Chronique du nouvel album de NECROPHOBIC « Mark Of The Necrogram »

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Note de la rédaction :
/5

“Les remords sont les plaisirs sadiques du christianisme.”
Karl Krauss

Voices From The Darkside, voilà comment je commencerais cet article, sur l'un des groupes les plus emblématiques du Black/Death Melo, à savoir NECROPHOBIC. Aujourd’hui, 9 Octobre 2020, sort le 9 ème album des Suédois chez Century Media Records. 

Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, Ashley le Gitan des Damnés, va te donner un cours magistral que seuls les plus Diabolistiques (j'invente ce que je veux) peuvent lire. Stockholm, en Suède, 1989. David ParlandJoakim Sterner se réunissent pour former un groupe qui va remuer le milieu Underground du Death. A cette époque ou beaucoup s'orientent sur les pas de Napalm Death, Carcass et autres groupes Punk/Death, les deux compères influencés par Morbid Angel, Slayer et Bathory, forgent pendant les années "underground" 1990-1992, une réputation solide par la sortie des démos qui tournent  et se piratent de K7 en K7, comme "Slow Asphyxiation" (1990), "Unholy Prophecies" (1991) et le vinyl-ep limité "The Call" (1992). 

 

Démarchage auprès des labels comme les gitans qui veulent nettoyer le toit de ta maison et Black Mark Production répond au bout de deux jours seulement( quand tu es un gitan, en général on te répond pas mon gadjo). Mars 1993, les membres David Parland (guitare), Tobias Sidegård (basse), Anders Strokirk (chant) et Joakim Sterner (batterie) entrent en studio et enregistrent le premier album (aujourd'hui légendaire).  "The Nocturnal Silence" voit le jour quelques semaines plus tard. Neuf titres de pur Death/Black Metal blasphématoire. "The Nocturnal Silence", reste un album inégalé de death / black digne du Hall Of FameQuelques mois plus tard, le chanteur Anders Strokirk décide de quitter le groupe. Tobias Sidegård reprend la partie vocale et le groupe se dote d'un guitariste en la personne de Martin Halfdan.

Printemps 1996, sorti de l'EP "Spawned by Evil" et aussi sortie de David Parland qui décide de partir avec sa guitare sur le dos sans se retourner. Le EP annonce ce que va donner "Darkside" en 1997 et Sebastian Ramstedt rejoint Necrophobic comme guitariste. 
Février 1997, les Maniaks qui suivent Necrophobic depuis la première heure, attendent avec impatience la suite du légendaire album "The Nocturnal Silence". Une fois de plus, la presse mondiale et les auditeurs tombent d'accord. "Darkside" est un carton plein. 
"The Third Antechrist" arrive avec la fraicheur de l'hiver de 1999 tel le doigt glacial de l'Ankou (Genoù Krampouezh, en Breton face de crêpe, l'Ankou c'est la mort en Breizh, si tu n'as pas de culture), et devient aussi un carton plein. Août 2000, Martin Halfdan indique au groupe qu'il allait partir pour continuer sa carrière devant un Shopi avec ses potes punks à chien et boire des 8.6 (c'est faux heingh, mais il part vraiment).
Guido Heijnens d'Hammerheart Records fait son marché et propose au groupe de venir le rejoindre et de laisser derrière eux Black Mark Production, qui ne leur apporte plus rien depuis un moment. Les négociations vont bon train et nos Death/Black Metalleux disent au revoir au label que beaucoup pensent que Quorton en était le patron.
 
Production plus aggressive et bien pesante avec "Bloodhymns" le 4èm opus sera aussi une réussite. Si un label n'est pas stable et ne peut pas soutenir un groupe, cela influence indirectement la créativité de celui-ci et il est difficile de travailler sereinement.  Aussi la bande des quatre, sentent qu'il est temps de partir vers de nouveaux horizons et sortent "Hrimthursum" & "Death To All" chez Regain Records. Cette collaboration prend fin, pour signer dans le Sud de la France chez Season Of Mist. Label remarquable, activiste de la scène Underground depuis 1996, à l'écoute de ses artistes. "Womb Of Lilithu", marquera la grandiloquence de ce groupe par un album plus épique, moins Evil que ces précédents, mais tout aussi puissant. 
Century Media propose alors au groupe une signature en son sein et comme à leurs habitudes ils disent oui. C'est aussi ça la force de l'underground, être en mouvement perpetuel, ne s'attacher à aucune société. Necrophobic, renoue pour leur première sortie avec Century, à leurs racines 90 en délivrant "Mark Of The Necrogram" , atmosphère rendue par Anders Strokirk qui succédera à Tobias Sidegard. Celui-ci prenait sa femme et ses deux filles pour des Punching Balls…Le groupe est au bord de l'implosion avant la sortie de celui-ci, mais la nouvelle formation s'accorde pour redorer les lettres de noblesse entachées par les déboires judiciaires de Tobias
2020 que c'est-il donc passé durant les deux années qui ont suivi le précédent album ?
 
