Slipknot est d’une autre espèce – Chronique de We Are Not Your Kind – Webzine Loud TV

Partagez !

Note de la rédaction :
/5
#slipknot #wearenotyourkind #newalbum #whoistortillaman #grosseclaque #loudtv #chronique #newmetal #9 #wtf

#slipknot #wearenotyourkind #newalbum #whoistortillaman #grosseclaque #loudtv #chronique #newmetal #9 #wtf

C'est toujours un moment particulier d'ouvrir sa boite mail le matin au réveil entre le café et les croissants (j'évite de parler de viennoiseries chocolatées, on n'sait jamais dans quel type de débat sans fin on peut s'embarquer) et de découvrir que l'on peut enfin découvrir le dernier Slipknot, le tant attendu "We Are Not Your Kind". Cela peut paraitre sans importance pour certains, non fans du groupe, ni même intéressés de peu ou de loin à la bande tout droit venue de l'Iowa. Mais je vous avoue, même si j'accorde une infidélité aux 9 musiciens à la période Vol 3 : The Subliminal Verses, j'ai toujours eu une attache à Slipknot depuis le tout premier album en 1999. Un groupe qui ne brillait pas tant par sa technique, mais son ensemble, sur scène, de par sa diversité dans les sonorités, et son côté rentre dedans. Slipknot cassait les codes….. 9 types sur scène, parfois on se demandait à quoi ils servaient tous, mais tout était sensé : Des guitares efficaces, une rythmique précise, des percussions puissantes, des ambiances torturées et un chant écorché. Un mélange parfait pour faire de Slipknot un groupe en devenir. Alors, je n'vais pas vous faire leur biographie, tant celle ci est connue de tous avec ses hauts et ses bas, ses controverses et ses succès. Non, la il est question de "We Are Not Your Kind" avec toutes les interrogations amenées : Est ce un retour aux sources ? Est ce que Corey ne chantera plus en voix claire ? Qui est le nouveau membre ? ….. Tout un tas de questions qui finalement futiles en soi sont naturelles lorsque l'on parle d'un groupe d'une telle ampleur, groupe que l'on attend au tournant, groupe que l'on peut penser dépassé, groupe que l'on peut penser bouffé par le marketing, mais groupe marqué par des événements très lourds tout au long de son histoire.

C'est donc avec impatience que je clique sur "PLAY NOW" et le premier morceau "Insert Coin". A la manière d'un jeu de fête foraine, j'insère ma pièce dans le grand jeu que me propose Slipknot. Sans surprise initiale, l'intro est totalement gérée par le combo Craig Jones / Sid Wilson pour un démarrage électro particulièrement futuriste, avec une apparition brève de Corey Taylor…. Welcome, vous venez de rentrer dans le nouvel opus de Slipknot.

S'enchaine alors à ce démarrage "Unsainted", titre qui nous avait été dévoilé en clip en avant première et joué sur scène pour la tournée actuelle du KnotFest. Le morceau, je ne vous dévoile rien, démarre avec une chorale d'enfants suivi d'un ensemble percussions / voix. Assez rapidement on sent la machine Slipknot rentrer, avec un Corey Taylor particulièrement agressif malgré un refrain chanté clair. Ce qui me frappe rapidement sur ce morceau  c'est la clarté du son. Chaque instrument se distingue les uns des autres, du sample au chant, aux percus…. Ces fameux instruments que les sceptiques ne comprenaient pas jusqu'à présent chez Slipknot. Ici, tout prend son sens.

"Birth Of The Cruel" nous met de nouveau les percussions en avant, avec la basse d'Alessandro Venturella particulièrement grasse. Le morceau groove bien, appuyé des scratchs et des samples de Sid Wilson et Craig Jones. Corey se voit attifé d'effets qui rendent l'atmosphère très dérangeante. C'est lourd, c'est badass, et c'est tellement moderne à la fois.

A ce moment de l'album, on se voit proposer un interlude qui met une fois de plus en avant les percus et la section électro du groupe. "Death Because Of Death" arrive tel un message subliminal me rappelant dans sa manière d'aborder le chant "Love Is Dead" de Psykup…. Alors, je n'en doute pas, je pense que Slipknot n'a jamais entendu parler de Psykup, mais bon sang cette façon de poser une voix est totalement envoutante et l'on se demande vers quoi les 9 gars de Des Moines veulent nous emmener.

Ils veulent tout simplement nous envoyer dans le pit….. "Nero Forte" démarre avec des guitares très lourdes et une rythmique parfaitement appuyée. Cela me ramenant au côté tribal de Sepultura, avec un Corey Taylor qui déballe le verbe avec brio. Le refrain sera de nouveau teinté de chant clair, n'en déplaise à ceux qui souhaitent avoir un chant screamé de A à Z, Slipknot joue la carte de la subtilité et ça marche à merveille en alternant avec un chant nous rappelant l'album éponyme de Slipknot.

