CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DE PAUL GILBERT : HURLER A LA LUNE !

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Note de la rédaction :
5/5
« Les héros vont et viennent, mais les légendes sont éternelles. » KOBE BRYANT.

Mes premiers émois à la musique furent tout d’abord une histoire racontée par les plus folles, belles, et émotives guitares de nos plus grandes légendes du manche. Ces immenses noms m’accompagnèrent toute mon enfance, toute mon adolescence, et encore toujours aujourd’hui.

LA PASSION.
LA PASSION.

JIMI HENDRIX

JIMI HENDRIX ouvra la voix à l’exubérance des sons et aux dialogues extraordinaires par l’instrument. De plus, la fin des années 70’s nous offrît d’autres mythes incontournables, dans des groupes qui auront marqué à vie, l’histoire de la musique. LED ZEPPELIN consacra un garçon discret, au look ténébreux et loufoque, compositeur hors-norme : JIMMY PAGE. Celui qui fut l’homme dont l’archer caressé ses cordes avec doigté, passion et frisson. Pour TONY IOMMI et son BLACK SABBATH, ils inventèrent presque tout du METAL ACTUEL (j’exagère peu !). Quant à RITCHIE BLACKMOORE, il ne fut pas en reste, abordant la guitare comme un MOZART DES TEMPS MODERNES. Et comment ne pouvait-on pas se pâmer à l’époque (ça n’a pas pris une ride) devant les SONS PROGRESSIFS et OVNIESQUES envoyés par DAVID GILMOUR au sein de l’extravagant PINK FLOYD.

A cet instant, l’Angleterre était REINE, et ses HEROS, les plus BEAUX et GLORIEUX. Mais une deuxième vague consacra deux autres GENIES, cette fois-ci l’un américain, EDWARD VAN HALEN, qui mis en ERUPTION sa guitare comme personne ne l’avait fait auparavant. Et un autre suédois, INGWIE J. MALMSTEEN poussant la technique et l’aspect classique avec sa FORCE MONTANTE, à son paroxysme.

PAUL GIBERT.
PAUL GILBERT

PAUL GILBERT

De ces deux styles**vont naître un engouement sans précédent pour cet instrument et voir éclore de nombreux autres phénomènes planétaires**, dont un certain PAUL GILBERT. Artiste que je découvris à la sortie de l’éponyme de MR. BIG (1989), magnifique et spectaculaire album orné d’un CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIRE (artwork). Effectivement le guitar-hero s’est principalement illustré au sein de MR. BIG et RACER X en marge de sa carrière solo amorcée fin des années 90’s (1998). Ses capacités créatrices et techniques lui ont valu le respect inconditionnel de ses pairs. De quoi lui faire une place de choix au G3 ou sur la tournée GUITAR GENERATION, aux côtés de JOE SATRIANI, RICHIE KOTZEN, GEORGES LYNCH, ou bien JOHN PETRUCCI, notamment.

PAUL GILBERT, LE MAITRE.
PAUL GILBERT, LE MAITRE

WEREWOLVES OF PORTLAND

Certainement, l’un des guitar héros à la carrière la plus longue et prolifique. Plus de trente ans à nous faire jouir de ses plus beaux accords et soli, et encore aujourd’hui avec un seizième album solo (en comptant les collaborations avec JIMI KIDD et FREDDIE NELSON). Même si ce WEREWOLVES OF PORTLAND restera très atypique dans la discographie du héros, la pandémie l’obligeant à jouer et enregistrer tout, seul, y compris les parties de batterie. Uniquement, le (co)producteur et ingénieur du son KEVIN HAHN fut mis à contribution, pour deux mois de sessions éparpillés (au calendrier compliqué) dans son propre studio, le OPAL STUDIO, justement à PORTLAND.

Comme pour ses deux précédentes œuvres, PAUL GILBERT tente d’insuffler à son instrument un langage que ses cordes vocales ne sont pas en capacité d’exprimer. Ce qu’il parvient à faire à merveille, et ce dans divers registres. Les articulations complexes de sa musique, profitant d’une section rythmique particulièrement efficace, faussement simpliste, servant de tremplin rock groovy, idéal aux histoires racontées par le maître. Cette haute complexité et technique de composition ahurissante ne sont que le faire valoir de l’originalité et de la mélodie phare.

