TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Partagez !

Note de la rédaction :
/5

« LÀ OÙ VA LE SERPENT, UN DIEU LE PRÉCÈDE.” KLAUS WENTZ.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Ça y est le légendaire personnage à la barbe blanche, bedonnant et jovial, vêtu d'un habit rouge bordé de blanc, est passé dans la nuit du 25 décembre. Le bougre y déposa un écrin à mon nom au pied du sapin. Cet être majestueux trônant fièrement au milieu de mon antre, prenant toujours des allures de vieil édifice hippie lors des fêtes de fin de année. Une magnifique enveloppe y repose, ornée du sceau de la confrérie du serpent, s’intitulant TOO MEAN TO DIE, et elle n’attend que moi.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

L’ouverture du précieux se fait avec hâte et précipitation. J’y découvre avec stupéfaction, une invitation pour une BOOM PARTY HEAVY METAL privée et bien spéciale, pour goûter au groove incendiaire du seizième album d’une des légendes du HEAVY METAL: ACCEPT. WOLF HOFFMANN en personne (dernier membre désormais du line-up originel), y glisse une petite missive fort sympathique, y joignant un masque à l’effigie de l’artwork agressif dont fait fi ce nouveau joyau du HEAVY METAL teuton et mondial. On peut y deviner l’attaque venimeuse d’un gigantesque serpent métallique, prêt à nous électrifier le troufignon.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Après quelques nuit agitées d’impatience, me voici le 31 décembre tout sourire dans les locaux secrets ACCEPTIENS, où j’ai rendez-vous. Drapé d’un jolie tee-shirt au logo LOUD TV, j’y découvre une porte où figure encore l’emblème diabolique du crotale de la secte teutonne. Dès son ouverture automatique, je suis accueilli par deux charmantes hôtesses, brune et blonde seulement vêtus d’un léger bikini/string brésilien affriolant. Les deux beautés exotiques m’équipèrent d’un casque virtuel 3D, laissant traîner leurs mains d’une petite claque amicale sur les fesses en guise de bonne chance.

Mon avatar metallique fut lancé dans une salle bouillonnante bondée de zouaves éméchés, où l’atmosphère dégagée, puait la clope, la sueur, le sexe, l’alcool et le HEAVY METAL. Passé cette troupe de soûlards affamés, je fus plongé dans les onze nouveaux mondes de TOO MEAN TO DIE.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Éjecté d’un train à grande vitesse, je me retrouve en pleine terre aride, où aucune âme humaine ne semble pouvoir survivre. Pourtant j’y entend immédiatement un riff lent, plutôt saccadé et lourd, puis sous des roulements de tambours, devenant épique à souhait. L’appel à l’intrusion, puis à la guerre est lancé. Des horreurs défraichies, des zombies assoiffés de chaire humaine sortent de toute part par millier, portés par une musique rapide et effrénée. Une meute de furieux scandant le nom de leur chef MARK TORNILLO qui lance l’attaque sur un refrain missile prêt à dévorer l’étranger qui a osé franchir leurs terres. Des créatures étrangement dotées de capacités hors-normes, chantant, se déplaçant bien plus vite que je ne pouvais le supposer. Heureusement, une tour au sommet vertigineux apparaît soudainement devant mes yeux remplis de frayeur. Un peu de temps gagné, pour m’y réfugier, mais aussi pour m’y piéger. En plein milieu d'une horde de zombies terrorisants, mon effroi savoure malgré tout, ce « Zombie Apocalypse » qui semble guider les pas et la clameur des monstres. Un titre implacable et dur, comme la mâchoire des assaillants, sur un refrain qui arrache tout forme de vie. Acculé, encerclé, je n’ai plus le choix, et tente le grand saut de l’ange dans la mort certaine qui me tend les bras.

