CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DE BLUE OYSTER CULT: LET’S TWIST AGAIN.

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Note de la rédaction :
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CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DE BLUE OYSTER CULT: LET’S TWIST AGAIN.

LE TEMPS N’A PAS DE PRISE QUAND L’ABSENCE FAIT SOUFFRIR.

MONIQUE HANGARTNER

Oh que oui, qu’elle fut cruelle et longue cette absence persistante de nos chers amis américains de BLUE OYSTER CULT. Un crève-cœur  qui parut atteindre les sommets du mont Eternité, tant elle fut éprouvante pour nous les fans des premiers balbutiements du hard-rock varié et puissant de l’HUITRE BLEUE (leur son est né en 1967, puis création en 1972 avec une première oeuvre devenue désormais mythique avec l’éponyme BLUE OYSTER CULT). Presque vingt ans sans nouveaux morceaux depuis la sortie du magnifique CURSE OF THE HIDDEN MIRROR (2001), le groupe ne se contentant que de nous distiller son génie enjoué sur les scènes du monde entier, mais à sa guise, sans y laisser trop d’énergie, évitant le rythme effréné et la fatigue harassante de tournées trop fastidieuses.

Mais les nouvelles du début d’année (2020) étaient plus qu’encourageantes, les new-yorkais (LONG ISLAND) nous gratifiant de quatre nouveaux albums lives plus qu’époustouflants, (HARD ROCK CLEVELAND LIVE 2014 (24 janvier), AGENTS OF FORTUNE -LIVE 2016- 40TH ANNIVERSARY (06 mars), IHEART RADIO THEATER N.Y.C. 2012 (12 juin), 45TH ANNIVERSARY LIVE IN LONDON (07 août)) dont les sorties furent réparties sur les huit premiers mois de l’année, rien que ça! Mais pour un nouvel album, rien ne fut annoncé à l’horizon. Malgré leur statue de groupe mythique et de star américaine incontournable du HARD ROCK US, le BAND a toujours su garder une identité simple et mystérieuse, presque en marge du monde du show-business. Un groupe au clivage changeant, toujours enclin à nous surprendre. Un trait de caractère unique et spécifique à l’HUITRE BLEUE qui pouvait nous mettre éventuellement sur la voie de ce magnifique THE SYMBOL REMAINS.

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DE BLUE OYSTER CULT: LET’S TWIST AGAIN.

BLUE OYSTER CULT est donc bel et bien de retour, sortant son quinzième disque le 09 octobre 2020 contenant quatorze titres, pour un peu plus d’une heure (61 minutes) de musique où suinte par tous les pores, l’historique musical du groupe, sa grande diversité sous le couvert d’une inspiration renouvelée et d’une rare intensité. Malgré des changements de line-up, l’âme du groupe est toujours à sa tête (le binôme BLOOM/ROESER), lui conférant toujours ce cachet unique, cette identité sonore particulière et sa façon d’appréhender la composition, avec vigueur, joie communicative, et une envie débordante de jouer. Cependant, le travail artistique ici se partage presque équitablement entre les trois chanteurs (ERIC BLOOM chante sur cinq compositions, DONALD ROESER six, et RICHIE CASTELLANO trois) apportant autant de variété dans le chant, que dans les ambiances galvanisantes du groupe. Le tout avec toujours une cohérence sidérante, et une fluidité redoutable.

La première écoute de THE SYMBOL REMAINS balaie d’un puissant revers de main l’absence prolongée du groupe, qui conserve sa touche OLDSHOOL, tout en restant sacrément MODERNE. C’est avec grand dynamisme que commence THE SYMBOL REMAINS avec les guitares plus heavy et tranchantes de  « That Was Me ». BLUE OYSTER CULT est plus agressif, n’oubliant pas de s’amuser avec son auditoire en l’emmenant loin au paradis du REGGAE MAN, déconcertant, mais tellement bon, si bon et fort réussit. Quelques minutes plus tard, changement de décor et d’ambiance avec cette petite boîte pop-rock, « Box In My Head » qui secoue ma tête dans tous les sens, avec la simplicité et l’accroche d’un refrain des années eighties. Léger, d’un charme fou si désarmant (cette batterie!). Du charme, on passe à l’amour avec le sublimissime « tainted blood », un tube rock langoureux cette fois-ci chanté avec passion et chaleur par RICHIE CASTELLANO, qui rappellera aux plus anciens et ouverts d’esprit les louanges et adorations faites au groupe TOTO.

