Chronique de l’album de WHITE VOID : FRYSER TID!

Partagez !

Note de la rédaction :
4.5/5
white void band
white void band
« L’ABSURDE NAIT DE CETTE CONFRONTATION ENTRE L’APPEL HUMAIN ET LE SILENCE DERAISONNABLE DU MONDE. ALBERT CAMUS.

BIENVENUE DANS LE NÉANT DE WHITE VOID

Parmi les nouveaux projets proposés par la puissante maison de production allemande NUCLEAR BLAST, WHITE VOID sera un de ceux qui fera parler le plus en 2021, sans l’ombre d’un doute ! Une nouvelle cours récréative du talentueux et charismatique LARS A. NEDLAND. Ce dernier est bien évidemment le chanteur depuis plus de deux décennies dans l’épique et magnifique BORKNAGAR ! Le Norvégien est aussi à l’initiative des fondations du BLACK METAL AVANT GARDISTE avec SOLEFALD, crée en 1995 à OSLO avec CORNELIUS JAKHELLN. Celui ci a d’ailleurs étudié la philosophie à la Sorbonne de Paris, on y reviendra sur le concept de l’album.

Un esprit prolifique qui se devait d’exploiter son affect et ses envies de fusion ROCK 70’s ésotérique à la NEW HAVE ! On, pense en effet VELVET UNDERGROUND, TALK TALK, DEPECHE MODE, THE CURE. Un langage fait d’un rock instantané, minimaliste (en apparence seulement, car il n’en est vraiment rien), aux mélodies très estampillées, loin des terres décharnées du BLACK METAL, et de certaines de ses folies musicales.

Pour « son » WHITE VOID, LARS A. NEDLAND a su s’entourer d’un line-up riche, éclectique et polyvalent, qui trouve l’équilibre parfait entre efficacité tonitruante et originalité marquante. L’idéal en somme pour magnifier ces huit premiers titres et un ANTI conformisme avéré. Toujours cette voix magnifique, enveloppante et atypique à l’allure juvénile, accompagnée par un EIVIND MARUM, guitariste de blues rock (dont les accents fins et mélodiques me rappellent parfois un certain MARK KNOPFLER de DIRE STRAITS (« All Chains Rust, All Men Die »)), et d’une base rythmique faite de groove, et d’imagination, composé de VEGARD KUMMEN et du très jeune batteur TOBIAS SOLBAKK.

white void anti
white void anti

Un bijou de poésie

Comme le graphisme d’ANTI, WHITE VOID est un bijou de poésie autour d’un vide astral, un néant qui fait référence à l’absurdité de la condition humaine et les travaux de réflexion d’ALBERT CAMUS. WHITE VOID y revendique un espace de son, de jeu, ce rien créé par la distorsion entre notre quête perpétuelle de sens dans toutes choses et son absence dans l’univers.

Une première œuvre liant astucieusement et remarquablement agressivité et mélodies, s’opposant toujours de front avec une certaine allégresse et amour. En somme, un couple idyllique dont le duo diffère, mais s’assemble dans une parfaite harmonie, dégageant des vibrations très puissantes et magnétiques. Ici, certains des éléments les plus significatifs de ses deux illustres aînés, BORKNAGAR et SOLEFALD n’y sont pas présents, même si un dénominateur commun est des plus flagrant: LARS A. NEDLAND (sa voix et sa patte artistique).

Un Rock proche des 70’s

WHITE VOID pratique un rock progressif où les guitares ont une place de choix, avec un EIVIND MARUM pétri de talent, délivrant une partition éblouissante. Des Mélodies bien secondées par les claviers, répondant au doux parfum 70’s, et de la NEW-HAVE des 80’s, régentées par la fibre artistique de LARS A. NEDLAND, reconnaissable entre mille.

Une gaieté évidente conservant sa dose de désillusions. Comme avec BORKNAGAR, ANTI délivre des compositions où LARS peut y privilégier le sens de l’accrochage comme sur le premier hit single « Do.Not.Sleep ». Les parties de batterie de SOLBAKK donne une fougue, un dynamisme extra et supplémentaire à un titre qui en était déjà pourvu. Un esprit encore torturé par le lancinant et entêtant « There Is No Freedom But The End » et son riff (rond, chaud, à l’essence bluesy) central swinguant et groovy. Un grand morceau où le travail du batteur EIVIND MARUM est primordial et conséquent.