Arrivée de Allan Lundholm comme bassiste. Necrophobic, c'est un peu "Plus Noire la vie" en fait, diffusé sur la chaîne 666. Entre changements de Line Up, Labels… Ils reviennent donc encore plus énervés et ça dure depuis 31 ans maintenant !
Bon après cette présentation de narvalo mes agités du bocal, nous allons ensemble découvrir ce qui se cache derrière ce "Dawn Of The Damned".  
 

Loin du soleil, les corps célestes brillent d'un éclat funeste. Un portail s'ouvre sur cette intro épique au nom de "Aphelion". Il y a 1000 ans environ le poète Omar Khayam nous cite 

J'ai demandé au Cosmique:
-"Quelle lampe fournit le destin pour éclairer ses petits enfants dans le noir ?
Et le Cosmique m'a répondu ;
-"Une compréhension aveugle"…

Indiquant par là qu'il s'agisse de laisser notre intuition rechercher la voie de la Lumière et des hautes vibrations..

"Darkness be my Guide" illustre parfaitement le prologue sentencieux, fissurant les deux mondes de la lumière et l'obscurité pour faire place à un riff mélodique d'une noirceur absolue. Sebastian Ramstedt & Johan Bergebäck se font plaisir et s'accordent pour transporter nos âmes dans ce chemin labyrinthique et tortueux. Anders Strokirk, nécromancien de cette chevauchée cosmique, invoque les morts pour connaitre auprès d'eux les secrets du passé et de l'avenir. Il flotte un air de Dissection et nous comprenons pourquoi les deux ont été souvent considérés comme des frères jumeaux. 

"Mirror Black", s'inscrit dans le prolongement du précédent morceau et sonne comme une valse infernale entre la vie et la mort.. Mélodie envoûtante et intelligemment menée, qui crée une tension appropriée jusqu'à ce que tout disparaisse laissant un vide absolu dans ce miroir.  

Chevauchée épique avec "Tartarian Winds", un détail sonore qui a son importance avec la façon dont Necrophobic utilise la texture et la dynamique sur ce titre. Ce qui élève leur musique à un niveau qui ouvre en grand la puissance et le renouveau de ce qu'ils sont capables de faire. 

Nous avons besoin de la froideur de la mort pour voir plus clairement. Si nous acceptons la mort, alors notre arbre brille de son plus bel éclat, puisque la mort accroît la vie. Si nous plongeons dans la mort qui englobe le monde, alors nous nous ouvrons un peu plus comme les pensées. Notre vie a besoin de la mort! "The Infernal Depths of Eternity" est l'une de ces épopées froides dont Necrophobic, maitrise les codes parfaitement. Le titre s'embrase, féroce et intense durant 7 minutes et 33 secondes, plaquant un solo de guitare efficace, s'estompant pour laisser place aux mélodies sinistres. C'est puissant et majestueux, belle démonstration, avoir une telle intensité après toutes ces années, c'est vraiment dingue.  

Brisage de nuque, recette qui fonctionne parfaitement pour "Dawn Of The Damned", rien d'innovant dans le paysage, mais un titre efficace, taillé pour le live. Mécanique Heavy Metal épique pour "The Shadows" & "As the Fire Burns", c'est sombre, plus posé dans son ensemble et ça fait le job. On assiste à des démonstrations de solos qui font du bien pour nos cages à miels, quelques accélérations qui vont te remettre en accord avec ton sphincter, on n'est pas trop mal. 

Avant dernier titre de 7 minutes et 9 secondes pour ce "The Return of a Long Lost Soul" qui s'aligne parfaitement avec les deux titres précédents. Une glorieuse offrande de riffs variés, de mélodies en veux tu en voilà et d'une lourdeur parfaitement distillée. J'ai vraiment l'impression que le disque est scindée en deux parties. Une vraiment Death/Black et l'autre partie consacrée aux racines Heavy. Terminons donc notre écoute avec ce dernier Titre. 

"Devil's Spawn Attack", est effectivement un retour à aux valeurs de la NWOBHM. Le tout servi avec des aigus à la Mercyful Fate et du vitriol hautement concentré. Magnifique final et à vrai dire totalement inattendu, agréablement surpris je suis et je vais me la remettre. 

Alors bien ou bien ce dernier album de Necrophobic – Dawn Of The Damned ?

Eh bien nous sommes pas mal du tout en fait ! La qualité de la production est bonne, mais ce n'est pas la meilleure. Il y a beaucoup d'idées dans cet album et de très bonnes. Les riffs sont techniquement intéressant, sans trop plaqués pour une oreille peu avertie. Furieux, Diabolique comme un Lopez qui hurle la calotte de ses morts, cet album reste dans la lignée de ce qu'ils font depuis 31 ans. Necrophobic n'est pas un groupe de second plan comme ont pu me le signifier certains…Certains ont disparu depuis, inutile de te faire un dessin, au cas ou… C'est un groupe qui est resté toujours actif et Underground. Necrophobic, n'est pas un nom estampillé sur des T-shirt pour faire le metalleux en culotte courte, c'est avant tout une culture, une philosophie. Des Fuckin' Maniaks qui n'ont rien perdu de leur essence et ne se sont pas amusé à faire des reprises de Pop comme certains cette année. Sur-ce mes rabouins, je vous conseille d'y jeter une oreille et d'acheter celui-ci au format qui te plaira. J'me nachave dans ma crypte. Bisous.

 

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