Machine Head de retour avec Of Kingdom And Crown

Partagez !

Note de la rédaction :
5/5

 

Of kingdom and crown

Machine Head is back !

On se demandait si le groupe d’Oakland allait survivre à tous ses derniers remous. L’histoire de Machine Head est tellement chargée en colère et vampirisation de son créateur, Robb Flynn, qu’il devient difficile de se situer aujourd’hui. La dernière fois que le combo californien sortait un album, c’était en 2018 sous le nom de Catharsis. Ouais ouais ouais…. Une définition me donne ceci : Katharsis lie la purification à la séparation et à la purge….. Je retiendrais ce dernier mot : Une purge oui. C’est un peu le souci de Machine Head d’ailleurs. Etre sur courant alternatif les définie très bien.

Dis moi Jamy, raconte moi Machine Head

Donc on se la refait au ralenti. Chris Kontos disparait de la circulation après Burn My Eyes. Logan Mader en fera autant après The More Things Change. S’en suit une période un peu foireuse avec The Burning Red et Supercharger. L’arrivée de Phil Demmel par la suite fera beaucoup de bien, avec notamment l’excellent The Blackening. Puis tonton Robb dégage son vieux copain Adam Duce comme un malpropre. On repart de nouveau dans une période vraiment foireuse avec le fameux Catharsis entre autre. Et finalement tout le monde se barre du groupe, sauf ce pauvre Jared MacEachern qui ne sait plus quoi faire.

Sur ce, tonton Robb rappelle ses vieux copains Chris Kontos et Logan Mader pour faire une tournée Burn My Eyes…. Avec Jared MacEachern hein… Il n’allait quand même pas rappeler ce bon vieux Adam Duce. Manifestement, la tournée fait du bien à tonton Robb et relance la Machine… Head….. Ne me remerciez pas, c’est cadeau.  On retrouve donc notre cher Robbie avec Jared MacEachern à la basse, entourés de Matt Alston (Sanctorum, Devilment) à la batterie, et de Vogg Kieltyka (Decapitated) à la guitare…. Tant qu’à faire. Il faut cependant préciser que ce n’est pas Alston qui a enregistré la batterie, bien que crédité, mais Navene Koperweis (Animals As Leaders).

C’est alors qu’émerge Of Kingdom And Crown, premier concept album du groupe.

Of Kingdom And Crown, un concept album

Eh oui, vous l’avez bien lu, ça vous écarquille le troululu. Notre cher Robbie est tombé dans l’histoire de L’Attaque des Titans grâce à ses deux fils. Les deux antihéros l’ont inspiré et s’est donc attelé à écrire Of Kingdom And Crown jours et nuits. L’histoire se situant dans un désert futuriste, s’articule autour de Arès, dont l’amoureuse, Améthyste meurt. Le type se lance dans une épopée meurtrière contre ses assassins. Et donc, l’autre protagoniste s’appelle Eros, qui lui, perd sa mère à cause d’une Overdose. Il tombe dans la dépression et se fait embarquer dans des mauvais plans. Il fait partie des meurtriers d’Améthyste. Vous l’avez compris, l’album retrace leurs histoires qui se mêlent.

Une fois qu’on a posé le tableau, on sent qu’on ne va pas se marrer des masses, et que la découverte s’annonce assez sombre et violente. Et accrochez vous, il y en a pour 1h de riffs déglingués.

Un blindé en pleine face

Une fois qu’on s’est dit ça, on est déjà assommés par ce qu’il va se passer…. Et pourtant on n’a encore rien écouté. Slaughter The Martyr pose le ton avec son intro acoustique fidèle à la sonorité Machine Head. Robb Flynn vient vous envoûter avec sa voix fabuleuse. Car rappelons le quand même, tonton Robb est un chanteur absolument exceptionnel. On sent une émotion intense se dégager de son chant parfaitement accompagné des notes de guitare. Et puis les types balancent les riffs comme ça : bisou, au revoir. 10 minutes de déluge totalement Machine Head des grandes heures, avec des choeurs bien placés, des rythmiques syncopées au bon moment. Et si on est vivant après ces 10 minutes intenses, c’est Choke On The Ashes of Your Hate qui vous cueille. Autant dire que ça part à 200 à l’heure avec une recette que Flynn et sa bande maîtrisent bien. La basse est grassouillette comme un confit de canard servi dans le fin fond du Gers. On sent au passage toute l’importance de Vogg Kieltyka sur les solos, tant tout est plus lourd et sombre que d’habitude dans la discographie de Machine Head.

