OTARGOS : chronique du nouvel album Fleshborer Soulflayer

Partagez !

Note de la rédaction :
4/5

OTARGOS sort Fleshborer Soulflayer le 10 decembre 2021

Retour du combo black / death metal

A moins d’avoir hiberné ces vingt dernières années, il vous est impossible de ne jamais avoir entendu parler d’Otargos. Voici en effet vingt ans que le groupe nous étale sa vision du metal extreme. Pourtant accro au metal old-school et peu adepte des productions cliniques et robotiques je dois bien avouer etre fan des travaux d’Otargos. J’étais donc plutot curieux de poser mes esgourdes sur ce nouveau méfait. Oui, je ne suis pas à une contradiction près et fort heureusement ! Sans quoi je n’aurais pas eu le droit à ce bon coup de massue derrière la tete.

Après des débuts black sinon dans le fond, du moins dans la forme – on connait le point de vue de Dagoth sur son rapport aux religions -, ainsi que cette véritable déclaration d’intention étalée au grand jour à partir du très expressif « No God, No Satan », le groupe entamera une mue qui nous conduit tout droit aujourd’hui à son septième longue-durée.

Otargos : artwork de l'album Fleshborer Soulflayer
Otargos : artwork de l’album Fleshborer Soulflayer

Ne souhaitant jamais reproduire le même schéma, Otargos a toujours su casser ses propres codes, se transcender tout en franchissant les paliers avec régularité et persévérance. Ceux qui suivent le groupe depuis longtemps savent qu’il est difficile de savoir à quoi s’attendre avec ce groupe. En effet, depuis bien longtemps on peut balayer d’un revers de la main cette image de Dark Funeral français à laquelle le combo fut longtemps comparé.

C’est ainsi qu’à partir d’Apex Terror, le chemin devint encore plus déshumanisé.  Certes sur le papier, échanger ses atours black et haineux contre la froideur d’un monde régi par une modernité destructrice était d’une logique toute redoutable. Mais paradoxalement fort risqué. D’autres s’y seraient cassé les mandibules. Alors qu’ici non seulement le glissement s’est fait progressivement et avec talent, mais plus encore : avec une totale maitrise artistique ! 

Des morceaux qui vont à l’essentiel

Alors, penchez-vous vers moi et tendez l’oreille un instant ! « FleshBorer Soulflayer » n’a que peu, voire très peu à voir avec cette fameuse “Terreur Supreme ” évoquée quelques lignes plus haut.  Il se rapproche davantage de « XenoKaos » son prédécesseur. “Logique” me diront certains. “Erreur” me répondront d’autres (ou les voix dans ma tete),sauf que les deux parties auraient raison,  car cet album se sert de son prédécesseur tel un marche-pied. Il l’utilise simplement  pour prendre son élan et aller encore plus loin, prétextant de ce metal froid et dominateur à la sauce un tantinet Zyklonesque pour se propulser plus profondément dans les abysses.

Je ne vais pas vous étaler ici tout le contenu du cd et vous faire du track-by-track – vous en profiteriez pour glandouiller davantage !-, et de toute façon telle n’est pas ma façon d’écrire. Et puis, quel intéret de tout vous dévoiler des missiles inter-galactiques qui viendront vous pulvériser à coup sur ? Dès l’inquiétante introduction de « Rise Of The Abomination » à son omega « Warp », Dagoth et ses sbires sauront vous mener là où bon leur semble. Le titre  “Incursion Of Chaos” est judicieusement placé là car il effectue la liaison avec le disque précédent.  Le groupe nous y délivre des  blasts beats incessants et ses départs/arretés, ainsi que des riffs plus thrash sur « Blessed By Pestilence ». N’oublions pas le mid-tempo inquiétant et sournois, comme une menace maléfique et rampante qu’est ce « Daemonfire », ou encore le solo Slayeresque de « Cyclones Of Steel » . Bref, vous ne verrez en aucun cas le temps passer !

Otargos 2021
Otargos 2021

Une écriture concise aidée par une production finement ciselée

L’écriture est concise, les morceaux vont droit à l’essentiel. Par ailleurs, l’utilisation d’éléments modernes (telles les voix robotiques) sont utilisés à bon escient. Et le niveau … phénoménal (que dire du batteur Michael Martin qui truffe à coup sur ses barres d’Ovomaltine de grandes louchées de caféine pour un résultat à deux doigts de l’AVC ). Réellement impressionnant, et assurément une assise rythmique qui atteint ici des sommets. 

Forgé dans les tréfonds du désormais très couru Vamacara Studio, le son est à la fois puissant et finement ciselé,. Il offre en effet l’écrin parfait à ce style de metal extreme !

Un disque racé, intelligent, et qui montre un groupe sur de lui, et ce, meme si “Sentinel” casse  un peu le rythme à la fin du disque, la faute à un schéma manquant selon moi d’un peu de rebonds.

Pour conclure je ne saurais que trop conseiller ce disque ! Fans de metal extreme, vous allez vous prendre une des mandales de cette année 2021 !

Otargos, ou comment cultiver le feu sacré et le muer en flamme créatrice. 

Partager cet article

Add a Comment

You must be logged in to post a comment