Eternal Flight : le groupe de power metal qui vient de Haute Savoie

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ETERNAL FLIGHT 2021
ETERNAL FLIGHT 2021

S’il fut un temps où la Dame était de Haute Savoie, la région peut s’enorgueillir d’avoir vu s’épanouir un autre genre musical. C’est en effet sur les bords du Lac d’Annecy que naquit l’un des rares groupes de power métal français. La vie d’Eternal Flight n’a pas été un long fleuve tranquille. Le groupe a connu son lot de vicissitudes diverses et variées, de tournées à travers l’Europe, aux changements de line-up.  Mais surtout, de belles sorties d’albums que vient couronné « SurVive » leur cinquième opus. Les thèmes en sont les combats éternels du Bien et du Mal qui se disputent la survie de la Terre. Si le registre musical reste celui déjà indiqué, il n’en demeure pas moins vrai que les inspirations sont très variées. Avec ce côté « old school » qui sied si bien à la nostalgie.

Retour sur cet album sorti en septembre 2021.

Bonjour Gérard, ton album SurVivre, est sorti il y a quelques mois maintenant. Comment s’est passée cette sortie et quels retours avez-vous eu ?

Ce 5ème album est sorti en septembre 2021. Nous en avons eu de très bons retours, ce qui fait toujours plaisir, parce que c’est beaucoup de travail et qu’on n’en n’avait pas sorti depuis quelques années.

Le groupe existe depuis plus de 20 ans. Peux-tu me le présenter et me raconter votre histoire en quelques mots ? Quel regard portes tu sur ce parcours ?

Au début des années 2000, n’étant plus que le dernier membre fondateur du groupe Dream Child, j’ai décidé de poursuivre l’aventure sous le nom de Eternal Flight. Ce nom provient d’un morceau du premier album de Dream Child. On a gardé ce mélange de heavy, prog et power metal dans lequel nos premiers fans peuvent se retrouver.

Après la stabilisation du line-up et quelques démos, on a sorti « Positive Rage » en 2004 chez Cruz Del Sur Music, label italien. Après quelques concerts, télés et radios on a sorti notre deuxième album « Under The Sign Of Will » chez Thundering Recods, label français qui n’existe plus. Il est aussi sorti aux Etats Unis par le biais de Nightmare Records.

2011 a vu un nouveau changement de line-up ainsi que la sortie d’un concept album « Diminished Reality, Elegies and Mysteries. J’y ai invité Ricardo Confessori (Angra et Shaman), Robert Magnusson (Dynasty), Chris Gaffery (Savatage et Transiberian Orchestra) Marc Mc Gee (Vicious Rumors)

On est parti en tournée en 2013 avec Zack Stevens de Circle II Circle et Nightmare. Pendant trois semaines, on a sillonné la France et une bonne partie de l’Europe. Nouveau changement de line-up en 2015 et sortie de « Retrofuture » chez Massacre. On a continué les concerts et on a sorti en septembre 2021 ce nouvel album.

Je suis fier, malgré toutes les difficultés rencontrées au fil du temps, d’avoir pu sortir ces albums qui tiennent la route. Je suis content d’avoir pu les distribuer dans de nombreux pays. Et même si j’aurais aimé tourner plus, on ne lâche rien et on continue à se faire plaisir. Mais beaucoup de groupes ont sorti des albums pendant ces deux dernières années compliquées et il est difficile de tourner en ce moment.

ETERNAL FLIGHT castle
ETERNAL FLIGHT castle
SurVivre, avec V (cinq en latin) – votre cinquième album – est un concept album autour du bien (Morphoenix) et du mal (Nightmare King), mais aussi autour de l’écologie. Qui sont ces deux personnages qui apparaissent dans vos albums précédents et pourquoi avoir choisi ces thèmes ?

J’aime le fantastique et la science-fiction. Le Morphoenix, que l’on peut faire exister sous différentes formes, est un mélange entre un humain et un phénix. C’est quelqu’un qui peut entrer dans les rêves et dont les capacités hors normes, lui permettent de vivre des aventures étonnantes.  Il représente un symbole fort de renaissance et de remise en question.  C’est devenu la mascotte du groupe. C’était un challenge de l’inclure, au fil du temps, dans un morceau ou deux par album.

On retrouve sur cet album le combat entre le Nightmare King, l’image du mal, et le Morphoenix, celle du bien. L’un veut prendre possession de la Terre en train de dépérir à cause des hommes, pour assoir sa soif de pouvoir. L’autre veut remettre les hommes sur le droit chemin, les faire évoluer vers l’harmonie avec la nature et leur faire prendre conscience de la beauté de notre planète.

