Une entité ultra complexe, à la puissance de feu grandiose et oppressante. Le groupe Grenoblois officie dans un style Power / Heavy, doté d’une forte imagination. L’album déborde il est vrai de caresses émotives foudroyantes (on pense à MYRATH). Un AMON SETHIS, qui après avoir poussé ses premiers cris de nouvelle créature perfide sur un somptueux instrumental « The legacy form the past (Intro) », peut désormais s’épancher librement sur le berceau de l’humanité noire du monde metal actuel.

De sang royal, aux origines françaises, il partagera sa gloire naissante avec ses vieux (ou plus jeunes) frères racés, cachés (BORN OF IRIS, SEPTICFLESH, NILE, SCARAB (EGYPTE), CRESCENT (d’EGYPTE), ODIOUS (EGYPTE), MATT. Tous prêtant allégeance aux Dieu égyptiens) à tout va dans la pénombre de cette grande fresque grandiose et très intense qu’est PART 0: THE QUEEN WITH GOLDEN HAIR, pour y contempler les prouesses divinatoires d’AMON SETHIS.

Notre histoire débute ainsi en 2192 avant JC pour nous compter l’histoire du règne (jusqu’à sa chute, par son suicide) de l’une des seules femmes de l’Égypte antique. Elle est d’ailleurs l’une des seules pharaonnes avec HATCHEPSOUT et bien évidemment Cléopatre.  C’est donc ici que commence l’aventure avec le premier titre qu’est « Nitocris the queen With Golden Hair ».

Face à la difficulté de la succession du pharaon PEPI II, le pharaon MERENRE II, frère de NITOCRIS, décide de parler au peuple lors d’une grande assemblée à MEMPHIS. Les troubles politiques, la révolte du peuple et les problèmes internes de la cour royale font partie des nombreux problèmes auxquels MERENRE a dû faire face. Pendant le discours du PHARAON, il est assassiné perfidement, recevant une flèche empoisonnée dans le cou.

Malgré l’étonnement et l’incompréhension, NITOCRIS est propulsée en pharaon de la 6e dynastie. Elle succède en fait à son défunt frère quelques minutes après son assassinat. La reine qui pleure encore son sang et son amour, est couronnée devant le peuple avant d’être rapidement escortée et protégée. Ainsi commence le sacre de la belle NITOCRIS : LA REINE AUX CHEVEUX DORÉS.

AMON SETHIS est effarant de grandiloquence, aussi bien dans les sonorités les plus sombres que lumineuses. Les sentiments véhiculés par la voix de JULIEN TOURNOUD sont d’une rare intensité, et si poignants, comme sur les derniers instants des premiers pas effectués par la nouvelle reine montrant un homme complètement habité (piano, claviers, voix sur la fin de « Nitocris The Queen With The Golden Hair ») par l’aura de la belle NITOCRIS.

Mais dès la mort du grand pharaon, son esprit semble être toujours très proche avec la présence d’un oiseau particulier survolant la terre égyptienne. Ce faucon n’est autre que le BA de MERENRE, ANKH KHAOU NEMTIEMSEF MERENRE. NITOCRIS sait que les KA (Le ka est l’énergie vitale ou le double spirituel de la personne) et BA (l’âme immortelle, l’oiseau intérieur à tête humaine et à mains humaines quêteur de souffle ) de MERENRE seront toujours derrière elle pour l’aider à prendre les bonnes décisions pour gouverner l’Égypte avec droiture et sagesse.

Elle est sa sœur, son amour, son pharaon et il sera toujours à ses côtés. AMON SETHIS sort des ténèbres pour plonger dans une certaine allégresse, porté par le vent d’un magnifique refrain (« my sister, my love, my pharaoh »).

NITOCRIS, nouvelle reine d’Egypte, se noie dans son chagrin depuis l’assassinat de son défunt frère, et tente de découvrir qui sont les assassins de son bien-aimée. Armée d’un courage certain et d’une grande vigilance, elle découvre enfin l’identité des conspirateurs de son royaume. Prenez par exemple les magnifiques et très dark « The Conspiracy », et « The Secret Letter » qui représentent un enchaînement diabolique et extrêmement marquant du disque.

