SWALLOW THE SUN : LE MIROIR D’UNE PROFONDE DECEPTION DE SOI

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Note de la rédaction :
5/5
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IL EST DES SENTIMENTS SI INTRADUISIBLES QU’IL FAUT LA MUSIQUE POUR LES SUGGERER. ANDRE ESPARCIEUX.

SWALLOW THE SUN REGNE PARMI LES SIENS

SWALLOW THE SUN règne parmi les siens
SWALLOW THE SUN règne parmi les siens

Depuis quelques années SWALLOW THE SUN règne parmi les siens, au royaume du death-doom en arborant le porte-étendard des ombres morbides du monde. Tant ses dernières œuvres sont sous l’emprise de la faucheuses et de ses sbires. Evoquant  avec étincelle et beauté, la déchéance personnelle et humaine. Des couleurs sinistres mettant à la lumière du jour, la peinture la plus glauque qui soit, relatant les pires méfaits de la vie, si souvent injustes avec son prochain.

ALEAH STANBRIDGE

JUHA RAIVIO en fut l’une des victimes. Exhortant sa peine à travers son art, puisant son inspiration au fond des tripes, en évoquant les pertes dramatiques et si douloureuses de son père, puis de sa compagne ALEAH STANBRIDGE. Une femme de cœur et d’art, une moitié œuvrant à la magnificence de SWALLOW THE SUN. Elle qui insufflait aux compositions une sincérité peu commune, autant qu’une esquisse triste et déroutante.

Alors il semble concevable qu’un sentiment très étrange anime l’esprit du compositeur en évoquant MOONFLOWERS. L’homme pris entre rejet et amour pour sa nouvelle œuvre. Il en demeure évident qu’elle puisse n’être qu’une incarnation du désespoir rongeant l’âme de l’artiste.

Tout d’abord MOONFLOWERS n’était vraiment pas désiré par son géniteur. Il prit forme dans une autre douleur, cadre inédit de la pandémie, et de l’isolement social. Dont plusieurs périodes de vide astral (confinements), de doutes, la création s’imposant à JUHA, plus qu’elle ne fut souhaitée, désirée et inspirée. L’obligation de servir le temps roi des événements les plus nocifs, de la plus belle et spirituelle façon, afin de ne pas complètement sombrer.

LES FLEURS DE LUNE

Les finlandais aux fleurs de lune
Les finlandais aux fleurs de lune

Spontanément, une image s’imposa à l’artiste durant ces heures sombres triturant son âme. Une once d’espoir éclairant la nuit, les fleurs de lune, symbolique définissant l’artwork et le titre du disque. Pochette créee par JUHA RAIVIO, qui peint la lune rouge avec son propre sang. L’éveil alloué autant que son poids à subir, de celui qui fait saigner la conscience. L’essence même des débordements émotifs, témoignage grandeur nature à la douleur est perpétué dès « Moonflowers Bloom In Misery ».

Comme son prédécesseur, le son de MOONFLOWERS se comporte avec grâce et harmonie. Ample et profond et tout en légèreté et simplicité. Créant le paradoxe des choses intimes qu’il implore et le caractère très ouvert qu’il nous offre. Le chant de JUHA s’adonne à de liturgiques prières sur l’abandon, et le désarroi qu’il en résulte.

REPETANT INLASSABLEMENT LES MOTS COMME DES PENSEES OUVERTES AU MONDE

Répétant inlassablement les mots comme des pensées ouvertes au monde. Imposant l’auditeur à subir la coexistence des couleurs du désenchantement, de l’attente, et du déferlement. En se rendant maître de cérémonie dans l’accompagnement des différentes ambiances. Constat plus qu’évident, sur « All Hallow’s Grieve » avec la présence du chant féminin porté par CAMMIR GILBERT de OCEANS OF SLUMBER, communion affective, trahissant la douleur de l’absence.

Des sentiments à fleur de peau, accentués par une production en parfaite osmose avec la lourdeur des mots et des sons. A première vu lisse, elle accentue la glace des arpèges, et met en exergue des orchestrations gémissantes de violon. Servant de fil conducteur mélancolique à l’ensemble, comme sur « Enemy » ou « The Void ».