Que nenni finalement, je me retrouve à brûler la vie par les deux bouts aujourd’hui, sous l’impulsion d’un riff mémorable qui rappellera les débuts du mythique DIO. Un ÉPONYME qui défouraille sévère et me permet de m’éclater durant toute une autre vie dans des sports extrêmes et mécaniques, me mettant en danger de mort perpétuellement. De toute façon, je suis TROP MÉCHANT POUR MOURIR. Un « Too Mean To Die » (deuxième extrait du disque, voire son clip) qui fait office déjà de classique, au rythme dynamique et inébranlable, avec ses trois guitares incisives, aussi à l’aise en riffing juteux et sanguinaire que dans les harmoniques terrifiantes et happy.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Après l’adrénaline, et les sueurs froides qu’elle procure, changement de décor, et d’époque. Je suis devenu maintenant « The Undertaker », le fossoyeur germanique, cousin du joker, grimé de noir et blanc à la recherche de la belle au bois dormant. J’exhume ma mariée à la beauté figée par l’absence de vie, que je veux ressusciter, mais certain aussi de vivre d’inoubliables moments avec la mort et sa plus belle victime. Nos six larrons teutons, eux aussi d’étonnent par un formidable mid-tempo, avec de superbes choeurs, en y intégrant un personnage aliéné et délirant qui nous accompagne (premier extrait, avec une vidéo remarquable, où mon texte prend tout son sens). L’un des moments les plus accrocheurs et les plus agréables de ce nouvel effort.

Après avoir dansé avec une morte diaboliquement belle, mon avatar se retrouve projeté dans une immense foule, qui agite d’innombrables petites lumières, contrastant avec la noirceur d’une fosse pleine à craquer. ACCEPT est l’un des groupes de la soirée (avec JUDAS PRIEST) interprétant sur la scène parisienne du ZÉNITH, une ballade séduisante (« The Best Is Yet To Come ») dans laquelle MARK TORNILLO est à son meilleur. La planète métal sait que MARK peut s’époumoner comme nul autre ailleurs. Mais ici, il nous montre une fois de plus qu’il peut aussi chanter mélodiquement et magnifiquement. Une prestation étonnante avec une chanson plutôt inhabituelle pour le groupe. Un savoir-faire typiquement allemand dont les SCORPIONS sont les plus friands.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

La lumière générale de la salle se rallume, WOLF prend la parole, sourit, harangue la foule en délire, et moi je me vois disparaître doucement mais sûrement sur les applaudissements d’un public totalement conquis. Pas le temps de respirer et me voici au côté de MAD MAX dans une course-poursuite effrénée à bord d’un bolide bizarroïde, au cœur du désert de GIBSON en Australie. Une folie rythmée par un « Overnight Sensation » sacrément addictif. Un BIG DEAL (lyrics) qui a mal tourné mais dont MAX LE MALICIEUX nous sort indemne. Quelques joutes alcoolisées plus tard, il s’adresse à moi, hilare: « tu nous remets ce nouveau putain de morceau d’AC/DC, s’il te plaît? C’était vraiment fun, ils sont revenus en très grande forme mes kangourous préférés ». Je lui réponds, avec un rire moqueur, ce n’est pas AC/DC, mais les allemands d’ACCEPT. MAX, me réponds: « dommage, j’ai cru un instant qu’ils étaient revenus à leur grands moments électriques….. Après avoir volé une petite cargaison de carburant, et offert la liberté à deux belles donzelles au look déjanté, nous repartons dans un vacarme du tonnerre, avec d’autres bolides très puissants à nos trousses. Musique toujours à fond avec la formidable machine à groove qu’est « Sucks To Be You », parfait pour vivre à fond la situation du moment. Dès le gros riff de dingo en introduction, un sourire de jouissance s’échappe de nos deux têtes crasseuses.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Après avoir fait subir un saut de folie à notre engin diabolique, je me retrouve au beau milieu d’un combat militaire acharné avec VLADIMIR MAKAROV, et dans la peau du personnage américain de JOHN PRICE (CALL OF DUTY). J’y entend raisonné dans mon casque de combat le très heavy « Symphony Of Pain », aux guitares sifflantes comme le PRÊTRE JUDAS. Un gros refrain repris en chœur, et WOLF distillant une THÉMATIQUE CLASSIQUE (de LUDWIG VAN BEETHOVEN) sur ses leads si raffinées et mélodiques. Un véritable encouragement supplémentaire pour venir à bout de mon adverse et terroriste russe du jour.

