
LE CARACTERE MORNE DE L’ESPECE HUMAINE
LE ROADBURN FESTIVAL
Si il y a bien une expérience qui fut essentielle à l’élaboration définitive de cette septième et nouvelle œuvre, c’est bien celle que vécurent les suédois lors de l’édition du ROADBURN FESTIVAL d’il y a deux ans.
TOMAS LINDBERG

A l’époque, TOMAS LINDBERG en était le curateur, ce qui permis à AT THE GATES de concevoir un set très spécial, en utilisant toutes sortes d’instruments classiques. Une grande et large scène qui fut partagée par une dizaine de musiciens, permettant au band d’offrir, à une foule médusée, certainement son show le plus ambitieux à ce jour.
Un défi de taille, dont la prestation finale fut amplement réussie. Un temps de partage et de communion d’une grande force émotionnelle. Une heure de gloire insufflant allant, courage et confiance, à nos cinq protagonistes.
Un triptyque nécessaire, afin d’explorer des chemins plus tortueux et progressifs aux nouvelles compositions. N’ayant plus (ou pas) la crainte et l’anxiété de s’essayer à différentes orchestrations, différents arrangements, en complexifiant son propos, assouvissant les rênes de la puissance lyrique et artistique de son concept.
Aujourd’hui la maturité des scandinaves ne fait plus débat, ne faisant qu’un désormais avec leurs qualités techniques et créatives de toujours. Les libérant des entraves du passé pour servir l’extrême richesse et complexité de ce THE NIGHTMARE OF BEING.
AT THE GATES OSE, SANS CONDITIONS
Pourtant, AT THE GATES n’a pas changé. Mais aujourd’hui, il ose sans conditions et proclame sans restrictions aucunes, son inclination à d’autres styles musicaux. Sa tendresse tout particulière pour le progressif (surtout), le jazz et l’art classique. THE NIGHTMARE OF BEING nous fait le don d’une nouvelle naissance. Un nouvel acte, qui sans doute, fera date dans l’histoire des suédois.
L’ADN AT THE GATES

L’ADN AT THE GATES a pris des libertés et a pu s’octroyer du calme, du temps et de la réflexion pour peaufiner chaque détails de son art DEATH MELODIQUE. Bien aidé en cela par la crise sanitaire, mais aussi guidé, et longuement conseillé dans son travail par les deux producteurs de renoms que sont JENS BOGREN et ANDY LA ROCQUE.
Au final, une nouvelle œuvre (THE NIGHTMARE OF BEING) n’ayant que le trait commun de la puissance de passages violents (moins nombreux maintenant) avec son aîné DE TO DRINK FROM THE NIGHT ITSELF (2018).
THOMAS LIGOTTI
Effectivement, mis à part ça, les suédois se renouvellent fortement. Réussissant à lier parfaitement thématique conceptuelle à une musique haletante et passionnante.
Ainsi, THE NIGHTMARE OF BEING puisse son récit dans la philosophie pessimiste, avec pour point d’encrage le livre de THOMAS LIGOTTI, intitulé THE CONSPIRACY AGAINST THE HUMAN RACE. Satisfaisant, un univers musical, tout aussi DARK que VIOLENT, mais bien plus riche qu’auparavant.

UN DISQUE A LA GRANDE PLURALITE
De magnifiques arpèges de guitare acoustique (« Spectre Of Extinction ») intronisent THE NIGHTMARE OF BEING, donnant les prémices d’un disque à la grande pluralité. Cependant sans y négliger les traits de sa singularité, (un death mélodique) d’une efficacité toujours aussi redoutable.
LE PLUS AUDACIEUX ALBUM DU GROUPE
Mais il semble évident que ce nouveau disque est le plus audacieux du groupe à ce jour. Des structures plus denses, avec des passages très progressifs (on pense parfois ici et là à OPETH), comme sur les titres « Garden Of Cyrus », ou bien « The Fall Into Time ». Un « Garden Of Cyrus » proclamant l’amour du groupe pour KING CRIMSON, en y incorporant le saxophone soliste et atmosphérique d’ANDERS GABRIELSON, vieux fantasme de jeunesse.
LES PARTIES ORCHESTRALES
Là où AT THE GATES nous gratifie de ses plus beaux atours, ce sont sur les parties orchestrales composées par JONAS BJORLER (bassiste). De magnifiques préludes classiques portant haut et fort le DEATH MELODIQUE ravageur des suédois, comme sur les superbes titres que sont « Touched By The White Hands Of Death » et « The Fall Into Flame ».
Ce dernier est sculptural, une splendeur aux légères sonorités égyptiennes, où le binôme rythmique JONAS BJORLER/ADRIAN ERLANDSSON s’en donne à cœur joie. S’autorisant une improvisation folle, aussi surprenante que jouissive. Le clavier et les leads guitares typées 70, se rajoutent progressivement, comme le plus beau des canevas. Un pic d’intensité, qui finit par s’éteindre sur la majesté des choeurs et cordes épiques somptueuses, présentes déjà au début du morceau: imparable.
UNE INSPIRATION CLASSIQUE
Une inspiration classique que l’on retrouve également sur le piano glauque qui sert de trame à la seconde partie de « Cult Of Salvation ». Une chanson où les guitares y sont très inquiétantes, sonnant très BLACK METAL (sur d’autres titres également). Ce cachet classique qui sied parfaitement à la puissance dégagée par la musique d’AT THE GATES, s’impose de nouveau, et ce à plusieurs reprises, à nos oreilles.
UN ATOUT MAJEUR
Un atout majeur, comme sur les harmonies de flute qui font de « Touched By The White Hands Of Death » un véritable préambule au conte funèbre. Le riffing y est encore fin et purement assassin.
EUGENE THACKER