DE VRAIES AVENTURES CHANTEES

De vraies aventures chantées par une guitare volubile, sur des compositions hautement addictives, dont l’hymne américain aura l’honneur d’ouvrir les hostilités. Un drapeau américain, socle solide (débutant et clôturant le titre) et solennel flottant sur le folk-rock enjoué de « Hello ! North Dakota ! ». WEREWOLVES OF PORTLAND inaugure son unicité avec une chanson plus légère, un peu moins frénétique (la structure principale, les soli me contrediront pourtant) que le sera le disque par la suite.

PAUL GILBERT, EN TRANSE.
PAUL GILBERT, EN TRANSE

Comme si PAUL GILBERT voulait nous préserver du tsunami qui allait suivre. Effectivement WEREWOLVES OF PORTLAND augmente son volume d’intensité graduellement et ce à tous les niveaux. Des phrasés de guitares plus rapides, et des mélodies plus marquées, comme sur le blues rock « My Goodness ». Doucement, mais sûrement, WEREWOLVES OF PORTLAND se révèle plus cuirassé en complexifiant ses structures et ses rythmiques, le tout dans une folie purement jubilatoire.

Une libido forte

Comme le sont les deux singles, l’éponyme « Werewolves Of Portland », et « Argument About Pie » (une pure merveille, mon titre préféré). Le premier, HURLANT A LA LUNE (l’hilarité du clip), sur un pont bluesy étalon. Celui-ci servant de terrain de jeu et de camouflé pour faire hurler encore plus fort sa belle (pas de quiproquo, nous parlons de guitare). Une libido forte, qui jaillit comme le plus beau feu d’artifice, et que notre artiste du jour ne peut contenir (il n’a sûrement pas envie de le faire, d’ailleurs).

Cependant, toujours avec cohérence, pour la mélodie ultime comme sur le formidable et très heavy « Argument About Pie » qui rappellera par instant la foudre de feu VAN HALEN. Un instrumental MONUMENTAL, comme tout ce qui touche à cette œuvre, qui malgré la technique renversante de son propriétaire n’est aucunement difficile à appréhender. Elle y décèle tant de moments de grâce et d’émotions vives que le plaisir en est à chaque fois décuplé.

PAUL GILBERT.
PAUL GILBERT.

LE BLUES

Et pour parvenir à ces desseins vibratoires, PAUL GILBERT se sert astucieusement, de son génie d’écriture, de la variété de son jeu et de son large éventail d’influences. Utilisant très souvent le BLUES (la guitare SLIDE) comme détonateur de sentiment, comme avec le titre qui clôture le disque (« (You Would Not Be Able To Handle) What I Handle Everyday », qui créera la nostalgie d’une certaine année 1978, et la pyrotechnie du VAN HALEN I). Mais aussi des mélodies très chantantes, où bouillonne un groove entraînant (« Werewolves Of Portland », « « Professorship At The Leningrad Conservatory » qui pourrait coller parfaitement à la bande son d’un film de TARANTINO avec ses riffs funky peroxydés) et joyeux, qui malgré les prouesses techniques du guitariste ne perdent jamais l’auditeur.

LE LOOK BCBG.
LE LOOK BCBG.

Bien au contraire, chaque élément renforce l’extrême qualité d’un autre. Quitte à verser à quelques rares instants, dans un kitch chaleureux comme sur « A Thunderous Ovation Shook The Columns ». Et quand sa musique se veut plus démonstrative, le maître s’adonne avec jubilation à des mouvements BLUE, mais aussi POP, et FUNK, pour la contenir, et la rendre bien plus excitante et exaltante. Des fulgurances (« I Wanna Cry (Even Though I Ain’t Sad) ») aux piques d’oxygène et d’adrénaline monstrueux.