C'est alors que l'on se prend "Critical Darling" dans la face. Les guitares sont particulièrement lourdes et Corey Taylor nous envoie encore une fois un flow de l'espace dont lui seul a le secret, le tout accompagné d'un pré refrain qui se joue de la rythmique mise en place jusqu'à présent et nous propose un refrain de nouveau chanté clair…. Mais de nouveau pour les morts de faim, le Knot nous envoie quelque chose de brutal, lourd, puissant, pour finir sur un mid tempo parfaitement appuyé par une section rythmique efficace. La fin du morceau repartira vers un univers étrange, abyssal, enveloppant.

C'est d'ailleurs comme cela que l'on se fera embarquer dans "A Liar's Funeral" avec de la guitare acoustique et la voix de ballade de Corey Taylor, celle que l'on peut entendre sur "Snuff". Mais ça n'est pas une ballade que l'on nous propose, c'est de la rage. Corey nous hurle sur fonds de percu des "LIAR" jusqu'à nous proposer un morceau très lourd et pesant. On a le sentiment de descendre dans les profondeurs, tant par la voix que par la lourdeur des riffs.

Après être descendus très profondément dans les abysses, "Red Flag" nous vient à la face de manière énergique, avec une fois de plus Corey Taylor à 200 à l'heure et une débauche de créativité chez Sid Wilson et Craig Jones. Le scratch est de mise accompagnant avec merveille l'accordage très bas des guitares. Le tout finit en trombe, de quoi faire remuer les pits frénétiquement. Jay Weinberg nous gratifie d'une intensité sans faille à nous décrocher les cervicales.

S'il en est des surprises, Slipknot pourrait nous réécrire l'oeuvre des musiques d'ascenseur avec "What"s Next" …. Interlude qui nous emmène vers le très angoissant "Spiders".

Ce dernier morceau suit un fil conducteur mené par un piano très déroutant qui mettrait mal à l'aise n'importe quelle personne se trouvant seule dans le noir à la maison. Les percussions ont de nouveau un rôle prépondérant avec leurs roulements métalliques et les guitares  de James Root et Mick Thomson qui appuient en toute simplicité l'ambiance lourde déja mise en place. Le morceau se veut de pus en plus intense, flirtant même avec des ambiances Trip Hop, distordant les guitares, cassant les codes, pour nous emmener vers "Orphan".

De nouveau on nous propose une intro électro futuriste, mais rapidement on fait place à un morceau qui file à 200 à l'heure, avec une basse lourde et une batterie qui groove bien. Le titre nous ferait penser à ce que faisait le Knot à l'époque d'Iowa, avec bien plus de subtilité, qu'on se le dise. Les guitares et les samples sont oppressants. Corey nous alterne chant clair et saturé, la rage au ventre. Le groupe forme un véritable bloc façon Escadron de tanks vous arrivant droit sur la tronche.

C'est la qu'on repart sur une note très atmosphérique, nous rappelant de nouveau des ambiances Trip Hop. Corey nous chuchote à l'oreille quelques mots tel une petite voix au dessus de l'épaule. La voix prends de l'assurance et chercherait à nous convaincre de rentrer dans un monde malfaisant, le tout appuyé d'une mélodie sortant d'une boîte à musique sur laquelle on aurait mieux fait de ne pas tomber. La tension est palpable, l'atmosphère est oppressante.

"Not Long For This World" ne nous laisse pas plus d'espoir, de par sa mélancolie, de par la détresse des mots, de par le thème tournant autour de la dépression. Le titre absorbe de par sa conviction à nous emmener au plus bas de la noirceur que puisse avoir un être sur soi même. Pourtant on sent que le type veut s'en sortir et garde encore un peu de rage en lui, de folie aussi surement, et tout ceci est savamment appuyé par les effets de Craig Jones et Sid Wilson.

Pour finir, l'album nous place un "Solway Firth" qui reprendra les mots de Corey Taylor sur "Insert Coin" à la façon d'un chanteur Scottish et nous emmener sur un morceau très brutal. Assurément le morceau que je préfère sur cet album, tant par son énergie, sa lourdeur, mais sa capacité à me donner envie de me jeter de suite dans un pit ultra violent et connecter avec les autres Metalheads, prendre des coups, redistribuer de l'énergie….. Voila à quoi me fait penser "Solway Firth" : Un énorme champ de bataille !!!!

C'est sur ces dernières notes que je reprends mes esprits, car il s'est passé énormément de choses, musicalement, émotionnellement. Slipknot s'est joué de tous les codes, tel le Slipknot de 1999, mais avec de l'expérience en plus, une culture musicale plus riche, et si certains ne comprenaient pas pourquoi Shawn "The Clown" Crahan est le véritable chef d'orchestre de ce groupe depuis son origine, ici cela prends tout son sens. Imaginez Les Tambours du Bronx rencontrant Morcheeba, Sepultura, Cut Killer et Manu Le Malin, le tout avec un chanteur hors norme alternant avec merveille Rage et mélancolie, et vous obtiendrez une idée de ce qu'est "We Are Not Your Kind".

L'album sort ce 9 Aout et assurément il est déja l'un des albums majeurs de cette année, voire plus, un must have.

 

Ozenof

Partager cet article