Chronique du nouveau ARMORED SAINT : « Punching The Sky »

Partagez !

Note de la rédaction :
/5

Soit comme la trotteuse et les aiguilles de cette montre toujours en mouvement qui secondes après secondes, heures après heures avancent dans le temps et quoiqu'il arrive jamais elle ne recule.
Thierry Kaminské

Certains groupes de Heavy Metal avaient déjà parcouru un long chemin avant 1980, comme Black Sabbath, Judas Priest, AC/DCMotörhead et j'en passe…Les années 80 ont bien commencé pour les fans de ce style de musique. Le genre était encore Underground quelques années auparavant mais a explosé durant cette décennie. Le premier album d'Iron Maiden sorti en 1980 annonçait déjà la vierge de fer comme l'un des plus grand groupe de Heavy Metal, suivi de Saxon avec "Wheels of Steel" et "Strong Arm of the Law"Def Leppard sort son premier album "On through the Night". Diamond Head accouche de "Lightning To The Nations". Venom explose en 1981 avec leur album "Welcome to Hell"… Bref la liste serait trop longue et il me faudrait au moins 1 an pour rédiger un article sur l'année de ma naissance. 40 piges que j'écoute cette musique, soit depuis que je suis sorti des corones de mon padre, sombre personnage qui avait pour passion la castagne, le dessin, le point de croix (un peu fragile comme activité) et le Heavy Metal. Le seul truc que l'on ai partagé véritablement après la castagne mon gadjo. Alors si je prends ma plume, ce n'est pas pour t'écrire un mot mon Pierrot, c'est pour un voyage dans le temps, ville planète Los Angeles, je danse le Heavy (ceux qui écoutent du Hip-Hop auront reconnu le MIA). Alors embarquons ensemble pour ce voyage initiatique et découvrir un grand groupe, qui sort ce 23/10/2020 son 8èm album "Punch In The Sky" chez Metal Blade Records, je nomme à la barre ARMORED SAINT. Comme à son habitude Ash le Malsain Blindé du Metal, va te donner un cours dont seul les fans de jeans moule bite & cartouchières ont le secret.

Armored Saint c'est qui ? déjà présentation au travers d'une photo de classe. 

Tout comme JEM et les Hologrammes (comprendra celui qui a regardé Dorothé dans sa jeunesse décadente), Armored Saint vient de Los Angeles. Le groupe se forme en 1980, avec pour socle de base le chanteur John Bush, les guitaristes David Prichard et Phil Sandoval, le bassiste Joey Vera et Gonzo (parmi vous, il y en a sûrement des amateurs…de film Gonzo mouhaha) à la batterie. Après quelques concerts ils obtiennent un contrat avec Metal Blade Records, et enregistrent le EP 3 titres "Armored Saint"

Un an s'écoule, le groupe décide de signer avec Chrysalis Records, un petit label (The Almighty, Paradise Lost pour The Host…). Le second album sort "March Of The Saint"C'est alors que le groupe quitte l'underground pour tutoyer une scène un peu plus large. Bien qu'ils n'aient pas atteint une reconnaissance mondiale, ARMORED SAINT se fait un nom, quittant les États-Unis. Le thème est plaqué pour le groupe, ils traitent de Medieval, de batailles épiques & autres histoires fantasy que beaucoup de groupes Heavy & Power s'inspireront. 

1985, sort "Delirious Nomad" toujours sur Chrysalis Records et c'est la débâcle. Considérée comme la pire sortie de la discographie encore maintenant, ils reviennent à l'écriture sur les châteaux, les chevaux, les grosses épées…et sortent 2 ans plus tard "Raising Fear" sans Phil Sandoval. Celui-ci ne fait plus partie du groupe, ce qui a conduit les membres à enregistrer les 10 titres avec uniquement Dave Prichard.  Pari réussi les titres "Chemical Euphoria", "Isolation", "Frozen Will", sont de véritables hymnes. Le public et les fans l'accueillent avec tous les honneurs d'un grand chevalier, rentrant d'une rude campagne.