Mais à l’écoute de « Cosmic Pessimism », nous sommes encore plus interloqués. Le band a eu l’idée de prendre certains vers de la poésie d’EUGENE TAHCKER, tirée du livre COSMIC PESSIMISM, afin de les insérer dans la chanson.
KOSMICHE MUSIK
Et le résultat est bluffant.Un blues rock dynamique, inspiré par la KOSMICHE MUSIK (KRAUTROK des années 70). Une musique cosmique, aux guitares groovy, reprenant du coffre dans sa progression finale. AT THE GATES innove, s’enrichît, sans pour autant s’affaiblir.
Bien au contraire. Il distille sa force aux moments les plus opportuns. Que ce soit avec le growl toujours en verve de TOMAS LINDBERG, ou bien sur le travail conséquent des autres musiciens.
AT THE GATES NE PERD JAMAIS EN INTENSITE

AT THE GATES ne perd jamais l’intensité qui le caractérise. Même sur les passages les plus calmes de ce septième disque. Comme l’attestent les élans atmosphériques de « Eternal Winter Of Reasons » toujours secondés par ce regain d’énergie, qui renforce grandement les instants les plus calmes. Une musique et des textes finement élaborés, qui ont nécessité une prestation de choix de TOMAS LINDBERG.
TOUS, TOUCHENT DU DOIGT L’EXCELLENCE
Celui-ci a dû donner vie à des expressions et des émotions très différentes au sein du concept THE NIGHTMARE OF BEING (The Nightmare Of Being », « Garden Of Cyrus » et « Cosmic Pessimism »), jusqu’au chant narré. Lui, comme sa meute, touchent tous du doigt l’excellence.
L’OUVERTURE D’ESPRIT
Et pour accéder pleinement à cette perfection recherchée de tous les instants, AT THE GATES demande à l’audience, un investissement total. Ses nombreux détails de choix, prennent pleinement leurs sens dans une écoute appliquée, concentrée, isolée du monde extérieur et chaussé d’un casque au son parfait. Éclectisme et inspiration hors-norme seront alors mis à votre disposition, pour vous ouvrir l’esprit.
LINE-UP:
TOMAS LINDBERG: CHANT (1990-1996, 2007-2008, depuis 2010)
JONAS BJORLER: BASSE (1990-1996, 2007-2008, depuis 2010)
ADRIAN ERLANDSSON: BATTERIE (1990-1996, 2007-2008, depuis 2010)
MARTIN LARSSON: GUITARE (1993-1996, 2007-2008, depuis 2010)
JONAS STALHAMMAR: GUITARE (depuis 2017)

TRACKLIST: (45m 41s)
01. Spectre Of Extinction
02. The Paradox
03. The Nightmare Of Being
04. Garden Of Cyrus
05. Touched By The White Hands Of Death
06. The Fall Into Time
07. Cult Of Salvation
08. The Abstract Enthroned
09. *Cosmic Pessimism
10. Eternal Winter Of Reason
* Les paroles de la chanson « Cosmic Pessimism » sont signées EUGENE THACKER, tirées de son livre COSMIC PESSIMISM.
EUGENE THACKER est un philosophe, poète et auteur. Il est professeur d’études sur les médias à la New School de New York. Son écriture est souvent associée à la philosophie du nihilisme et du pessimisme. Les livres de Thacker incluent IN THE DUST OF THIS PLANET et INFINITE RESIGNATION.
DISCOGRAPHIE:
1992 : The Red in the Sky is Ours
1993 : With Fear I Kiss the Burning Darkness
1994 : Terminal Spirit Disease
1995 : Slaughter of the Soul
2014 : At War with Reality
2018 : To Drink from the Night Itself
2021 : THE NIGHTMARE OF BEING
PRODUCTION:
THE NIGHTMARE OF BEING orna sa parure sonore de plusieurs studios suédois. Pour la batterie ce fut au STUDIO GRONDAL avec l’inépuisable JENS BOGREN. Quant aux guitares et la basse, cela se fit avec ANDY LA ROCQUE au SONIC TRAIN STUDIO. Le chant lui, se construit au WELFARE SOUNDS avec PER STALBERG. L’album fut mixé et masterisé au FASCINATION STREET STUDIOS, toujours par JEN BOGREN.

THEMATIQUE:
Thématiquement, THE NIGHTMARE OF BEING traite de la philosophie du pessimisme et a initialement été inspiré par le livre THE CONSPIRACY AGAINST THE HUMAN RACE de *THOMAS LIGOTTI.
*THOMAS LIGOTTI, né le 9 juillet 1953 à Détroit dans le MICHIGAN, est un écrivain américain, d’inspiration gothique, producteur d’une importante œuvre d’épouvante, d’horreur philosophique, dans l’esprit de HOWARD PHILLIPS LOVECRAFT. La publication en 2014 d’un recueil de nouvelles choisies, Chants du cauchemar et de la nuit , permet au lectorat français de découvrir l’univers de cet auteur très secret.
ARTWORK:
L’artwork et le concept visuel de l’opus sont l’œuvre d’EVA NAHON. Son illustration et celle à l’arrière du disque sont respectivement rouge et bleue en référence aux deux premiers albums d’AT THE GATES. Deux couleurs, représentant le désespoir et la mélancolie de ce nouvel album.

SORTIE/LABEL:
AT THE GATES a sorti sa nouvelle œuvre, intitulé THE NIGHTMARE OF BEING, le 2 juillet 2021 via CENTURY MEDIA RECORDS.

Et pour finir, vous pouvez visualiser notre interview avec Tompa en VO ici :
PAPABORDG POUR LOUD TV.