Chronique de l’album de SOLSTAFIR : FRU FJALLSINS (la dame de la montagne) 9/10

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Note de la rédaction :
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Chronique de l'album de SOLSTAFIR : FRU FJALLSINS (la dame de la montagne) 9/10

UN VOYAGE ONIRIQUE ET TRÈS ÉMOTIONNEL AU CŒUR MEME DU CREPUSCULAIRE PAYSAGE ISLANDAIS. 

Voilà vingt-cinq ans que SOLSTAFIR fut co-fondé par l’énigmatique artiste qu’est monsieur TRYGGVASON. Toujours enclin à emmener son SOLSTAFIR sur le chemin de la communion et de l’osmose avec son île natale ISLANDAISE. Ce dernier suit ses propres règles guidées par son muscle cardiaque qui bat si fort pour son art musical. Une musique où coule une myriade d’influences aussi diverses et variées que les BEATLES, KRAFTWERK, DARKTHRONE, ENNIO MORRICONE, BILLY CORGAN, TOWNES VAN ZANDT (COUNTRY), BRUCE SPRINGSTEEN (THE BOSS), et SMASHING PUMPKINS, mais où le seul prérequis est L’EMOTION !

Chronique de l'album de SOLSTAFIR : FRU FJALLSINS (la dame de la montagne) 9/10

ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE est donc la septième œuvre au voyage onirique et très émotionnel, au cœur même du crépusculaire paysage islandais, où trône la dame de la montagne, incarnation féminine du pays qui orne avec fière allure cette superbe pochette. Des sentiments puissants que le groupe nous partage depuis toujours, majoritairement dans sa magnifique langue maternelle (seulement deux albums en anglais). Comportant une seule exception pour ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE avec « Her Fall From Grace», la seule chanson en anglais (cela faisait onze ans que le groupe ne s’était pas exprimer dans la langue de SHAKESPEARE) et sans doute la plus personnelle. Elle raconte la douleur de voir un être cher succomber à une maladie mentale (une personne très proche de TRYGGVASON). Un conte à la fois très triste et apaisant (l’acceptation de la vie, de son destin). Comme LAYNE STALEY (ALICE IN CHAINS) l’a dit, « Le suicide lent n’est pas possible ».

Un nouvel album est une vision très douloureuse de l’amour. « Une co-dépendance très liée au fait que les gens restent coincés dans l’anxiété et la dépression parce qu’ils n’arrivent pas à s’extirper de leur bulle. C’est un tabou, plein de gens ne savent pas ce que c’est ou refusent de dire qu’ils en souffrent, donc nous révélons un peu ce tabou au grand jour. Quand tu es coincé dans une situation d’amour co-dépendant, tu ne peux pas trouver le bonheur. Ça peut te détruire ou te faire vivre un enfer ».

La plupart des chansons ont été composés à la guitare plutôt qu’au piano et à l’orgue comme par le passé. Ce qui explique sans doute pourquoi il y a plus de passages énergiques, dynamiques et rapides sur ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE. Les nouvelles compositions ont sans doute été influencées par les concerts donnés en 2019 pour les dix ans de de l’album KOLD, joué dans son intégralité à chaque prestation.

SOLSTAFIR avait choisi de nous présenter ce nouvel album avec la première chanson « Akkeri », qui est aussi la plus longue de l’album. Dix minutes représentant parfaitement ce qu’est ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE, d’une grande variété de styles et richesse de sons, sous le contrôle d’une si belle âme aux conflits intérieurs si profonds. SOLSTAFIR fait ce qui lui plait, sans aucune restriction, comme avec le morceau « Or », très bluesy aussi bien musicalement qu’émotionnellement, se transformant progressivement en un chant de guitare angoissé. Une chanson qui clairement sort du lot (ma préférée) sur le disque avec son ambiance piano bar du début. « Or », était un pur accident. Elle a failli ne pas être sur l’album, elle n’était pas censée s’y retrouver. Elle a été conçue à la dernière minute, dans l’urgence, il a fallu changer le mastering pour l’intégrer au disque définitivement. Des Islandais qui au fil de leur carrière ont toujours su évoluer et mûrir. Cependant ils semblent avoir été un petit peu influencés par leur passé artistique sur cette nouvelle émeraude. Ce qui est très étrange de leur part, puisque l’entité SOLSTAFIR a toujours voulu à tout prix regarder devant elle pour y voir l’avenir.