Au regard de mes mains pleines de sang, je vois miroiter les jupes rouges vifs du MOULIN ROUGE qui me happent. Elles s’agitent toutes en même temps et de la même façon, sous la même chorégraphie, mettant en valeur de magnifiques popotins. Ceux-ci dansant au rythme celtique de « How Do We Sleep » insufflait tout d’abord par la batterie de CHRISTOPHER WILLIAMS, puis des guitares et des gros choeurs marins.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

De la mer, retour sur la terre ferme où j’intègre une team de voiture de course automobile, un jeune pilote surdoué participant au mythique GRAN TURISMO SPORT. Un champion qui dévore l’asphalte à une vitesse incroyable, toujours à la limite du possible, mais que personne n’arrive à maîtriser. ACCEPT suit les vitesses vertigineuses atteintes par l’acrobate en question avec son « No Ones Master », à un rythme échevelé vers une victoire finale certaine. Les G frappent et le palpitant claque contre sa paroi de toutes ses forces.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Je m’éjecte de mon siège de pilote pour arriver dans un long métrage américain d’après guerre hollywoodien de CECIL B. DEMILLE, SAMSON AND DELILAH (1949), où j’interprète le rôle d’un berger doté d’une force surhumaine SAMSON. ACCEPT me suit à travers mon périple épique et tragique dans un somptueux instrumental « Samson And Delilah », inspiré par l’opéra français SAMSON ET DALILAH composé par CAMILLE SAINT-SAENS sur un livret de FERDINAND LEMAIRE. De VICTOR MATURE (SAMSON) entouré des actrices étincelantes que sont HEDY LAMARR (DELILAH) et ANGELA LANSBURY (SEMADAR), à l’un des plus célèbres récit biblique de l’ancien testament, me voici au point de départ.

TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

Dans ce club miteux qui pue toujours autant le vice, et où sur scène six marionnettes (des caricatures du groupe) rentrent en action pour jouer un dernier morceau live, simple, mais enlevé et bourré d’énergie « Not My Problem ». Le succès est total, et les marionnettes reviennent sur scène pour deux rappels, le catchy « Overnight Sensation », avant d’achever son auditoire par l’éponyme « Too Mean To Die ».

Conscients d’avoir vécu une expérience extraordinaire, je ne veux plus quitter les lieux, mais les deux hôtesses viennent me chercher rapidement. Elles me reprennent mon appareillage 3D, puis la main, pour me raccompagner hors de TOO MEAN TO DIE. Sans y avoir oublier au préalable, une bise de chacune aux bords de mes lèvres charnues. Avec un petit cadeau en plus, ce superbe nouvel album d’ACCEPT en digipack. A mon départ, je croise un petit gars à lunettes, l’air intello, qui porte un tee-shirt d’ANTHRAX. C’est très étrange j’ai l’impression de l’avoir déjà vu à un concert de SABATON. Il me sourit et se frotte les mains à la vue des deux belles antilopes qui l’accueil.

LINE-UP:  

MARK TORNILLO: CHANT
WOLF HOFFMAN: GUITARE, CHOEURS
UWE LULIS: GUITARE
PHILIP SHOUSE: GUITARE
CHRISTOPHER WILLIAMS: BATTERIE
MARTIN MOTNIK: BASSE, CHOEURS

TRACKLIST de TOO MEAN TO DIE: (52m11s)

01. Zombie Apocalypse
02. Too Mean To Die
03. Overnight Sensation
04. No Ones Master
05. The Undertaker
06. Sucks To Be You
07. Symphony Of Pain
08. The Best Is Yet To Come
09. How Do We Sleep
10. Not My Problem
11. Samson And Delilah

DISCOGRAPHIE:

1979 : Accept
1980 : I'm a Rebel
1981 : Breaker
1982 : Restless and Wild
1984 : Balls to the Wall
1985 : Metal Heart
1986 : Russian Roulette
1989 : Eat the Heat
1993 : Objection Overruled
1994 : Death Row
1996 : Predator
2010 : Blood of the Nations
2012 : Stalingrad
2014 : Blind Rage
2017 : The Rise of Chaos
2021 : TOO MEAN TO DIE

PRODUCTION:

