CHRONIQUE DE L’ALBUM ALLEN / OLZON : LE FEU ET LA GLACE NE FAISANT QU’UN!

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Note de la rédaction :
/5
CHRONIQUE  DE L'ALBUM ALLEN / OLZON : LE FEU ET LA GLACE NE FAISANT QU’UN!

J’en vois déjà beaucoup froncer des sourcils, grincer des dents, à l’idée d’entendre un énième super projet se fendre de grands noms aussi prestigieux et ronflants ! On se réunit à chaque fois sous la même bannière qu’est le super label italien FRONTIERS RECORDS (Napoli !!!!)  formant une entité captivant à coup sûr les yeux, peut-être les oreilles mais aussi et surtout les porte-monnaie de nos chers métalleuses et métalleux. Pourtant si la démarche semble fort douteuse, elle a le mérite parfois de fonctionner à merveille. Rappelons-nous très récemment encore de deux projets forts intéressants et plutôt réussis artistiquement. La réunion fortuite des deux vocalistes FABIO LIONE (LUCA TURILLI’S RHAPSODY)/ALESSANDRO CONTI (RHAPSODY OF FIRE), qui plus est de deux groupes concurrents issus du même embryon, sous la houlette conceptuelle du gratteux d’exception SIMONE MULARONI (DGM). Un résultat plus qu’inespéré, donnant à ce FABIO LIONE/ALESSANDRO CONTI dès son premier album (janvier 2018), une œuvre forte, attachante et très passionnante. Un président de label (SERAFINO PERUGINO) n’ayant pas froid aux yeux, osant l’impensable en rassemblant GEOFF TATE (chant, ex: QUEENSRYCHE, OPERATION: MINDCRIME) avec une équipe de musiciens italiens, de nouveau dirigée par l’inévitable SIMONE MULARONI (guitare, DGM) la même année (2018). Un disque voit le jour un peu plus tard en juin 2019 répandant la musique d’un SWEET OBLIVION en tout point remarquable. Alors que pouvons-nous attendre aujourd’hui d’un ALLEN/OLZON, ce nouveau projet réunissant RUSSEL ALLEN (SYMPHONY X, ADRENALINE MOB) et ANETTE OLZON (ex-NIGHTWISH (cinq ans et deux albums, les meilleurs pour PAPABORDG, DARK PASSION PLAY (2007), IMAGINAERUM (2011)), THE DARK ELEMENT, (qu’elle fonde en 2016 avec l’ancien guitariste de SONATA ARTICA JANI LIIMATAINEN), sortant son premier album, intitulé WORLDS APART ?

CHRONIQUE  DE L'ALBUM ALLEN / OLZON : LE FEU ET LA GLACE NE FAISANT QU’UN!

RUSSEL et MAGNUS proposent à présent une nouvelle formule avec ANETTE OLZON au chant cette fois-ci, en remplacement du grand JORN.La production est assurée par le duo ALLEN/KARLSSON donnant un son irréprochable à WORLDS APART, parfaitement équilibré, clair, et surpuissant sur les onze morceaux qui le composent (56m 04s). Une fois de plus, l’artwork réalisée par notre chouchou français STAN W DEKER, graphiste de renom dont tout le monde s’arrache le pinceau subtil et génial, est juste éblouissant de beauté, transmettant toutes les émotions de cette première magnifique œuvre. Deux mondes parallèles, dont tout s’oppose, cherchant à communiquer à tout prix par leurs forces vives malgré le champs d’action magnétique indestructible qui les sépare. L’alliance du feu et de la glace, de la chaleur et du froid, de l’homme et la femme pour faire voler en éclat cette barrière de la différence. Un graphisme plein de vie, d’amour et d’espoir, coloré, aux formes héroïques et fantastiques retraçant parfaitement WORLDS APART et ses protagonistes y figurant.

Même si il n’est pas éclairement établi que le projet soit vraiment un concept album, style très à la mode dans le milieu symphonique et mélodique actuel, l’opus se vit facilement et intensément, comme l’histoire de deux âmes damnées isolées de leur côté, dans leur monde au pouvoir divin, cherchant absolument à se rapprocher. Ce qui est clair dès la première écoute, c’est qu’on a à faire à un pur produit POWER MELODIQUE. Tous les ingrédients y sont : orchestrations épiques, grosses guitares qui durent et foudroient, soli nous transportant vers d’autres cieux, chants puissants aux mélodies accrocheuses. Ça flirt parfois avec le progressif (« One More Chance ») mais tout ça est ma foi diablement beau et super efficace. MAGNUS KARLSSON est partout à la baguette : à la guitare, à la basse, aux claviers, à l’arrangement, et à la production! Un homme dont le talent tire plutôt vers le génie sur WORLDS APART, construisant un monde féerique, où les deux chanteurs n’ayant plus qu’à poser en marge du projet leurs lignes de chant, respectivement chacun de son côté dans son pays d’origine, mais sans y altérer l’empreinte émotionnelle régnant en maître sur le disque.

