Les gardiens d’un Black Ultra Sombre
Est il encore utile de présenter Dark Funeral ? Ce groupe suédois, fondé en 1993 par Lord Ahriman n’est pas le plus prolifique de l’histoire du Black Metal, mais est toujours un gage de grande qualité. Voila donc 6 ans que nos Antéchrists scandinaves n’avaient pas pointé le bout de leur nez. Néanmoins les voici de retour avec un album toujours très sombre : We Are The Apocalypse ! Deuxième album avec Heljarmadr au chant, qui signe encore une performance des plus infernales.
Plongeons nous dans les ténèbres.

Vous avez dit haineux ?
We Are The Apocalypse démarre en trombe avec Nightfall. Les premières impressions sont excellentes de par la qualité de production. Ah oui, j’oubliais de préciser que Dark Funeral est passé entre les mains de Fredrik Thordendal (Meshuggah) au Studio 33, le tout sous la houlette de Daniel Bergstrand. Vous voulez le CV du bonhomme ? Alors c’est parti : In Flames, Meshuggah, Dimmu Borgir, Dark Funeral bien sur, Behemoth, et Cocorico aussi AqME….. Vous avez compris, le mec n’est pas un novice.
Alors c’est sous une nuée de riffs bien rapides et narquois que démarre cet album. Autant dire que ça met dans le bain avant de passer sur Let The Devil In. Car le titre est tout de suite plus lancinant et envoûtant rappelant les bonnes heures de Dissection. Le morceau embarque tout l’monde au plus profond des ténèbres avec une interprétation vocale de Heljarmadr des plus haineuses sous les coups de massue de Jalomaah. Parce que mon coco, c’est lourd niveau rythmique.
Toujours plus sombre
Dark Funeral n’est pas la pour enfiler des perles. On ne va pas se mentir. S’ils sont capables de vous enlacer avec des mélodies malsaines, ils sont aussi capables de vous achever en un clin d’oeil avec une agressivité démoniaque. C’est le cas sur When Our Vengeance Is Done. Les guitares de Lord Ahriman et Chaq Mol viennent vous détruire tous les chakras sans vous donner la possibilité de vous en remettre. Une fois que vous avez votre optimisme réduit en miettes, que vous ressentez les entrailles de l’Enfer, vous passez dans l’univers de Nosferatu. C’est assez suffocant comme enchaînement. L’esprit angoissant du film de 1922, avec toute sa simplicité et sa terreur, est le véritable état d’esprit dans lequel ont voulu nous emmener nos suédois. Et ce ne sont pas les mélodies acoustiques de When I’m Gone qui vont nous rassurer. Tout est lourd, un ciel noir et chargé, une sensation de désolation envahit complètement celui qui écoute. Le tout est toujours soutenu par une batterie très tribale et un chant très inquiétant.
Satan bouche un coin
Comme on n’a pas prévu de voir un rayon de soleil sous le ciel de Dark Funeral, c’est au delà de six pieds sous terres qu’on va finir. Beyond The Grave vient vous frapper derrière la tête et ne décolère pas un seul instant. C’est d’ailleurs le cas également avec A Beast To Praise. Les enchaînements de titres sont d’une justesse incroyablement terrifiante. On sent littéralement son corps s’appesantir et se charger de négativité.
Mais une fois n’est pas coutume, c’est dans cet état de noirceur profonde que vous accueille Leviathan. Sous les quelques notes acoustiques se cache une violence extrême. Le morceau est majestueux de par son architecture, grandiose et empli de désolation. Et par derrière Heljarmadr nous balaye de son chant puissant à la manière du monstre colossal qui aspire les âmes vers l’Enfer et anéantit tout autour de lui. Alors il ne reste plus qu’à achever définitivement notre esprit avec We Are The Apocalypse. Le point final à cet album enterre définitivement toute notion de joie et d’espoir. C’est le Chaos.
Un théatre de désolation
We Are The Apocalypse est un album absolument parfait sous tous points de vue. Dark Funeral assombrit votre ciel dans les premières secondes, déstructure votre environnement, et vous plonge dans les entrailles de la Terre. Ce septième album des suédois est un véritable Enfer musical et d’interprétation.
Sortie le 18/03/2022
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