Une folle et épique aventure commence alors pour NITOCRIS. En effet, cette dernière ne vit plus dès lors que pour une seule raison : LA VENGEANCE !

Elle monte une armée forte et puissante, ayant pour mission de réprimer la rébellion dans différentes régions du royaume. Des révoltes qui sont le résultat d’un peuple qui a faim et soif. N’oubliant pas d’entretenir en secret, sa flamme haineuse contre la traîtrise de ANKH-TAHARQA (le principal acteur de la mort du pharaon MERENRE) qui a pourtant rejoint les rangs de l’armée égyptienne (« The Rise Of Aoutef’s Army »). Un AMON SETHIS très belliqueux, agressif, avec des lignes vocales graves et surpuissantes dans un paysage dont les orchestrations et percussions sont rapides telles une horde à la bataille.

Après avoir rétabli l’ordre dans le sud du pays, NITOCRIS, AOUTEF et SPITAH (ses deux chefs) décident de diriger leurs forces vers l’ouest vers l’oasis de SIWA. Mais en essayant de rallier la partie libyenne, l’armée de NITOCRIS se perd dans le désert (« Lost In The West » et son riffing spectaculaire, tournoyant comme les plus grandes tempêtes du désert).

ANKH-TAHARQA et PTAHNEFET invoquent alors les forces du mal et réveillent le dieu SETH. Le Dieu à tête de chacal libère une énorme tempête de sable pour tuer les derniers survivants de l’armée de AOUTEF. Mais la reine proche d’une mort certaine, entend le KA de MERENRE lui chuchoter à l’oreille. Elle implore dès lors la venue d’OSIRIS pour affronter la tempête et les forces de SETH. « Desert Storm » et ses lignes de basse chaloupées et enivrantes, avec toujours un JULIEN TOURNOUD incroyable, à l’aise dans tous les registres. Malgré ses envolées heavy, il est parfois à la limite du growl.

Entendant l’appel de la reine NITOCRIS, OSIRIS, maître du royaume des morts, se lève de nouveau sur terre pour une nouvelle bataille contre son ennemi juré, son frère SETH. En effet, ce dernier s’impose ainsi comme le protecteur du PHARAON contre les forces du mal. L’épique « Osiris, God Of The Dead » est un exemple parfait où la voix claire de JULIEN (s’opposant à quelques growls bien sentis) est étincelante, notamment quand elle scande ce refrain merveilleux.

Dans son combat fratricide contre SETH, OSIRIS repousse définitivement son ennemi. NITOCRIS est toujours en vie. La Reine entame alors une longue traversée du désert, sans eau ni nourriture. Mais son dernier salut n’est pas encore arrivé, la pluie finissant par s’abattre en abondance sur le peu d’homme qui lui reste, ouvrant les portes de l’oasis de SIWA (« And Then Comes The Rain / On The Way Back To Memphis).

Après son échec, pour tuer la reine dans le désert, ANKH-TAHARQA retourne à MEMPHIS où il assassine cinq de ses enfants, dont sa fille ANKHESENPEPI (un AMON SETHIS très proche de ce que nous propose de meilleur les américains de SYMPHONY X sur ce terrible « Mask Of Wrath »).

Heureusement, la souveraine avait caché ses deux plus jeunes enfants dans un second lieu, près de TANIS.

Empli d’une colère sans précédent, la reine crie MORT ET VENGEANCE. AOUTEF et SIPTAH finissent par capturer et emprisonner ANKH-TAHARQA qui meure après plusieurs heures de torture (sévisses administrés par le serviteur de NITOCRIS, BAAT), au cours de la nuit. AMON SETHIS part une nouvelle fois vers de hautes sphères avec un très beau refrain haut perché (« By The Torture »).

Sa quête de vengeance est désormais assouvie ! Mais elle est à présent privée désormais de sa fille aînée ANKHESENPEPI et de sa moitié MERENRE qui lui manque cruellement. La reine semble résignée à laisser sa vie dans le lit de l’au-delà, préparant son suicide pour rejoindre sa amour dans le royaume des cieux pour une autre destinée (un très beau duo avec la chanteuse LUCIÉ VÉTÉLÉ sur la perle « Eternal Love »).

