CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR: AVATAR I MANNISKANS SMUTS – 9/10

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Note de la rédaction :
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CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR:  AVATAR  I MANNISKANS SMUTS - 9/10

La versalité d’AVATAR n’est plus à démontrer, faisant de ce HUNTER GATHERER un grand disque, très plaisant à écouter

La gueule immonde et béante du monstre va vous avaler (artwork) ! Vous ingurgitez pour vous recracher tel un vulgaire molard collé au fond d’un monde visqueux, malsain et sombre. Une bouche telle une quatrième dimension ouverte sur un huitième album sombre et surpuissant "HUNTER GATHERER". Le roi d’AVATAR COUNTRY n’est plus (une vidéo de remerciement sobrement intitulée A FAREWELL TO AVATAR COUNTRY, qui complétait la réalisation du mini film LEGEND OF AVATAR COUNTRY: A METAL ODYSSEY), sa place est occupée désormais par le clown maléfique au visage figé sur un rictus démoniaque. LE MAGNIFIQUE (JOHANNES ECKERSTROM), nous délivre un pas de danse léger et acrobate, d’une grâce dégoulinante d’ignominie. Bienvenue dans le CIRCLE BAND D’AVATAR, petite vermine que tu es, futile enfant du monde où règne la détresse, la tristesse et la misère. HUNTER GATHERER est un aller simple, sans retour possible, ignare que tu es. Un rire sadique et hilare s’échappe d’une crasse sans nom faisant trembler la petite pièce dans laquelle nous sommes maintenant enfermés. Une douloureuse et folle expérience va s’offrir à l’être infime et ridicule que nous sommes devenus aujourd’hui.

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR:  AVATAR  I MANNISKANS SMUTS - 9/10
CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR:  AVATAR  I MANNISKANS SMUTS - 9/10

N’ayez crainte, chers frères, chères sœurs, un spectacle à la hauteur de la société infecte dans laquelle vous copulez va vous êtes délivré. Celui-ci (HUNTER GATHERER) embrasera la sauvagerie du monde que vous côtoyez, la férocité de sa technologie, ses injustices, sa barbarie, et toutes les aberrations dont vous faites preuve au quotidien (conceptuel). Vous allez vivre ce que vous vous complaisez à faire vivre aux autres et à votre monde. La plaisanterie a assez duré, place aux artistes d’AVATAR, Que le rideau tombe …

Un sas s’ouvre, nous nous retrouvons tour à tour (une petite partie de l’équipe de LOUD TV, ASHLEY JAMES WILLIAMS en tête) devant une table, face à un singe aux allures de divinité (clip), bien étrange, assis tout en nous surplombant. Des photos de CA LE NEVROSÉ s’animent, prenant vie devant nos yeux. Dans notre dos, AVATAR est en scène, tout de noir et rouge vêtu, les lumières frétillant autour de sa personne sur un riff assommant, dès son action. Nos cinq humains à la syncope robotique, empruntent des sonorités lorgnant vers le metal extrême, avec un growl très agressif, des rythmiques très soutenues, et une batterie massive et énergique sur « Silence in the Age of Apes ». L’électronique de fin, est la parfaite transition avec le plus industriel « colossus ». Une alarme gronde, d’une pièce très sombre, la victime du jour, LOICK OZENOF, se retrouve seul dans une minuscule boîte, pas plus grand qu’un insecte. La robotique s’est greffée à un cerveau féminin (ELODY DICOCO) pour en prendre totalement le contrôle. Malgré sa lutte acharnée pour ne pas se prêter à des expériences malfaisantes sur l’être qu’elle aime (clip), elle n’y parvient pas, et s’y voit contrainte (il sera sectionné en deux).

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR:  AVATAR  I MANNISKANS SMUTS - 9/10

AVATAR contrôle le tout sur un riff martial (énorme), toujours aussi guerrier, mais très différent de sa première prestation. L’assise rythmique est lente, et lourde mettant en orbite un refrain très théâtral (à la RAMMSTEIN). CA, se joue d’une voix au registre divers, tantôt aigüe plus démonstratif, aux presque murmures inquiétants et malsains. Malgré le macabre du spectacle, « colossus » est d’une telle addiction, que les autres restent sans bouger comme pétrifiés, hypnotisés par un tel talent de composition. Pourtant une porte secrète (« a secret door ») vient de s’ouvrir devant leurs yeux ébahis, sous un joli air siffloté par un homme masqué du nom de COREY TAYLOR (SLIPKNOT, STONE SOUR). Celui-ci tire le frêle ANTHONY GARCIA SANCHEZ violemment dans une pièce capitonnée d’un rouge vif comme le feu, des haut-parleurs à chaque angle, y distillent un rock sévèrement burné, alternant de gros riffs groovy, des accélérations hardcore, avec des mélodies envoûtantes (on se rappelle au son des RED HOT CHILI PEPPERS), chiadées, se posant sur un refrain badin.

