AVATAR : LA MESURE ENDIABLEE

LE CLOWN AVATAR

Sous un ciel très bas qui écrase les terres hivernales de Suède, le clown AVATAR réapparaît dans la froideur de l’hiver, tout de rouge et noir vêtu, sous un manteau neigeux d’un blanc immaculé.

La tête follasse, le pas excentrique, traits horrifiques sur une bouche grande ouverte, au rictus carnassier, prête à vous engloutir. il vous fixe tout d’abord et vous hypnotise ensuite, tout en lançant son chapeau haute-forme au vent.

Tel une arme rapide et tranchante, en déclarant :

« je vous salue et ma main est celle du malin, assez pour sauver celle du heavy metal d’un monde contemporain qui le banalise, et lui fait perdre une part de sa fougue légendaire et juvénile. »

Dès lors, les mots courent et œuvrent sur les nuages ténébreux et la violence du temps qui déchire et frappe les desseins les plus conventionnels de ses opposants.

Ainsi, AVATAR récupère son couvre-chef mortel et en sort la fable de FEATHERS & FLESH, sa mythologie d’AVATAR COUNTRY, la gravité prosaïque d’HUNTER GATHERER.

Puis déclare dans un jet de postillons assaillants, hautainement, en ricanant à tout va, comme possédé par les éléments :

« il est l’heure désormais de vous déhancher la lune avec Satan au son de DANCE DEVIL DANCE ! »

PLACE A DANCE DEVIL DANCE

Instantanément, la lumière fut, et le noir profond et cauchemardesque est. Et il nous plonge au cœur des récents souvenirs, d’une forêt où AVATAR, conduit par son maître excentrique, conçut à l’unisson*, sa danse frénétique, à la MESURE ENDIABLEE.

Dès lors, sonne l’histoire de DANCE DEVIL DANCE qui prend forme et s’anime dans un nuage épais de sang, enroulant sa proie. Aura diabolique pénétrante, au pentagramme inversé, symbolisant la tête de l’immonde Baphomet.

Alors, s’actionne la main aux longues griffes d’acier du séducteur qui gifle magistralement les premiers cinglants riffs de « Dance Devil Dance » au paysage countrysant. Choc thermique et frontal, (qui le restera jusqu’à sa totale fin (de l’œuvre)), voué à remuer les affluences les plus dingues, sans y perdre la flamme.

Avatar privilégie couplets-refrains avec l’efficacité la plus totale, dans le plus grand respect des codes heavy établis par les mythes d’hier, sans pour autant devenir commun des mortels, loin de là. Où, seul le génial break ambiancé (voix) Zepplinien/Sabbathien (musique), rompt la dynamique, apportant cependant une digression originale et oxygénante.

METAL GOD

« Chimp Mosh Pit » continu sur le même rythme, soutenu et pesant, et s’offre un riffing dense et groovy sur une ritournelle grasse à l’écho Stoner. Le timbre éclectique de JOHANNES ECKERSTROM n’a pas peur de s’adonner à quelques passages haut perchés, références marquées à son idole de toujours le METAL GOD, alias ROB HALFORD (JUDAS PRIEST).

AVATAR s’arrache toujours plus sur « Valley Of Disease », à l’intro indus qui se développe sur une cassure synthétique et spatiale. Son riff blindé, dépouillé et presque primitif se décline sous différentes intensités jusqu’à l’explosif jeu des deux guitares.

GLORIFIE L’EXUTOIRE LE PLUS TOTAL

Peu importe l’ivresse de la composition, Avatar y facilite absolument son accessibilité. Chaque coup de médiateur glorifie l’exutoire le plus total, à l’instar d’un « Do You Feel In Control » formidablement burné à souhait qui rappellera les grandes heures du tant regretté PANTERA. Et dont la force de frappe agitera les chevelures des metalleux sur un mosh pit bien sévère. « Clouds Dipped In Chrome », n’épargnera pas non plus la liesse, guerroyant entre fureur black n’ roll et binaire martial, et toujours sur un refrain trépidant.

Pourtant il serait fallacieux de penser que DANCE DEVIL DANCE n’est qu’un pâle voyage temporel. Création caricaturale du cœur d’un heavy metal, celui fondateur des plus grandes histoires et renommées. AVATAR n’usurpe point sa réputation de groupe unique, capable de tout, notamment d’une grande richesse de sons.

SINGULIER ET INCLASSABLE

« Gotta Wanna Riot » se sert sans ambiguïté, du langage boogie et surf-rock pour rallier à sa cause les derniers irréductibles, et les faire malice. Tandis que « The Dirt I’m Buried In » se fait récréatif autour d’une section disco-funk fun et amusante, sonnant comme la californication des RED HOT CHILI PEPPERS, avec sa partie bien méchante et Heavy.

