MAKE THEM DIE SLOWLY : Quand Mick Kenney d’ANAAL NATHRAKH fait du vilain !!

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Note de la rédaction :
/5

Deux albums sur une même année, "Ferox" le 30 avril et "The Bodycount Continues" le 31 octobre, le groupe de Black Metal mélodique MAKE THEM DIE SLOWLY enchaîne odieusement les crimes…
 

MAKE THEM DIE SLOWLY : Quand Mick Kenney d'ANAAL NATHRAKH fait du vilain !!

LES FAITS

Le 1er album "Ferox" et les 2 singles, teasant au possible avant le complet catapultage du skeud "The Bodycount Continues", m'avaient déjà prise en otage…
Prise d'otage confirmée par un syndrome de Stockholm à l'écoute de ce nouvel opus.

Le ravisseur n'est autre que Mick Kenney, connu surtout pour être le guitariste (et "all instruments") du groupe anglais de Black Metal ANAAL NATHRAKH.
Avant d'exposer ses nombreux chefs d'inculpation, dressons en 1er lieu le profil de ce groupe multirécidiviste MAKE THEM DIE SLOWLY.
 

LE PROFIL DES CRIMINELS :

Mick Kenney, qui se fait appeler Officer R. Kordhell n'a pas agi seul sur ce forfait, puisqu'il semblerait que trois complices lui aient prêté main forte.

Pour l'heure, nous avons pu identifier au chant Duncan Wilkins alias The Void, personnage sinistre, déjà connu pour être maître-chanteur dans FUKPIG, HORDES (…) ainsi qu'un certain Walter à la batterie, et un certain Doofus, dont la participation reste encore floue, mais avérée puisque le 6ème titre de cet opus porte son nom.

Le cerveau de la bande, à la guitare mais aussi à la basse, tire aussi toutes les autres ficelles du jeu et nous envoie un message fort avec le titre de l'album "The Bodycount continues", en français, "le décompte des corps continue".
 

MAKE THEM DIE SLOWLY, portrait robot

MAKE THEM DIE SLOWLY, portrait robot

Le nom du groupe (Faites-les mourir lentement) tire son nom d'un film gore italien réalisé par Umberto Lenzi en 1981 et qui s'appelle Make Them Die Slowly, ou Cannibal Ferox, ou encore Terreur Cannibale, film culte pour les amateurs du genre, et comme son nom l'indique, sur fond de cannibalisme.

Le 1er album "Ferox" est déjà une référence et une affirmation thématique du groupe.
En effet, MAKE THEM DIE SLOWLY puise  son essence dans les films d'horreur, les productions gores et glauques vintages du paysage audio-visuel international.

Cette thématique est généralisée dans les paroles même, mais également avec des insertions de cris, de sons et samples de films, d'extraits de dialogues en fond…
Dans le 1er album, par exemple, le titre "Pieces" débute par le son d'une tronçonneuse.
 

CANNIBAL FEROX ou MAKE THEM DIE SLOWLY - Bande annonce : https://youtu.be/FbBLMPHniI8
CANNIBAL FEROX ou MAKE THEM DIE SLOWLY - Bande annonce : https://youtu.be/FbBLMPHniI8

CANNIBAL FEROX ou MAKE THEM DIE SLOWLY - Bande annonce : https://youtu.be/FbBLMPHniI8

10 CRIMES ET UN MODUS OPERANDI EFFROYABLE :

L'album "The Bodycount Continues" a été prémédité car sorti le 31 otobre, jour d'Halloween.
Le 30 octobre, le groupe avait déjà proféré des menaces en publiant en avant-première sur sa page (avec une mise en garde aux moins de 18 ans), la vidéo du  7ème titre "Hack-O-Lantern", dont le refrain n'est autre que "Trick or Treat" et qui termine sur le message non équivoque : "Everyone will die".
Le titre débute par un son piano malsain rappelant les bandes sons angoissantes des films d'épouvante des années 80.
On pense directement à la glaçante B.O. d'Halloween de John Carpenter, audible également sur "The Terror Begins". (Mickael Myers likes this ! – Source : Loud Tv Interviews).

Après enquête, il s'avère que nous avons affaire à un "imitateur". En effet, le Modus Operandi pour MAKE THEM DIE SLOWLY emprunte largement au savoir-faire passé maître de ANAAL NATHRAKH
En effet, on y retrouve le même son, le même style avec cette identité mélodique, mais aussi structurellement, avec des refrains bien marqués et entêtants, ainsi qu'une rythmique similaire. 

"Request Backup" qui intronise le titre de l'album éponyme "The Bodycount Continues", insère des sirènes de Police, la couleur est annoncée, nous devenons les témoins d'une scène de crime de 10 épisodes.
"The Bodycount Continues" conjugue parfaitement une rythmique lourde, notamment à la basse, avec une ambiance malsaine ponctuée de cris féminins glaçants.

Il est suivi de "The Terror Begins", un de mes titres préférés, de ces titres qui nous font réaliser qu'une musique peut être sinistre, sauvage et belle à la fois.
Ce track mêle des chants de type sacré que j'affectionne particulièrement dans la musique métal.
Il est à l'instar de "Of Jackal And Demon Born" du 1er album, dans lequel on se sent porté dans une espèce de rituel sacrificiel, tout comme avec "Murder Night", toujours sur ce 1er opus et en ultime position, sorte d'apothéose sublime, tel un final cinématographique en grandes pompes.
Dans ce titre "The Terror Begins", le break et la reprise à 2:36 mn sont prodigieux, écoutez plutôt !
 