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR:  AVATAR  I MANNISKANS SMUTS - 9/10

ANTHONY semble pris de folie à l’écoute de cette chanson galopante, pogotant comme le jeune immature qu’il fût, mais ce, désormais à l’infini jusqu’à extinction des feux. Malgré l’énergie très macabre de HUNTHER GATHERER, le groupe d’AVATAR est toujours aussi foudroyant (quel talent artistique). En dépit déjà de la perte de quelques éléments, CA LE PSYCHOPATHE observe une réelle solidarité au sein de ce qui reste du groupe, sa colère n’en est que plus importante et démonstrative, déchaînant à travers sa goule un cataclysme (électrique) sur « God of Sick Dreams » (clip). D’un poids certain (encore un très gros riffing) donnant le change à un refrain clair de JOHANNES, simple et marqué (efficace, mais dont la greffe n’est pas complètement réussi à mon goût). L’abdication n’est pourtant pas de mise, les éléments n’ayant pas encore raison du reste de la troupe. AVATAR réussi pourtant à introduire dans son jeu, une nouvelle carte plus HEAVY METAL, associée à ses sonorités les plus modernes comme sur « Scream Until You Wake », ou « child » (par exemple) qui pourront diviser les fans du AVATAR le plus brute et méchant à celui du AVATAR COUNTRY plus grandiloquent. Ce qui d’ailleurs, favorise la théâtralité du groupe suédois, semant également le trouble dans la tête des invités du jour, enfin ce qu’il en reste.

CA LE PSYCHÉ, ne s’attaque pas qu'au physique de notre groupe, mais aussi à leur psychisme, faisant preuve de subtilité, variant les plaisirs maudits. La versalité d’AVATAR n’est plus à démontrer, et reste l’une de ses principales forces, faisant de ce HUNTER GATHERER un grand disque, très plaisant à écouter. Une justice "bigrement colérique" est réclamée pour la pourriture du monde, sur un refrain magnifique qui colle à la peau de nos deux seuls rescapés BEN DEBRUN et JOE STEPIENSKI, et sur leurs fronts. Sublime et envoûtante composition, contrastant avec la douceur de l’exquise ballade au piano « gun », mettant en valeur le travail tout en délicatesse de JOHANNES ECKERSTROM, flirtant même par instant avec la fausseté pour nous livrer une prestation sincère, émotionnelle et possédée.

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM D’AVATAR:  AVATAR  I MANNISKANS SMUTS - 9/10

A cet instant le chapiteau AVATAR disparaît dans un éclair de fumée, relâchant seulement deux de ses victimes, chacun ayant l’inscription qui marque leur chaire, ainsi qu’une arme en main, ceci en plein milieu du désert sur la ROUTE qu’on nomme 66. Mais résonne encore dans leur tête la musique du clown abjecte qu’ils rencontrèrent avec le frénétique et très rapide « When All But Force Has Failed », suivi par l’écrasante lourdeur sous-accordée du massif « Wormhole » qui conclût ce HUNTER GATHERER par des sonorités qui nous ramènera à la nostalgie du KORN, très virulent, en bien plus heavy encore…….. (HUNTER GATHERER est le plus violent composé par AVATAR depuis SCHLACHT en 2007).

Dans le rôle des cobayes: ASHLEY JAMES WILLIAMS, LOICK OZENOF, ANTHONY GARCIA SANCHEZ, BEN DUBRUN, JOE STEPIENSKI
Le robot hybride: ELODY DICOCO
Dans la prestation machiavélique et clownesque: CA (JOHANNES ECKERSTROM)

LINE-UP AVATAR 

JOHANNES MICHAEL GUSTAF ECKERSTROM: CHANT
JONAS « KUNGEN » JARLSBY: GUITARE
TIM OHRSTROM: GUITARE
HENRIK SANDELIN: BASSE
JOHN ALFREDSSON: BATTERIE 

TRACKLIST Hunter Gatherer

01. SILENCE IN THE AGE OF APES
02. COLOSSUS
03. A SECRET DOOR (feat. Corey Taylor de SLIPKNOT et STONE SOUR)
04. GOD OF SICK DREAMS
05. SCREAM UNTIL YOU WAKE
06. CHILD
07. JUSTICE
08. GUN
09. WHEN ALL BUT FORCE HAS FAILED
10. WORMHOLE

PRODUCTEUR: JAY RUSTON (SLIPKNOT, ANTHRAX, STONE SOUR), comme pour le précédent (AVATAR COUNTRY). Qu’ils rejoignirent aux STATES pour la première fois. Les enregistrements ont été effectuées sur bande, comme elles seraient jouées en live, collectivement.

PAPABORDG POUR LOUD TV.

NOTE: 9/10.

 

Retrouvez notre interview video avec John, batteur d'AVATAR ici :

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