Encerclée de toutes parts par des troupes ennemies aux confins du royaume, et confrontée à un climat de suspicion au sein de la cour, la reine n’a plus qu’un refuge le royaume d’OSIRIS.

La fin est sur le point de s’établir car NITOCRIS décide de construire une caverne souterraine sous le temple royal. Elle demande aux architectes d’y aménager des piscines qui seraient directement reliées aux eaux du Nil pour y formater les plans de son « Blood Red Temple ».

AMON SETHIS met fin à l’histoire de NITOCRIS avec la dramaturgie musicale qu’est « From Dust To The Stars ». Le pont atmosphérique rappellera aux plus affranchis des styles du grand PINK FLOYD. Un moment de bravoure très intense de presque dix minutes qui décrit le soulagement et la libération d’une femme d’exception de retour dans les bras de son PHARAON (je ne saborderai pas la fin du récit).

Pour conclure, l’impénétrable AMON SETHIS tel le MASTER OF PUPPETS égyptien tire les ficelles de main maitre d’une nouvelle conception de haute lignée. Une histoire frissonnante et riche d’enseignement, où l’amour et passion demeurent plus fort que tout. PART 0: THE QUEEN WITH GOLDEN HAIR rime avec force, magie et sensualité. Car ce monde est doté de mille trésors auditifs. Néanmoins, la perfection n’est pas tout à fait atteinte. Sans doute la faute à une production manquant de mordant.

On aurait souhaité par exemple plus de relief pour cracher la beauté sonore en pleine lumière, comme le sacré Uræus (ce qui n’est pas le cas des vidéos clips). Cependant AMON SETHIS mérite bien plus qu’un simple disque, aussi splendide qu’il soit ! Son PART 0: THE QUEEN WITH GOLDEN HAIR pourrait trouver grâce aux yeux de grands scénaristes pour y faire un film spectaculaire et émouvant. Cela ne serait pas étonnant, l’idée est lancée……

LINE-UP:

JULIEN TOURNOUD: CHANT
OLIVIER BILLOINT: GUITARES
ADRIEN G.GZAGG: CLAVIERS
SÉBASTIEN PERRAD: BATTERIE
LAETITIA BERTRAND: BASSE

TRACKLIST: (1h18min)

01. The Legacy Form The Past (Intro)
02. Nitocris The Queen With Golden Hair
03. My Sister, My Love, My Pharaoh
04. The Conspiracy
05. The Secret Letter
06. The Rise Of Aoutef’s Army
07. Lost In The West
08. Desert Storm
09. Osiris, God of the Dead
10. Mask Of Wrath
11. By The Torture
12. Eternal Love (feat: LUCIÉ VÉTÉLÉ, ancienne chanteuse de WHISPERING TALES, groupe d’Aix En Provence)
13. The Blood Red Temple
14. From Dust To The Stars

Treasure From The Sand » EP
01. And Then Comes The Rain / On The Wayback to Memphis (bonus)
02. Eternal Love (version alternative)
03. The Blood Red Temple (version orchestrale)
04. Osiris, God Of The Dead (version orchestrale)
05. Desert Storm (version orchestrale)
06. Amon Sethis (piano version)
07. Prelude to Chaos / Aissem Tenemrâ (live)
08. Amon Sethis (live)
09. My Sister, My Love, My Pharaoh (live)

ARTWORK:

L’’artwork il a été réalisé par JP FOURNIER (EDGUY, AVANTASIA, IMMORTAL…etc) et finalisé par CATALINA RAMIREZ.

PRODUCTION:

L’ex-clavieriste du groupe, ELIOTT TORDO (SUNTZU RECORDS) a été l’ingénieur son sur l’album. Situé à Grenoble, il a par ailleurs joué de l’EHRU (instrument traditionnel chinois) sur quelques morceaux.

 

DISCOGRAPHIE: