Rdv nous est donné à nouveau ce soir à Toulouse au mythique Bikini avec quasiment le best of du Metal made in France !Moaan Exis : de l’ambition à explorer !
La première partie de cette soirée est assurée par Moaan Exis, un duo post-industriel de choc. C’est brutal, accrocheur, violent. Tout un paradoxe se créé autour des deux musiciens charismatiques (batterie : Xavier Guionie (Punish Yourself) et chant/guitare électrique : Mathieu Caudron). On aime mais on est gêné, on s’interroge sur la présence de seulement deux musiciens car nous ne sommes pas habitués ! Quoi qu’il en soit la prestation est de qualité avec une interpréta1on poignante et une énergie débordante.
Les Tambours du Bronx : ils prennent de la place, sur scène !
L’entrée en matière des Tambours du Bronx pour cette tournée de l’album Weapons of mass Percussion est évidement imposante. La scène est éclairée partiellement et un son mix entre accord d’orchestre, basses et orient nous plonge dans une attente inquiétante. Aux platines, l’homme masqué rajoute du mystère, et l’arrivée des musiciens est donc un soulagement. Au-delà des percussionnistes, Franky Constanza (Ex-Dagoba) s’installe derrière sa batterie, deux guitaristes prennent place et arrive Renato Di Folco (Trepalium) rejoint par Stephane Buriez (Loudblast) au chant. La réunion des deux univers amène une perspective supplémentaire à l’ambiance musicale donnée par les cordes, et la brutalité du chant. Les percussions appuient et renforcent la voix de Stéphane Buriez en amenant une profondeur grâce à toute la puissance que dégagent ces hommes frappant leurs bidons.
Visuellement c’est envoûtant, on retrouve des sensations dignes d'une tribu. Ca prend aux tripes et cette unité ressentie parmi les musiciens permet de rapidement être happé dans la rythmique des corps entièrement mobilisés dans les frappes. C’est animal ! Si le mix Métal/Bidon fonctionne bien, on regrette un enchaînement de morceaux sans liens, qui nous empêche une immersion totale dans le spectacle avec des break cassant la symbiose. La venue sur scène de David Cancel sur un des derniers morceaux du set donne un regain d’énergie (si c’était nécessaire) et un avant-goût de la suite de la soirée… Après un rappel chronométré, calculé, lié au rythme imposé par la salle (deuxième soirée à partir de minuit), on enchaîne sur Sidilarsen !
Sidilarsen : toujours bien là où il sont ! Tout comme les Tambours du Bronx, la présenta1on de Sidilarsen est-elle nécessaire ? Le groupe tournant depuis plus de 20 ans (30 ans pour les Tambours), leur réputation les précède. Un concert sur leurs terres, ce qu’ils ne manquent pas de souligner, pour leur plus grand plaisir ainsi que celui du public. Si l’ambiance était chaude pour les Tambours, la salle a gagné ses quelques degrés supplémentaires pour accueillir les 5 musiciens. On assiste à la complicité de ce groupe, autour des deux chanteurs, et aussi de leur guitariste, bassiste et batteur. Le ton donné au dernier album ("On va tous crever") est toujours engagé, on reprend tous les refrains et phrases chocs contre la société de consommation, de l’hyper connectivité et pour un retour aux valeurs de l’humain.
Un set qui s’articule donc très bien, musicalement et scénographiquement. Décidément une soirée avec un spectacle autant visuel qu’auditif … Sur la fin du set deux agréables et contrastants solos du guitariste Benjamin Lartigue, et en particulier du bassiste Sylvain Sarrobert (premier solo au Bikini !) laissent toute la place à l’expression de ces deux ar1stes. Un concert dont très éclectique avec un public très hétéroclite (allant des enfants aux aïeux de la scène métal qui se sont laissés emportés dans les pogos) qui sort ragaillardi.
Super soirée donc en présence de valeurs sures du metal français, prouvant encore une fois sa diversité et tout son talent !