Quand les moments les plus énergiques l’emportent, les growls se font présents simplement pour créer une différence déséquilibrante, avec l’abattement ubiquiste de MOONFLOWERS. Plus que des émulations de frénésie, comme des cris à l’appel de la vie faisant face à la léthargie. Les rythmiques détonent comme le rempart d’un dernier élan d’enthousiasme, attendant l’heure de mourir au creux des larmes du chagrin et de la nostalgie.

LE DEPERISSEMENT COURONNE L’ENSEMBLE DES COMPOSITIONS

MOONFLOWERS symbole du dépérissement
MOONFLOWERS symbole du dépérissement

De ce fait le dépérissement couronne l’ensemble des compositions, irrésistible et tyrannique jusqu’à faire suffoquer les riffs de guitares, croquées par des mélodies tortueuses. Figure passionnelle devenant blafard par la dépression. Est-ce sans doute pour ça que l’on retrouve au milieu du disque, le morceau « The Void ». Dont le refrain très poignant commence par la déclamation explicite « Save Me From Yourself ».

Après plusieurs écoutes très attentives, chaque éclat de riffs et de furie vocale semblent cacher une tension entre désir de rupture définitive et la volonté d’exister. Une tension palpable dans les structures des morceaux. Une agitation dont le jeu se confronte perpétuellement à différentes oppositions sonores. Un paradoxe donnant vie, en son centre à une forme de silence. La traduction musicale du néant, de la déchéance, d’un état de souffrance extrême.

UNE POESIE MORBIDE

Une poésie morbide, que l’on retrouve jusque dans le graphisme de MOONFLOWERS, dont les fleurs séchées furent cueillis à la mort d’ALEAH, au printemps 2016. Tout un pan musical dressant le plus beau des tableaux du tourment existentiel et de sa dramaturgie.

Des chansons faussement simplistes, qui prennent formes concises en multipliant ses lectures, afin de mieux y appréhender son contenu très fort émotionnel. Cependant sans y mettre en danger l’auditeur qui s’y sent bercer aux sons des maux ravageurs de la souffrance qu’il renferme.

MOONFLOWERS EST DANS L’INCAPACITE D’EVACUER LE DEUIL

MOONFLOWERS est dans l’incapacité d’évacuer le deuil, ni la douleur il l’expie par son art libérateur. Sans cela l’existence n’aurait plus lieu d’être. Musicalement il dépeint parfaitement la demande de l’abîme à éteindre toutes lumières par des mélodies crépusculaires, faites de colères amères et de résignations.

Une peine qui ne fait que tourner sans cesse sur l’écho de refrains au grand chagrin, possédant tout le fond musical du disque, à la sonorité sacrifiée à l’anéantissement. Seul persiste la croyance que sans colère ni souffrance, l’étincelle de vie ne pourra que s’éteindre irrémédiablement.

A croire que la misère humaine engendre les œuvres les plus belles qui soient…

La misère humaine engendre les plus belles œuvres qui soient
La misère humaine engendre les plus belles œuvres qui soient
TOUS CEUX QUI DEPENSENT AVEC TANT DE MAGNIFICENCE LEURS RICHESSES DANS L’ART, QUI METTENT TOUS LEURS SENTIMENTS DANS LA BEAUTE DE LA MUSIQUE, SONT, DANS LA VIE, SERIEUX ET RENFERMES ET NE SE DEVOILENT QU’A CELUI QUI PEUT LES COMPRENDRE. STEFAN ZWEIG

LINE-UP:

JUHA RAIVIO: GUITARES

MATTI HONKONEN: BASSE

MIKKO KOTAMAKI: CHANT

JUUSO RAATIKAINEN: BATTERIE

JUHO RAIHA: GUITARES

Line-Up de SWALLOW THE SUN
Line-Up de SWALLOW THE SUN

TRACKLIST:

Swallow The Sun – Moonflowers (52:40)

1. Moonflowers Bloom In Misery (6:19) 2. Enemy (5:39
3. Woven Into Sorrow (7:46)
4. Keep Your Heart Safe From Me (7:47) 5. All Hallows’ Grieve (5:37)
6. The Void (5:39)
7. The Fight Of Your Life (7:13) 8. This House Has No Home (6:40)