Un rythme énergique

Le jeu énergique est réellement d’une grande fluidité, permet effectivement à WHITE VOID de ne pas s’éloigner d’un sentier ROCK, peu commun et vitaminé. Un son (ROCK) aux sonorités mouvantes, plus remuant sur « This Apocalypse Is For You », avec ses leads papillonnant sur les fleurs du blues. Des accents pop/punk formant une colonne vertébrale bien nerveuse, et dont la conclusion acoustique, douce et langoureuse, fait écho aux premières notes s’échappant du titre.

On découvre alors Un WHITE VOID plus léger et sautillant sur « All Chains Rust, All Men Die ». Les claviers nous plongent d’ailleurs dans le monde psyché des 70’s (on pense à la magie, un peu déjantée de THE DOORS), ou bien au ton plus grave et solennel qui transpire des notes lâchées par « The Fucking Violence Of Love », avec ce riff générique formidable.

Ainsi nos scandinaves parlent à de nombreuses émotions, dans un registre parfaitement identifiable et accessible, toujours avec ce surplus d’originalité. Là où WHITE VOID épate, se sont dans les qualités d’écriture de son frontman LARS A. NEDLAND, qui s’invite sur deux fronts dans des sphères qui plus est, presque inédites pour lui, tout en se démarquant.

Une oeuvre en apparence simple

ANTI respire la simplicité, la vie, le groove comme sur « There Is No Freedom Is The End », tout en côtoyant des articulations (étrangetés) plus complexes et alambiquées comme sur les presque huit minutes de « The Air Was Thick With Smoke ». La meilleure référence à la partie progressive d’ANTI, transporté dans des sonorités space rock. La longue plage atmosphérique est époustouflante, la versatilité du jeu de TOBIAS SOLBAKK y brille. A cet égard, une nostalgie progressive se retrouve également dans les phrasés mélancolique de LARS sur « All Chains Rust, All Men Die » qui effleure la grande époque des PINK FLOYD.

Avec ANTI, WHITE VOID nous prouve que la musique peut-être abordée simplement tout en gardant un caractère extrêmement riche. LARS y peint son amour pour un style musical loin de son terrain de jeu habituel tout en conservant son ingéniosité d’écriture, et sa voix peu commune. Certes, WHITE VOID est la partie rock et plus accessible de BORKNAGAR. Cependant, dans un style souvent aseptisé et dénoué de surprise, il fait preuve de nouveauté, de cachet, d’audace et d’authenticité.

A LA DELECTATION DU DISQUE, MA RÉPONSE A LARS A. NEDLAND SERA CELLE-CI : LA MUSIQUE REMPLIE LE VIDE DE LA VIE.

 

LINE-UP:

LARS A. NEDLAND « LAZARE »: CHANT, COMPOSITION (BORKNAGAR, SOLEFALD)

EIVIND MARUM: GUITARE (GUITARISTE DE BLUES ROCK, HIRTSHALS)

TOBIAS « OYMO » SOLBAKK: BATTEUR (IHSAHN),

VEGARD KUMMEN: BASSE

TRACKLIST:

01. Do.Not.Sleep.

02. There Is No Freedom But The End

03. Where You Go, You’ll Bring Nothing

04. The Shovel And The Cross

05. This Apocalypse Is For You

06. All Chains Rust, All Men Die

07. The Fucking Violence Of Love

08. The Air Was Thick With Smoke

DISCOGRAPHIE:

2021: ANTI

CONCEPT:

L’album est basé sur la philosophie existentialiste menée en France par Jean Paul Sartre et Albert Camus. Vous pouvez d’ailleurs voir notre interview plus bas avec Lars Are Nedland qui y fait reference. Qu’est-ce que l’absurde selon CAMUS ? Il y fait référence lorsqu’il évoque la condition humaine. Selon CAMUS, l’homme cherche toujours un sens au monde, un sens à son existence sur Terre, un sens à ses actions. Or, le monde dans lequel nous vivons n’a pas de sens. WHITE VOID est l’absence de direction et de sens dans la vie. C’est en effet une description de la disharmonie fondamentale entre la recherche de sens de l’individu et l’insignifiance de l’univers. Une inspiration puisée dans ce concept énoncé par le mouvement existentialiste.

SORTIE/LABEL:

Le groupe norvégien de HARD ROCK WHITE VOID a sorti son premier album, intitulé ANTI, le 12 mars 2021 sur NUCLEAR BLAST.

NOTE: 4,5/5

PAPABORDG POUR LOUD TV.

Partager cet article

Comments are closed.