Et l’on ne va pas redescendre d’un cran avec Become The Firestorm qui démarre à grands coups de blasts et de riffs narquois. C’est vraiment haineux et colérique, et pour autant on retrouve ce qui a fait le succès des californiens avec The More Things Change et The Blackening. Un condensé de violence se déverse dans vos oreilles sans vous laisser l’opportunité de respirer.

L’histoire continue

Comme nos chers amis racontent une histoire, on s’en rappelle de suite avec Overdose. Il s’agit simplement d’un interlude à l’album sous fond d’électrocardiogramme mourant qui fait entrer en scène Eros. C’est alors que My Hands Are Empty s’embarque dans la partie avec cette entrée très chamanique. Il est de bon ton de souligner que Flynn s’est accordé les services de Logan Mader pour écrire ce morceau. C’est pas un bon copain ça ? Le titre respire la colère, la vengeance, l’injustice. C’est hyper bien joué et maîtrisé.

Tout ça nous amène sur Unhallowed emplit de dépression et d’abandon de toute dignité. Il s’agit du moment où Eros bascule du mauvais côté. Car oui, je ne l’ai pas précisé sur la première partie de l’album qui retrace l’histoire de Aries, d’où le côté ultra violent. Cette partie de l’album fait la part belle à Eros, qui après s’être perdu et effondré se charge de haine. Il s’agit d’ailleurs du seul titre coécrit avec Vogg Kieltyka.

Machine Head band 2022

Que la chasse commence

Machine Head a décidé de jouer avec des interludes tout au long de l’album. Assimiliate vient vous mettre dans la peau d’un homme cherchant à tuer sa proie, annonçant donc Kill Thy Enemies. Le titre est ultra lourd. La promesse est au rendez vous lorsque l’on nous annonce une traque. Les quelques notes d’intro de No Gods, No Masters nous laissent respirer un instant. La voix, à la fois apaisante et prophétique, de Robb vient nous envelopper avant d’envoyer l’artillerie lourde. Derrière ça martèle en mode électron libre. Au point d’envoyer Bloodshot dans une intention complètement punk… Même dans le son des guitares. En même temps, on nous a annoncé Ni Dieu, Ni Maître. Il fallait s’y attendre, et le titre est complètement impertinent avec un solo démoniaque. On se rappelle au passage les belles heures d’Exodus dans certains riffs.

Un destin tragique

La tension se faisant de plus en plus présente, il s’agirait quand même d’envoyer les cartouches. Rotten arrive sur cette atmosphère néfaste et pleine de haine. On retrouve les classiques harmoniques fidèles à Machine Head, avec une lourdeur jamais explorée par le groupe auparavant. Terminus, dernier interlude. Un homme seul dans sa voiture garée sur le bas côté entendant une voix. Un coup de feu lointain, presque fantomatique…. Est ce Ares . Est ce Eros ? Arrows In Words From The Sky se présente de cette manière…. C’est d’ailleurs comme cela que se prononce le nom d’Ares : Arrows….. On suit la piste ? Cette conclusion est totalement enveloppante et chargée émotionnellement. C’est bien quelque chose que Robb Flynn maîtrise. Maniant les passages appuyés et les lignes aériennes, la malice ne se cache jamais loin. Ce point d’orgue à cette épopée, se pose d’un naturel évident.

Là où on ne les attendait pas

Autant vous dire que lorsque je découvre un Machine Head, je sais que c’est où tout bon où tout mauvais. Rarement les gars d’Oakland (il n’en reste plus beaucoup) ont fait dans l’entre deux. Avec Of Kingdom And Crown, on se retrouve avec un concept album que l’on n’attendait pas. On se retrouve avec une lourdeur peu commune au groupe. Robb Flynn a écrit la quasi totalité de l’album seul, se joignant à lui sur quatre titres Jared MacEachern. Je le répète, Logan Mader et Vogg Kieltyka ont mis la main à la patte sur un morceau chacun également. On sent que Robb Flynn avait envie de faire autre chose, bien que l’on reconnaisse sa touche évidemment. Il faudrait croire que son caractère de cochon avec ses anciens membres l’ont poussé à quelque chose de plus fort et plus intense. En tout cas, c’est comme ça que je perçois Of Kingdom And Crown. Un album très complet, très lourd, qui demande de multiples écoutes. Il est déjà un incontournable de Machine Head, qui a encore beaucoup de choses à nous raconter.

Un must Have !

Sortie le 26 aout 2022

https://www.machinehead1.com/

Retrouvez nos photos de Machine Head lors de leur dernier passage au Trianon

Partager cet article

Comments are closed.