Swallow The Sun – Moonflowers (Bonus) “Trio N O X plays Moonflowers Live At Sipoo Church » (32:08)

1. Moonflowers Bloom In Misery (4:52) 2. Enemy (3:06)
3. Woven Into Sorrow (4:39)
4. Keep Your Heart Safe From Me (3:13) 5. All Hallows’ Grieve (4:58)
6. The Void (4:01)
7. The Fight Of Your Life (4:16) 8. This House Has No Home (3:03)

Comme un papillon…
Comme un papillon…

UN DISQUE BONUS AUX VERSIONS INSTRUMENTALES DE MOONFLOWERS

Avec certains des formats de ce nouvel album, il y aura également un disque bonus comprenant des versions instrumentales de tous les titres de cet opus.

Cette œuvre instrumentale a été composée par JUHA RAIVIO pour des cordes et a été enregistré à l’église de SIPOO en Finlande et les chansons ont été interprétées par le groupe TRIO NOX de Finlande.

Le musicien déclare à ce sujet :

« Après avoir fini d’écrire toute la musique de cet album à l’automne 2020, j’ai commencé à écrire ces petites versions instrumentales des chansons de l’album pour le violon, l’alto, le violoncelle et le piano. Principalement parce que je me demandais ce que cela ferait d’entendre toutes ces chansons d’abord comme ces versions intimes au lieu d’un album avec tout le groupe.

C’était vraiment magnifique de voir et d’entendre ces chansons prendre vie de cette manière et sous cette forme, enregistrées en live dans cette grande église en Finlande. Pouvoir entendre les échos de cette musique se refléter sur les murs de l’église et sentir l’âme même de ces vieux instruments en bois joués par de vraies personnes dans ce lieu sacré.

Il y a quelque chose dans le fait d’entendre les cordes qui insufflent cette beauté fragile dans ces chansons qui portent tant de douleur autrement. En y repensant, j’ai peut-être écrit ces versions juste pour moi, pour pouvoir entendre et ressentir au moins une sorte de beauté et de réconfort dans ces chansons, peut-être…« .

ARTWORK:

A propos de l’artwork et le pochette, l’artiste  Juha Raivio (guitariste):

« Je voulais créer la pochette de cet album moi-même cette fois, pour qu’elle soit aussi brutalement honnête pour moi que l’est la musique. J’ai donc peint la lune sur la pochette de  » Moonflowers  » avec mon propre sang et je l’ai décorée avec les fleurs que j’ai cueillies et séchées au printemps 2016. Ce n’est peut-être pas l’œuvre d’art la plus exceptionnelle jamais réalisée dans ce monde, mais pour moi, c’est tout.

Je n’avais pas l’intention d’écrire une nouvelle musique avant d’avoir pris la bonne direction dans ma vie, mais finalement toute cette musique s’est imposée à moi pendant les longues nuits de cette prison de l’espoir et de l’enfermement sans fin. Quelque chose a fini par naître de ce vide et l’écriture de ces chansons m’a fait beaucoup penser aux fleurs de lune qui fleurissent à l’heure la plus sombre de la nuit, donc ce nom m’a semblé approprié pour appeler l’album également. »

Artwork de MOONFLOWERS
Artwork de MOONFLOWERS

TOURNEE:

SWALLOW THE SUN sera de passage en France en janvier et février 2022 accompagné d’AVATARIUM.

Affiche de rêve: SWALLOW THE SUN/AVATARIUM
Affiche de rêve: SWALLOW THE SUN/AVATARIUM

SORTIE/LABEL:

Le groupe de death doom finlandais SWALLOW THE SUN sortira son nouvel album, intitulé MOONFLOWERS , le 19 novembre 2021 via Century Media Records.

La représentation de la beauté et de sa fragilité
La représentation de la beauté et de sa fragilité

LIEN FACEBOOK:

https://fr-fr.facebook.com/swallowthesun

DERNIER ARTICLE DE SWALLOW THE SUN SUR LOUD TV:

https://www.loudtv.net/news/affiche-de-reve-swallow-the-sun-avatarium/

PAPABORDG POUR LOUD TV.

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