Je parlais déjà de l’exploitation des matières premières et du dérèglement climatique à l’époque de Dream Child.  Et il y a de grandes similitudes avec la situation actuelle. J’ai écrit « We Will Raise Again » en 2020 à l’époque des gros incendies en Australie. Cet album, au départ, pessimiste fait évoluer l’humanité vers le positif et une prise de conscience universelle. Il devient urgent de trouver des solutions. Nous avons tous cette force en nous et nous pouvons tous changer les choses si nous en avons la volonté.

Comment se sont passées l’écriture et la composition de cet album ? 

C’est souvent la musique qui amène les textes, même si ces derniers sont importants. On a fait un travail plus collectif sur cet album. Les deux Thibault et Cédric ont apporté beaucoup d’idées. Pour ma part, j’ai transposé cette problématique écologique actuelle dans un futur proche. Et au fur et à mesure que j’écrivais les textes, que le concept évoluait, je voyais les choses se mettre en place de façon cohérente et variée.

Le son est « vintage » et organique, pourquoi ce souci de « l’authentique » est-ce un retour aux sources du métal ?

En tant que groupe qui oscille entre heavy metal classique et metal prog, on essaye de garder notre identité, tout en se ménageant des espaces de liberté.  A l’heure actuelle, j’ai l’impression d’écouter toujours les mêmes groupes. Beaucoup de groupes de métal utilisent presqu’à outrance des sons de batterie super triggées, des sons de guitares très réampés. Ce sont des sons qui existent déjà dans les plugs ce qui enlève toute personnalité. A la fin des années 90 début 2000, on pouvait reconnaitre les groupes à leur façon de jouer.  En ce qui nous concerne, nous préférons sonner vintage et organique plutôt que d’être aseptisé et conforme à la masse.

Peux-tu me parler de votre artwork ? Qui est Giannis Nakos et quel a été le cahier des charges ?

C’est un artiste formidable. J’ai craqué sur son travail et on s’est contacté pendant l’été 2020. On a commencé à échanger nos idées. C’est quelqu’un qui aime sa liberté, même s’il part de l’univers du groupe, il voulait avoir carte blanche.  Je lui ai parlé du concept, dis ce que je voulais et envoyé les textes. Je n’ai aucun regret sur le résultat. Car, c’est le premier jet que nous avons choisi, même si nous avons un peu modifié le logo et le titre de l’album. Le résultat nous a tellement convaincu que ça a été encore plus jouissif de voir l’artwork fini.

Survive CD art cover 2021
Survive CD art cover 2021
Vous avez souvent changé de label et vous êtes maintenant chez un label allemand Métalapolis ? 

Chez Métalapolis, nous ne sommes pas au sein d’une grosse écurie où l’on serait considérés comme la dernière roue du carrosse. Il y a beaucoup de dialogue, ils sont très à l’écoute de nos demandes et tout se passe très bien. Certes, ils sont en développement, mais ils font un beau boulot.

Quelle est l’importance du merch pour un groupe comme Eternal Flight ? (je rappelle que vous avez sorti notamment des vinyles en deux couleurs : pourpre et noir)

C’est le label qui a insisté, certes pas très longtemps, pour sortir un vinyle pour les 20 ans du groupe. Il est sorti effectivement en deux couleurs qui rappellent notre artwork. Nous en sommes fiers et je dois dire que ça a très bien fonctionné. Le merch est aussi un lien entre notre public et nous. Quand on nous le commande directement, on dédicace la pochette avec beaucoup de plaisir.

On discute aussi sur les réseaux sociaux. Avoir les réactions en direct est toujours très cool. Se sentir ainsi soutenu est aussi très important. Surtout par les temps qui courent ! A l’instar d’un de nos concerts qui a été reporté 3 fois pour être finalement supprimé, beaucoup de festivals annulent par manque de préventes. Je trouve triste que les gens aient eu une solidarité quand ils étaient sur le net et qu’ils aient pris maintenant d’autres habitudes. Je suis intermittent et ces derniers mois, j’ai fait des spectacles de reprise pour vivre. Mais je suis aussi allé voir des concerts et j’ai pris mon pied. J’espère que les gens reprendront contact les uns avec les autres et retourneront en concert. Ça fait du bien surtout avec tout ce qu’on a vécu.

Merci beaucoup Gérard d’avoir répondu aux questions de Loud TV.

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