CHRONIQUE DE LONE SURVIVORS : UN OVNI MUSICAL A NE LOUPER SOUS AUCUN PRETEXTE.

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Note de la rédaction :
/5
CHRONIQUE DE LONE SURVIVORS : UN OVNI MUSICAL A NE LOUPER SOUS AUCUN PRETEXTE.

Il n’est jamais chose aisée de parler d’une première œuvre aussi incroyable et phénoménale que ce GROUND ZERO ! LONE SURVIVORS (France, 2018) est la réunion de cinq musiciens français (MATTHIEU ROMARIN (CHANT, UNEVEN STRUCTURE),  OLIVIER CRESCENCE (BASSE), JEREMY PIAU (BATTERIE), SAMUEL SMITH (GUITARE), FRANCOIS LESCUYER (GUITARE). Un line-up stratosphérique, fracassant, pétri de talent, exceptionnel, au bagage technique redoutable, mais aussi à l’éclectisme musical sidérant qui laisse rêveur et sans voix. Cette association d’idées sonores aux horizons diverses, transpirent par tous les pores dans ce GROUND ZERO lui conférant un cachet à part, une ambiance si particulière, spéciale et très spatial. Un parfum ambiant d’une grande originalité nous enveloppe comme une bulle cosmique, nous transportant dans ce merveilleux voyage fait de dix pistes conceptuelles d’une finesse redoutable, rarement atteinte. LONE SURVIVORS comme d’autres avec lui (CATTLE DECAPITATION, GOJIRA entre autre) véhicule l’urgence absolue d’une remise en question totale de l’espèce humaine et de l’utilisation du monde qui l’entoure. Effectivement la thématique traite avant tout de l’histoire de l’humanité, de son avènement il y a 150 000 ans jusqu’à son extinction prévue, si rien ne change, dans 500 000 millions d’années. Malheureusement l’évolution perpétuelle du monde humain, son intelligence toujours plus grande et poussée lui permit de régner en maître sur la nature dans sa globalité, mais finira par le desservir totalement, causant sa perte irrémédiablement dans un avenir de plus en plus proche. Toute cette profondeur lyrique est mis en musique par une large palette de son (des influences comme TESSERACT, MESHUGGAH, AFTER THE BURIAL) comme le Metalcore, le Djent, mais aussi le Metal progressif qui illumine de ses lumières le groupe français placé en orbite par la voix claire scintillante (on pense souvent à BJORN « SPEED » STRID de SOILWORK) de MATTHIEU ROMARIN (tout aussi à l’aise sur le chant hurlé d’ailleurs), parfaitement équilibré avec son chant méchant et hargneux qui nous transporte indubitablement dans un univers post-apocalyptique redoutable.

CHRONIQUE DE LONE SURVIVORS : UN OVNI MUSICAL A NE LOUPER SOUS AUCUN PRETEXTE.
CHRONIQUE DE LONE SURVIVORS : UN OVNI MUSICAL A NE LOUPER SOUS AUCUN PRETEXTE.

Le travail graphique sobre et énigmatique illustre parfaitement cette première œuvre à l’encens envoûtant. Elle est signée de main de maître par un jeune trio talentueux, MICHAL KLIMCZAK-SHUME ART, ANIS WAIL, et NICOLAS CATHERIN. Le quintette est accompagné sur le plan musical par le binôme FRED DUQUESNE au mix (MASS HYSTERIA, WATCHA)/ et MAGNUS LINDBERG PRODUCTION au mastering (TAGADA JONES, AQME). Sur GROUND ZERO aucune faiblesse ne peut-être décelée, à aucun instant, sur toute la longueur de l’opus. Beaucoup de grands moments très pénétrants et hypers intenses, aussi bien dans l’agressivité que dans les moments les plus doux, progressifs ou planants. Le son est parfait, chaque instrument y trouvant sa place pour une parfaite acoustique. La rythmique batterie/basse est remarquable, les guitares sont toujours à propos et très artistiques. On se prend au jeu de l’addiction totale comme sur le superbe « in the flesh » en tout point remarquable concluant son ensorcellement par des percussions, lui conférant un aspect tribal. Le refrain est juste sublimissime, comme tous d’ailleurs sur GROUND ZERO. Ceux-ci se révélant au fur à mesure des écoutes. La claque est immédiate et conséquente dès les premières notes de « paul the saint », une rythmique complexe, bien mise en avant, des guitares fines aux multiples trouvailles et sonorités, un solo ébouriffant. Très grand titre s'enchaînant sur un autre moment de grâce « lost in my mind »  avec cette superbe ligne de basse faisant vivre un titre totalement génial. La violence de « six feet and under » est juste jubilatoire s’imbriquant avec les sons guerriers cinématographiques de « new dimension ». Cette entité française a tout, rien ne lui manque et certainement pas ce groove (« lucid dream ») indispensable aux œuvres majeures, comme l’atteste « quantum slaves » à la deuxième partie très impressionnante. Sans oublier l’intro incroyable de « the circle of thoughts ». LONE SURVIVORS nous achève littéralement et définitivement sur l’introduction du sculptural éponyme « ground zero ». Il est indéniable qu’on a affaire à un chef d’oeuvre, une œuvre d’exception dans le sens large du terme. Rarement je fus surpris d’entrée comme ça par un premier album, si ce n’est par le premier ARK (ARK 1999) ou le premier BEYOND TWILIGHT (THE DEVIL’S HALL OF FAME 2001) par exemple dans mes souvenirs d’aujourd’hui les plus proches dans mon petit cortex PAPABORGIEN (on pourrait y rajouter TOOL d’ailleurs). GROUND ZERO me semble comparable en terme de qualité technique et musicale, mais aussi dans la démarche novatrice de leur art à ces deux monstres sacrés. Il serait impardonnable de ne pas écouter un tel disque, et encore moins de l’acheter. Pour ceux qui protestent quant à la trop grande complexité d’un album, signifiant à coup sûr l’ennui, je leur conseille vivement LONE SURVIVORS et ce GROUND ZERO, ils ne sont pas prêts de s’en lasser ….. Note: 10/10. PAPABORDG POUR LOUD TV.

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