Ces cris ou incantations sacrées sont très présents dans la discographie des 2 groupes MAKE THEM DIE SLOWLY et ANAAL NATHRAKH, et également en ouverture et tout le long du titre qui suit : "Slaughter High".
Ce titre, bien chargé en riffs, nous inflige une rythmique bien lourde et un chant varié, craché par The Void, notre "gardien de crypte" préféré. 
On a souvent l'impression, avec Duncan Wilkins, que sa voix est habitée de plusieurs personnes différentes, mais point d'inquiétude, les Pères Lankester Merin et Damien Karras ont été appelés pour son exorcisme.

"Camp Cadaver" qui suit, assène une rythmique lourde et puissante, une mélodie et des riffs lancinants mêlés de ricanements malsains.
"Doofus" accélère la cadence dans une ambiance plus psychiatrique, avec une batterie qui nous martèle la tête, accompagnée de voix humaines et spectrales, telles des voix obsédantes à l'intérieur de notre tête.
Le titre suivant "Thrill Me", est dans la continuité, sombre et grinçant, avec un court solo guitare (peu pratiqué en règle générale dans les compositions).
"Street Trash" a un traitement particulier, avec un rythme très cadencé, dans un esprit "punk" dans le style, dans la voix et dans la composition même, en scandant énergiquement un "street trash" façon "keupon".
Le nom du titre "Street Trash" est d'ailleurs le titre d'un film d'horreur comique de 1987, un film "Z", kitch à souhait.

Le 10ème et dernier titre "Dead Alive", mon préféré avec "The Terror Begins", mérite une attention particulière.
Comme son nom l'indique, il met en scène la thématique "Zombies".
On est sur une composition violente et sombre, portée par des riffs puissants et des refrains abyssaux et enveloppants.

Mais le titre prend une tournure émotionnelle à partir de 3:18 mn, sublime passage pour décrire la perte du compagnon de route Doofus, abandonné à contrecœur par ses camarades, car mordu et infecté.
Ce titre marque donc un final très noir, très mélodieux, à travers un choc émotionnel et scénaristique, car en effet, on vit un moment musical et cinématographique.
Ce break musical et émotionnel est suivi d'une reprise à 3:55 mn qui va terminer le morceau en apothéose, avec un passage guitare majestueux à 4:55 mn.
Laissez-vous saisir par le mordant et sublime "Dead alive" ci-dessous :
 

LES CONCLUSIONS DE L'ENQUÊTE

Cet album "The Bodycount Continues", tout comme le précédent "Ferox" sorti 6 mois avant, est une belle réussite.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Mick Kenney est prolifique ! Pour rappel, l'excellent album "Endarkenment" d'ANAAL NATHRAKH est sorti le 2 octobre.

Le dénominateur commun des 2 projets est évidemment le son et le style, et MAKE THEM DIE SLOWLY, sort une nouvelle épingle du jeu en traitant exclusivement une thématique basée sur le gore, la violence et l'épouvante, dont la source est la production audio-visuelle vintage et 80.
Une autre différence majeure réside dans le chant : Dans MAKE THEM DIE SLOWLY, il n y a aucune tournure grandiloquente, emphatique et lyrique, limite opéra, qui moi peut parfois me gêner dans ANAAL NATHRAKH, surtout conjuguée avec du piano.

 

Mick Kenney et Duncan Wilkins

Mick Kenney et Duncan Wilkins

Le moins que l'on puisse dire secundo, et c'est appréciable, c'est que les 2 groupes (car il est difficile de les dissocier et eux-mêmes ne le font pas dans leur com), les 2 groupes donc ont une identité forte, ils ont leur touche comme on dit, ce qui les rend reconnaissables dès les 1ères notes.
Et pour les suivre moi-même depuis le début, ce qui bluffe, c'est la cohabitation homogène entre, d'un côté la violence, la noirceur, la lourdeur…et d'un autre côté, la beauté, la mélodie et l'émotion.

L'album "The Bodycount Continues" nous livre ainsi 10 crimes assoiffés de sang, de la pure sauvagerie dans le fond et dans la forme, empruntant au cinéma et faisant de l'album lui-même une oeuvre musicale scénarisée et cinématographique.

Le duo Officer R. Kordhell / The Void, en se renforçant de 2 acolytes (Walter et Doofus) pour ce "side project", nous laisse imaginer que ce renfort de troupe pourrait être une anticipation d'éventuels lives chimériques…de scènes comme il y en avait jadis…

En attendant des jours meilleurs pour la scène…ci-dessous le full album de MAKE THEM DIE SLOWLY : "The Bodycount Continues" (with lyrics).

Metallement vôtre.
 

Label : Feto Records
Produced, directed and orchestrated by Anaal Nathrakh’s Mick Kenney and starring Duncan Wilkins as the aforementioned The Void on lyrical, vocal and teen slaying duties.

Tracklist :

1.   Request Backup

2.   The Bodycount Continues

3.   The Terror Begins

4.   Slaughter High

5.   Camp Cadaver

6.   Doofus

7.   Hack-O-Lantern

8.   Thrill Me!

9.   Street Trash

10. Dead Alive

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