CHRONIQUE  DE L'ALBUM ALLEN / OLZON : LE FEU ET LA GLACE NE FAISANT QU’UN!

Ce qui se caractérise parfaitement sur WORLDS APART, où les deux voix ne se mélangent pas toujours, restant même parfois seules (à quatre reprises) comme pour souligner le concept (apart, à l’écart en français) de deux mondes essayant de se chercher constamment sans y parvenir pleinement. C’est justement RUSSEL ALLEN qui inaugure la fresque symphonique et épique par un  « never die » où les accents pop planent dans l’air chargé de belles orchestrations plutôt douces et langoureuses mais malgré tout énergiques. Un refrain marqué qui voit la sensibilité vocale se percher tout en haut du titre, tel le funambule qui voit le jeu se muscler sous les assauts de soli débridés du monstrueux suédois. L’éponyme voit une des rares associations des deux stars partageant le tube « worlds apart », qui reste plus discret et moins impactant comparer au somptueux « i’ll never leave you » avec ses sonorités celtes trempées dans l’acier d’un ciel chargé de riffs et soli sombres comme la nuit précédent un lendemain déterminant. Le binôme ALLEN/OLZON nous fait tressaillir les sens sur la magie qui couvrent « what if i live » répandue par un torrent de guitare toujours aussi belles et expressives. La sirène de glace lançant un appel (sos?) au feu ardent, nos deux acteurs se répondant vocalement sur les couplets dans une quête épique d’identité.

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Accrocheur, bourré d’émotions, entre espoir, et désespoir ne cessant d’émouvoir. Mais WORLDS APART sait aussi se montrer plus heavy et nerveux comme sur « lost soul ». Une batterie  écrasante et organique, servant un déluges de riffs et soli. Une atmosphère plus lourde et lugubre que l’on retrouve également sur les premiers accords noirs servant d’intro à « no sign of life » ne cessant que sur la fin, servant une conclusion à un titre purement exquis. Un cocktail explosif amenant plus de quiétude sur « one more chance » commençant pourtant tambour battant sur un rythme de batterie martial. Le chant de OLZON nous sert la gorge, nous plongeant dans un tourbillon temporo-spatial sur des terres inconnues, un voyage sans possibilités de retour. Le titre suivant plus pop, à la rythmique débridée au temps des splendeurs du serpent blanc (WHITESNAKE), mettant parfaitement en exergue la race des seigneurs vocale ALLEN/OLZON sur un refrain catchy mais parfait. Les harmonies de guitare et soli sont une nouvelle fois renversants (comme sur tout l’album, on pense souvent à JOHN SYKES et 1987, avec plus d’abondance et de démonstration technique). Un jolie et court break atmosphérique venant conclure les débats.

L’énergie communicative pop/métal se retrouve sur « who you really are » mais cette fois-ci avec un ALLEN seul à naviguer toujours sur une musique contrastant avec l’entrain des chansons par son côté parfois très percutant amenant toujours plus de poigne musicale et émotionnelle à l’ensemble. Le break de guitare est juste ici hallucinant nous plongeant au début dans un vide abyssale. On retrouve en « cold inside » une jolie ballade mais peut-être un peu trop classique et stéréotypée, manquant d’un supplément d’âme. Les flots bleus d’une mer calme nous amènent à la conclusion en duo sur « who’s gonna stop me now » dont les quelques notes de guitares donne fin à ce long et fantastique périple. Certes WORLDS APART n’invente rien, mais surprend agréablement par son extrême qualité en tout point. PAPABORDG n’y croyait pas, pourtant la réussite et totale et l’addiction complète. Un génie (quel compositeur, et quel gratteux) au service de deux voix somptueuses dont les récits vocales nous fait fantasmer un tas d’aventure dont l’auditeur se complaît à croire qu’il est l’acteur principal et le héros. Le meilleur disque à réunion stellaire que j’ai pu entendre (FRONTIERS RECORDS s’en frotte les mains).

 

Note: 8,5/10.

 

ALLEN/OLZON
LINE-UP:
MAGNUS KARLSSON (guitare, basse, clavier, composition, production)
RUSSEL ALLEN (chant, production)
ANETTE OLZON (chant)
ANDERS KOLLERFORS (batterie)

 

CONCEPT: le concept de l'illustration représente le point de convergence entre les 2 artistes, deux voix différentes mais qui pourtant s'accordent parfaitement. Les persos semblent même opposés – on peut y voir une dualité chaud/froid, bien/mal, ou autre – mais ils se cherchent, espèrent se toucher. De ce contact nait une étincelle, une création : les compos de cet album. C'est un clin d'oeil à la Création d'Adam par Michel-Ange. Merci à notre talentueuyx STAN W DECKER pour ces précisions dont certains éléments avaient échappé à PAPABORDG.

PAPABORDG POUR LOUD TV.

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