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Toujours à deux, mais plus énergiquement et moins collé-serré, on TWIST AGAIN sur le génial rock sixties « Nightmare Epiphany » avec des guitares groovy, sautillantes à l’infinie splendeur (l’impression qu’elles ne s’arrêteront jamais pour satisfaire nos envies les plus folles). Le talent de nos trois guitaristes est prégnant, vraiment très impressionnant, pouvant s’illustrer à tout va et ce dans une multitude de styles (BLUES, COUNTRY ROCK, ROCK, HEAVY), parfois au sein même d’une chanson, toujours avec harmonie et sans redites, comme l’atteste  l’impressionnant «  The Return Of St. Cecilia ». Tellement éclectique, que l’auditeur a le choix des armes, un blues chaud comme la braise avec « to the machine », le train fou furieux country rock endiablé de  « Train True (Lennie's Song) » qui vous happe, à la rythmique de plomb (rapide et appuyée) et aux intonations HETFIELDIENNES à sa conclusion.

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Mais la cathédrale s’est aussi se montrer lourde et bien heavy comme sur l’hymnique « stand and fight », contrastant avec la délicatesse  de « Florida Man » aux choeurs chatoyants et aux guitares proches des racines folk (le groove) dont MARK KNOPFLER de DIRE STRAITS était adepte et friand. La grandiloquence et la théâtralité du groupe n’est pas oubliée avec « The Alchemist », une bête horrifique et malsaine subissant un assaut rythmique et soliste digne du grand IRON MAIDEN. Ne pas citer l’esthétisme et l’agilité des guitares du très beau « Secret Road » serait gageure pour ce somptueux THE SYMBOL REMAINS.

Comment peut-on composer un disque aussi fantastique après autant de temps hors des studios de production ? Un exploit que très très peu ont su réaliser, surtout après cinquante de carrière. THE SYMBOL REMAINS procure tant de joie à son auditoire, elle y transpire tellement dans ce quinzième disque, qu’elle en est communicative. L’album tourne en boucle sans jamais lasser, malgré déjà les innombrables écoutes, jusqu’à le connaître par cœur. Le HARD-ROCK a connu trois œuvres majeurs en trois ans après tant d’années d’abstinence, et celle-ci est la toute nouvelle (après BLACK COUNTRY COMMUNION BCCIV (2017), et THE RIVAL SONS FERAL ROOTS (2019)).

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DE BLUE OYSTER CULT: LET’S TWIST AGAIN.

LINE-UP:

ERIC BLOOM: CHANT, GUITARE, (DEPUIS 1969)
DONALD AKA « BUCK DHARMA » ROESER: CHANT, GUITARE SOLO, (1967)
RICHIE CASTELLANO: CLAVIER, GUITARE RYTHMIQUE, CHANT (depuis 2007), BASSE (2004-2007)
DANNY MIRANDA: BASSE, CHOEURS (1995-2004), PUIS TEMPORAIREMENT DESORMAIS
JULES RADINO: BATTERIE, PERCUSSIONS (depuis 2004)

TRACKLIST :

01. That Was Me
02. Box In My Head
03. Tainted Blood
04. Nightmare Epiphany
05. Edge Of The World
06. The Machine
07. Train True (Lennie’s Song)
08. The Return Of St. Cecilia
09. Stand And Fight
10. Florida Man
11. The Alchemist
12. Secret Road
13. There’s A Crime
14. Fight

THE SYMBOL REMAINS est sorti le 09 octobre sur le label FRONTIERS MUSIC SRL (nouveau contrat signé le 10 juillet 2020 avec le célébrissime label italien créé par SERAFINO PERIGINO)

L’ARTWORK est l’œuvre de notre artiste français STAN W. DECKER, grand dessinateur/graphiste dont la réputation ne cesse de gravir les échelons du metal et de sa popularité. http://www.stanwdartworks.com/

DISCOGRAPHIE :

Blue Oyster Cult (1972)
Tyranny And Mutation (1973)
Secret Treaties (1974)
On Your Feet Or On Your Knees – live (1975)
Agents Of Fortune (1976)
Spectres (1977)
Some Enchanted Evening – live (1978)
Mirrors (1979)
Cultosaurus Erectus (1980)
Fire Of Unknown Origin (1981)
Extraterrestrial Live (1982)
The Revolution By Night (1983)
Club Ninja (1986)
Imaginos (1988)
Career Of Evil: The Metal Years – best of (1990)
Workshop Of The Telescopes – best of (1995)
Heaven Forbid (1998)
Don't Fear The Reaper – best of (2000)
Curse Of The Hidden Mirror (2001)
A Long Day's Night – live (2002)
The Essential – best of (2003)
Hard Rock Casino Cleveland 2014 (2020)
40th Anniversary – Agents Of Fortune – Live 2016 (2020)
THE SYMBOL REMAINS (2020)

NOTE: L’AUTOMNE EST UN DEUXIEME PRINTEMPS OU CHAQUE FEUILLE EST UNE FLEUR. ALBERT CAMUS. ET CE QUINZIÈME OPUS EST L’UNE DES PLUS BELLE DE L’ANNÉE. 

PAPABORDG POUR LOUD TV.

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