Interdit aux mineurs
Truie, voilà un nom qui interpelle. Du moins il a raisonné très fort dans ma tête lorsque j’ai vu cet OVNI défiler dans mon fil d’actualité Facebook. Alors soyons directs, on va se manger du grind dans la face, mais pas n’importe comment. Le thème de prédilection des français de Truie se situe en dessous de la ceinture. Eh oui Maryse, du Porn Grind des familles. Forcément, la première chose qu’on imagine c’est que ça va être lourdingue. Qu’est ce qu’on peut faire encore dans le Porn Grind ? N’est ce pas un peu casse gueule ? C’est ce qu’on va découvrir avec Ménophilie, premier album du duo porcin.
Un regard sur l’écrin
La pochette de l’album est plutôt sobre si l’on ne connait pas le contenu, mais je dirais qu’elle est un prélude parfait à Prologue : L’appel de Reinfeld. Car oui, chaque morceau possède une thématique bien précise, accompagné dans le livret des illustrations de Nekroz, artiste tatoueur. On se laisse à penser au premier regard que Truie se casse l’oignon à faire les choses en grand. Allez on se l’enfile ?
Lupanar auditif
Je vous le disais précédemment, chaque morceau est guidé par un thème précis. Nous allons survoler pas mal de genre en la matière. Et vous l’aurez compris, Prologue : L’appel de Reinfeld parle de délire plutot vampirique…. Si vous me suivez. Ce que l’on peut dire de la première écoute, c’est que musicalement, je m’attendais à quelque chose de gras, de sale. Du grind bien dégueux. Que nenni, la prod est particulièrement soignée avec son petit apport de samples qui font leur effet. L’orchestration est vraiment très bonne avec une influence Black Metal qui ne me déplait pas, loin de la. Mais trêve de délicatesse et place à Bite en Cage. On est de suite dans un univers plus gras avec des guitares plus féroces et une batterie à 200 à l’heure. Et aussi surprenant que ça puisse paraître, la fin du titre s’envole dans un univers électro très puissant. Et bon sang, que c’est très bien fait. Bien évidemment, l’expérience Truie nécessite la lecture des textes en parallèle. Car vu de quelle manière la voix de Kaan descend dans les profondeurs, notemment sur Cassage de Cul (en Do mineur), un éclairage est nécessaire.
Tout en finesse
Ce qu’il faut préciser, c’est que Truie regorge de petites références afin d’illustrer ses histoires. Bien que je ne les ai pas toutes, j’arrive à en deviner. Salace Palace traitant de parties fines embourgeoisées, je pense reconnaitre Jonathan Lambert en maître de cérémonie. La légèreté baroque en intro laisse place à un univers Blackened Death. Eric se targue même de sortir un solo parfaitement amené. Surement un hommage à la roulette Pompadour. Mais Truie c’est aussi un programme éducatif bien lêché. Nous apprenons Comment on fait (vraiment) les bébés. La, ça déroule du cable avec efficacité et tous les marqueurs du grind, toujours avec une prod très soignée. Mais faisons une pause sexologie avec Inturlute avant de reprendre nos esprits.
Une efficacité redoutable
Voici donc le single de l’album, #pute. On démarre sous les meilleurs hospices Grind, avec une intervention de Mel des Simpson, et d’une célèbre Mymeuse. La on peut dire qu’on est à fond dans le Porn Grind sans concession qui va encore flirter avec des sonorités électros. C’est important de le souligner, car ces arrangements donnent beaucoup de relief au titre. Mais que serait notre aventure sexuelle sans un voyage vers le pays des Mille et une nuits ? Ô Sultan Impuissant nous fait ce plaisir en contant l’histoire de Jasmine. Les sonorités orientales nous mettent vraiment dans l’ambiance sous fond de Death Metal ravageur.
Vers l’infini et au dela
Et tant qu’à voyager, Truie nous emmène loin de la Terre avec Voie Lacteuse. L’univers porn science fiction se fait soutenir par une basse bien grasse et des samples robotiques. On sent le côté dramatique de la situation à flux vertigineux. Autant vous dire que ça colle bien avant de nous délivrer Pénétrarium. Soyons clairs, notre sujet n’est plus de ce monde. Et quoi de mieux qu’une guitare très aérienne pour ouvrir le bal ? Autant trancher dans le lard. Cependant, on revient très vite à nos affaires avec une ambiance Death dans un premier temps, puis Black. D’ailleurs nous aurons nos seuls screamos de l’album sur ce titre. Et c’est bigrement bien fait.
Un album qui vous dilate la rondelle
Avec ce premier album, Truie évite avec habileté le côté beaufitude que pourrait amener cette thématique. Ménophilie est un album très bien écrit, avec cette volonté de raconter des histoires sans tomber dans la facilité. La production est excellente, ce qui est très rare pour un groupe de Porn Grind. Truie vous fait suinter de la raie pendant une bonne demie heure. De quoi vous satisfaire grandement dans les soirées Salace Palace.
Sortie le 7 avril 2023
https://linktr.ee/truiegrind?fbclid=IwAR34AhxYW7pSeaGoAJl7w7i1HfwFgBjUs0Qu5hTBW_2mE6GNie_SJm4AuXA
Et pour un peu plus de PORN