Contraste évidant avec les élans d’agressivité précédents, sans tout de fois y perdre de vue l’objectif principal du band : susciter la danse du diable. Celle qui ne cesse de se déclencher, par un déhanchement habité et mortuaire sur chaque clameurs et mouvements que les onze titres arrivent systématiquement à générer.

« Hazmat Suit » n’a pas son pareil, pour faire vibrer les cordes sensibles et nostalgiques à l’égard d’un certain LEMMY (lui aussi chapeauté…) et sa tête de moteur (MOTORHEAD). Un véritable déferlement d’énergies ininterrompues aux accents punk. AVATAR arrive encore et toujours à surprendre avec le blues à l’accent crooner « Train » qui symbolise certaines des incartades les plus théâtralisées d’un certain MIKE PATTON avec son FAITH NO MORE.

LA CLASSE GOMMINEE

Avatar prend un astucieux plaisir à déstructurer (fichtre! Quelle introduction.) la classe gominée de son « Train » par les vociférations animales sataniques d’ECKERSTROM. Faisant grâce de sa poigne ténébreuse au sein d’une muraille de guitares qui arrive de manière complètement rude. Incongru l’AVATAR suédois l’est, et ne le cache point, et en joue même malicieusement, en se moquant des règles, comme en incluant un interlude au repos électro feutré au milieu de « Valley Of Disease ». AVATAR est imprévisible et constamment avec une fluidité sidérante.

« Violence No Matter What » conclut cet effrayant DANCE DEVIL DANCE en se recentrant autour de son affect pour le classicisme du Heavy Metal. Surpuissance et terreur partagées en duo avec la fatale LZZY HALE qui n’a pas peur de s’époumoner l’organe vocal pour faire corps et s’enchevêtrer au concept effronté d’AVATAR, dont les virgules acrobatiques des leads peuvent le prouver.

Une fois la fin rageuse prononcée, AVATAR nous régale d’une nouvelle œuvre encore et toujours différente de sa précédente. Tout en y traçant un lien de virulence avec les fracas sonores de son aîné HUNTER GATHERER. Communiant avec un vif succès avec l’essence même du Heavy Metal d’antan, fait de sueurs et sauvageries rock n’roll (et extrêmes pour AVATAR), de spontanéité et de rythmes frénétiques, hypnotiques et dansants.

SPONTANEITE

En fait, DANCE DEVIL DANCE n’a absolument rien d’une copie, ni rien à voir avec la quelconque mode old-school actuelle, si ce n’est qu’il partage sa spontanéité et son « peu de sophistication » au profit d’une efficacité REDOUTABLE. Ceci sans pour autant délaisser ce qui fait la caractéristique principale du gang suédois : L’UNICITE.

UNICITE

Achevé, DANCE DEVIL DANCE claque un nouveau décor, où la nuit replace les éléments du jour à sa juste place et où le Clown réajuste sa nouvelle tenue avec maniaquerie prononcée, et une béatitude presque paternelle à notre égard.

Un petit clin d’œil cynique le fait disparaître jusqu’à sa prochaine fois…

LINE-UP :

JOHANNE ECKERSTROM – CHANT

JOHN ALFREDSSON – BATTERIE

HENRIK SANDELIN – BASSE

JONAS JARLSBY – GUITARES

TIM OHRSTROM – GUITARES

TRACKLIST :

DISCOGRAPHIE :

Thoughts of No Tomorrow (2006)

Schlacht (2007)

Avatar (2009)

Black Waltz (2012)

Hail The Apocalypse (2014)

Feathers and Flesh (2016)

Avatar Country (2018)

Hunter Gatherer (2020)

DANCE DEVIL DANCE (2023)

PRODUCTION :

Le nouvel album a été produit par JAY RUSTON. Il succède à HUNTER GATHERER paru en 2020.

*Un choix d’enregistrement à l’opposé de celui pratiqué sur d’HUNTER GATHERER réalisé dans un grand studio de LOS ANGELES. Effectivement, pour cette nouvelle œuvre, les Suédois décidèrent de s’isoler au fin fond des steppes suédoises pendant quatre semaines. Les cinq membres du groupe, vivant ensemble continuellement, en compagnie du producteur JAY RUSTON (Anthrax, Stone Sour, Amon Amarth, Steel Panther…). La démarche était de revenir aux fondamentaux, sans grands artifices sonores et artistiques. Le précédent studio offrait un confort de taille et des choix très large en matière sonore et instrumental. Ici, l’essentiel est de mettre l’accent sur le côté roots du band. On branche les amplis et on joue avec des structures plus minimalistes, mettant en exergue le couplet-refrain, avec les codes du heavy jadis. De plus, sans rien copier et en respectant l’ADN et l’originalité des sons des scandinaves.

TOURNEE :

SORTIE/LABEL :

AVATAR sortira son nouvel album, intitulé DANCE DEVIL DANCE , le 17 février 2023 via BLACK WALTZ RECORDS.

PAPABORDG POUR LOUD TV.