Chronique de l'album de SOLSTAFIR : FRU FJALLSINS (la dame de la montagne) 9/10

Effectivement la chanson « Dionysus » renvoie clairement à leurs débuts plus sulfureux de black metalleux. Une démo du morceau vieille d’un an qui fut finaliser en studio lors de l’enregistrement du nouvel album. DIONYSUS, Dieu du vin, de la démence, de la folie rituelle, mais aussi de l’extase spirituelle. Ici, les mots se façonnent autour du dieu du vin qui fait référence aux problèmes d’alcoolisme qu’ADDI dut combattre une bonne partie de sa vie, de toutes ses forces pour y trouver enfin le chemin de la rédemption et de la sobriété récemment.

SOLSTAFIR domine de son talent les ambiances lourdes et pesantes, n’oubliant jamais d’être très accrocheur également avec des riffs simples et dépouillés des plus pertinents comme sur le plus remuant « Alda Syndanna » qui contraste avec la poésie d’un « Til Moldar » touchant et planant. La musique des Reykjavikois possède aussi cette tessiture granuleuse qui interpelle, et rend leur son unique en son genre. Un argument supplémentaire à la variété et la créativité exceptionnelle du groupe, qui mérite une attention toute particulière de votre part. Un vrai rayon crépusculaire (traduction de SOLSTAFIR), qui se regarde, se contemple et s’admire, comme les plus belles toiles naturelles du monde, qui sont si belles et si parfaites.

Chronique de l'album de SOLSTAFIR : FRU FJALLSINS (la dame de la montagne) 9/10

LINE-UP:

ADALBJORN TRYGGVASON: CHANT, GUITARE
SAEPOR M SAEPORSSON: GUITARE
SVAVAR AUSTMANN: BASSE
HALLGRIMUR BARODDAL: BATTERIE

Tracklist :

01. Akkeri
02. Drýsill
03. Rökkur
04. Her Fall From Grace
05. Dionysus
06. Til Moldar
07. Alda Syndanna
08. Or
09. Úlfur
10. Hrollkalda Þoka Einmanaleikans (bonus track)
11. Hann For Sjalfur (bonus track)

ALBUM STUDIO:

2002 : In Blood and Spirit
2005 : Masterpiece of Bitterness
2009 : Köld
2011 : Svartir Sandar
2014 : Ótta
2017 : Berdreyminn
2020 : ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE

ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE a de nouveau été enregistré au SUNDLAUGIN STUDIO en ISLANDE,  où les albums  SVARTIR SANDAR, OTTA et  BERDREYMINN ont également été confectionnés, toujours  sous la houlette du producteur BIRGIR JON BIRGISSON. 

L’artwork est la peinture « Lady of the Mountain » réalisée en 1864 par JOHANN BAPTIST ZWECKER. L’illustration de l’album dépeint la DAME DE LA MONTAGNE, la personnification féminine de l’ISLANDE. Elle a d'abord été publié dans un livre de contes folkloriques islandais mais n'a jamais été montré au public. Les Islandais n’ont connu qu’une réplique noir et blanc sur une sculpture de bois faite par l’artiste de la peinture originelle, jusqu’à ce que récemment deux citoyens retrouvent cet original caché dans un musée gallois où elle avait été entreposée pendant des siècles. Il est maintenant de retour à la maison et orne la pochette du nouvel album de SOLSTAFIR. Cette aquarelle rappelle tout de suite, celle de l’album MELLON COLLIE AND THE INFINITE SADNESS  (1995) de THE SMASHING PUMPKINS. Une des influences principalement des islandais de SOLSTAFIR.

Alors que les premières paroles de SOLSTAFIR plongeaient l’audience dans la mythologie nordique et les critiques de la religion organisée,  ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE nous expose des réflexions et témoignages sur les dérives de l’amour, la maladie mentale ou l’addiction – des thèmes chers à monsieur TRYGGVASON ALIAS ADDI.

L’ISLANDE a choisi SOLSTAFIR pour jouer un total de six événements à NEW YORK, SEATTLE et TORONTO l’automne dernier (2019), ça s’appelait TASTE OF ICELAND. 

Chronique de l'album de SOLSTAFIR : FRU FJALLSINS (la dame de la montagne) 9/10

SÓLSTAFIR sortira son nouvel album, intitulé ENDLESS TWILIGHT OF CODEPENDENT LOVE, le 6 novembre 2020 sur le label SEASON OF MIST.

NOTE: 9/10.

PAPABORDG POUR LOUD TV.

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