant « flanked by snakes » se veut nettement plus rock, mais énergique et enlevé. Cependant on sent notre chère belle blonde n’allant pas au bout des choses, ne se lâchant pas totalement pour emmener tout là haut la musique des berlinois qui donc n’éclate pas les pétales de ses notes aussi souvent qu’elle aurait dû. Une impression laissant l’auditeur souvent au même niveau d’intensité, manquant de dynamisme, d’un brin de folie, bien entendu à quelques exceptions près. Notamment sur l’exceptionnel « leather demon » ou sur la fin du disque avec « cemetery eyes » gorgé d’un feeling heavy du début des années 80’ rappelant BLUE OYSTER CULT. Les guitares durent dans de nombreux soli, de nombreuses harmonies dansant avec une douceur ravissant les sens, tout en étant spectaculaire. Les mélodies entraînantes sont pourtant là, les neufs titres sont tous très bons et agréables à l’écoute mais rarement l’exaltation nous atteint, nous touche. La sensualité du groupe s’accrue mais n’est pas suivie par une musique plus percutante, à défaut d’oser, LUCIFER vit sur ses acquis. Cependant cette œuvre a suffisamment encore de qualités pour s’y attacher plus qu’un peu. 
Note: 7,5/10.
LUCIFER III.

PAPABORDG POUR LOUD TV.

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