TOO MEAN TO DIE a été enregistré à NASHVILLE (TENNESSEE), avec le producteur britannique ANDY SNEAP (JUDAS PRIEST, MEGADETH), qui est responsable du son de ACCEPT depuis 2010 et BLOOD OF NATIONS. Magnéto Serge….Mais rien ne fut simple pour finaliser ce nouvel album. ANDY SNEAP et le groupe s’étaient donnés pourtant rendez-vous en mars pour leurs premiers enregistrements en studio à NASHVILLE. Ce qu’ils ne pouvaient pas deviner à l’époque, c’était qu’un certain virus allait soudainement bouleverser le monde. Amères conséquences: après seulement deux semaines en studio, et face à la menace d'un lock-out, le groupe et ANDY SNEAP ont décidé d'interrompre brusquement la session d'enregistrement. WOLF HOFFMANN: « Le risque qu'aucun de nous ne puisse rentrer chez lui à ce moment-là était tout simplement trop grand ». Mais ACCEPT a surmonté de nombreux défis tout au long de ses quatre décennies de carrière, notre sextuor s'est donc réuni à nouveau à NASHVILLE en juillet pour continuer à travailler sur la nouvelle œuvre. Une seule personne manquait à l’appel: ANDY SNEAP. WOLF HOFFMANN: «ANDY ne pouvait pas venir d'Angleterre, nous avons donc dû trouver un autre moyen. Par conséquent, Andy est resté assis devant son PC en Angleterre, et nous avons enregistré les chansons et avons communiqué avec lui en ligne. Il a produit à distance, pour ainsi dire. Etonnamment, cela a mieux fonctionné que nous ne le pensions … Heureusement, nous avions déjà enregistré une grande partie des chansons avant la pause, donc l'expérience avec ANDY SNEAP en tant que producteur à distance a bien fonctionné ». La connection établie entre le producteur ANDY SNEAP de son studio à RIPLEY, dans le DERBYSHIRE, en Angleterre, et le guitariste WOLF HOFFMANN qui enregistrait les morceaux dans sa ville de coeur à NASHVILLE dans le TENNESSEE (où il s’est expatrié fin des années 80) a était réalisé à l’aide du VST CONNECT PRO de SYEINBERG. Une solution d’enregistrement à distance complète qui permet à quiconque d’enregistrer un musicien ou un autre artiste en qualité professionnelle, quel que soit l’endroit où chacun d’eux se trouve sur la planète. Tout ce dont ils ont besoin, c’est d’une connexion Internet et d’un ordinateur.

 

ARTWORK: L’œuvre est de l’artiste Hongrois GYULA HAVANCSÀK (HJULES ILLUSTRATION AND DESIGN).
TROP MÉCHANTS POUR MOURIR!

SORTIE/LABEL:

ACCEPT sortira son nouvel album, intitulé TOO MEAN TO DIE, le 15 janvier 2021 via NUCLEAR BLAST.

GROUPE:

Le dernier album d'ACCEPT, "The Rise Of Chaos" (2017), a marqué la première sortie du groupe avec le guitariste UWE LULIS et le batteur CHRISTOPHER WILLIAMS, remplaçant respectivement HERMAN FRANK et STEFAN SCHWARZMANN.
Ce nouvel album d'ACCEPT sera le premier du groupe sans le bassiste PETER BALTES, qui a quitté le groupe en novembre 2018. Il a depuis été remplacé par MARTIN MOTNIK.
Quant à PHILIP SHOUSE (guitare), il a joué pour la première fois avec Accept lors de l’édition 2017 du festival WACKEN OPEIN AIR et a officiellement rejoint le groupe l’année dernière après avoir joué avec le groupe lors de la tournée SYMPHONIC TERROR. Ce qui fait de TOO MEAN TO DIE, le premier opus à trois guitares, et ici on les entend parfaitement.
La dernière sortie d'ACCEPT était "Symphonic Terror – Live At Wacken 2017".

NOTE: 8,5/10. (Seul petit bémol, l’absence du superbe morceau « Life’s A Bitch », qui aurait mérité d’être le douzième homme de TOO MEAN TO DIE).

PAPABORDG POUR LOUD TV.

Partager cet article

Comments are closed.