LA TECHNIQUE SEULE, NE SERT AUCUNS DESSEINS QUI DURENT DANS LE TEMPS

Une écoute très attentive de WEREWOLVES OF PORTLAND, nous projette assez bien dans l’esprit de ce qu’est le génie PAUL GILBERT. Un AS qui a déjà compris, et ce depuis fort longtemps que la technique seule, ne sert aucuns desseins qui durent dans le temps. Ce qui fait justement de ce nouvel album, une magnifique réussite, en tout chose. Une technique démentielle, un groove en capacité d’actionner le PELVIS à la manière du KING, de n’importe quel badaud, avec une myriade de moments envoûtants.

LA FOLIE DE L’ARTISTE.
LA FOLIE DE L’ARTISTE.

GAIETE, AMOUR, FOLIE ET EMOTION

GAIETE, AMOUR, FOLIE, et EMOTION, voilà ce qui caractérise ce WEREWOLVES OF PORTLAND. De parfaits adjectifs pour définir la SUBLIMISSIME POP SONG qu’est « Meaningful ». Comment ne pas faire succomber le monde à ses pieds après une telle beauté et perfection. Enlacés l’un contre l’autre « Meaningful » nous plongera dans une œuvre rare, prégnante, et hyper addictive. Un vrai rayon de soleil, à la chaleur et aux ondes communicatives, où la légende agite ses doigts avec MALICE et PASSION. Monsieur, s’amuse, trépigne des pieds, joue l’enfant surdoué pour notre plus grand plaisir. PAUL GILBERT a fait de WEREWOLVES OF PORTLAND, un album instrumental qui a le don, le pouvoir de s’adresser à toutes et tous. Un exploit que peu ont su réaliser à ce jour. GRAND, TRÈS GRAND….

« L’ART EST UNE EMOTION SUPPLEMENTAIRE QUI VIENT S’AJOUTER A UNE TECHNIQUE HABILE. » CHARLIE CHAPLIN.

LINE-UP:

PAUL GILBERT: TOUS LES INSTRUMENTS

PAUL GILBERT.
PAUL GILBERT.

TRACKLIST:

01. Hello North Dakota!
02. My Goodness
03. Werewolves Of Portland
04. Professorship At The Leningrad Conservatory
05. Argument About Pie
06. Meaningful
07. I Wanna Cry (Even Though I Ain’t Sad)
08. A Thunderous Ovation Shook The Columns
09. Problem-Solving People
10. (You Would Not Be Able To Handle) What I Handle Everyday

**L’école MIKE VARNEY: YNGWIE MALMSTEEN, VINNIE MOORE, MARTY FRIEDMAN, JASON BECKER, PAUL GILBERT, TONY MACALPINE, GREG HOWE, RICHIE KOTZEN, JOHN5, RON THAL et bien d’autres.

**Et les électrons libres: JOE SATRIANI, STEVE VAI, VITO BRATTA, NUNO BETTENCOURT…..

DISCOGRAPHIE:

King of Clubs (1998)
Flying Dog (1998)
Beehive Live (1999)
Alligator Farm (2000)
Burning Organ (2002)
Paul the Young Dude/The Best of Paul Gilbert (2003)
Gilbert Hotel (2003)
Acoustic Samurai (2003)
Space Ship One (2005)
Get Out Of My Yard (2006)
Silence Followed By A Deafening Roar (2008)
Fuzz Universe (2010)
Vibrato (2012)
Stone Pushing Uphill Man (2014)
I Can Destroy (2015)
Behold Electric Guitar (2019)
WEREWOLVES OF PORTLAND (2021)

PRODUCTION:

L’album a été enregistré au OPAL STUDIO DE PORTLAND avec l’ingénieur et coproducteur KEVIN HAHN.

SORTIE/LABEL:

PAUL GILBERT sortira son nouvel album solo, intitulé WEREWOLVES OF PORTLAND, le 4 juin 2021 via THE PLAYERS CLUB/MASCOT LABEL GROUP.

PAUL GILBERT.
PAUL GILBERT.

PAPABORDG POUR LOUD TV.

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