 

Chrysalis Records ne suffit plus pour ARMORED SAINT et le divorce est prononcé. Le quatuor se retrouve dans les bras douillets de son premier amour Metal Blade Records et celui-ci s'occupe de restituer la puissance live du groupe et sort "Saints Will Conquer". Dave Prichard est malade, atteint d'une leucémie, l'un des acteurs majeurs de cette formation rejoint ceux qui sont morts aux combats, comme tout guerrier qui se respecte et qui ont lutté. C'est un coup dur pour le reste du groupe et chaque membre fait face à ses propres démons. Le silence durera 3 ans et sous la forte pression des fans ainsi que de la maison de disques, ils se réunissent en 1991 et rendent hommage à Dave en sortant l'un des plus grands chefs-d'œuvre du Heavy Metal "Symbol Of Salvation". Jeff Duncan arrive avec sa grosse guitare et aligne ses riffs avec l'envie d'avoir envie. Le casting est bon, il rejoint le crew. 

Malheureusement, après le succès absolu de cet album, le groupe décide de se séparer. John Bush poursuivra une carrière chez Anthrax et Joey Vera rejoindra Fates Warning, obligeant le groupe à mettre fin à ses activités. 2000 l'ancien Line-Up se réunit autour d'une raclette (j'invente ce que je veux) et se reforment. Sortira "Revelation", "La Raza" en 2010, "Win Hands Down" en 2015. 

5 années se sont écoulées, tictactictac et les voici de retour avec "Punching The Sky", 11 titres, 53 minutes d'orgaaaaaaaa (je vais pas vous spoilez mon avis, on va attendre un peu). 

Allumage de la chaine hi-fi, réglage de l'équalizer, play…ACTION. 

Ouverture sur un Folk traditionnel "Standing On The Shoulders Of Giant" annonce un titre retour aux sources pour le quintette. Gonzo Sandoval fait monter la pression, et par là même mon zboub, qui se durcit avec ces guitares aériennes. Le morceau s'envole, ma tête se secoue, ok c'est réussi, ils arrivent à me foutre la hargne nécessaire, pour aller chercher ma guitare de Manouche et me prendre pour Phil Sandoval. Refrain qui reste en tête, solo de bâtard, ma voisine me regarde, ce n'est plus le manche de ma guitare que je tiens mais mon manche anatomique. Ce morceau est vraiment l'un des meilleurs depuis le début de leur carrière à mon sens, ça promet.  

Second titre avec "End Of The Attention Span", pololo, voilà le genre de track bien lourde que j'apprécie dans le Heavy. C'est couillu, John Bush inonde ma maison avec son chant épique, rempli de férocité, des riffs bien épais mais pas trop. Je recommence à claquer des solos de Hair Zboubi pour le plus grand plaisir de Tatie Danielle qui m'observe depuis son jardin. Ce second morceau est le meilleur qu'ils ont pu faire depuis… Heu j'ai déjà indiqué ça pour le titre précédent non ?

"Bubble", tellement efficace, le jeu de guitares de Phil et Jeff est vraiment bon. Encore un titre accrocheur, métallique dans ses sonorités, remplis de petits détails au casque cette tracks est encore plus folle. Mais que m'arrive-t-il ??? l'effet Gonzo sans doute, à 3 minutes 34 me voilà parti à faire l'hélicoptère, va pas être déçue mamie tromblon. 

Joey Vera pose de grosses lignes de basses bien rock, épaisse comme un steak à cinq branches, comme on les aime dans la manoucherie. J'enfourche mon Peugeot 104 sp et me prends pour un Riders de l'apocalypse avec mon blason et continu mon odyssée avec Mamie derrière moi sur mon garde-boue. Direction Port Brillet, un patelin avec des forges mes raclos et des chuchotements la nuit (des Whisper Night en Anglais). Avec "Do Wrong To None" dans les cages à miel, m'en va raviver la flamme de celles-ci. Ce titre est aussi bon que le précédent, l'énergie suffisante pour avaler des kilomètres d'asphalte et pas des kilomètres de queue n'est ce pas mamie ?! Nous sommes libres.  

"Lone Wolf" me colle à la peau comme les morceaux que j'écoute depuis le début. Plus calme, ballade burnée, c'est superbement exécuté. Toujours ce duo de guitares qui assaisonnent ce qu'il faut. Les mecs sont bons.

Quand les concerts vont revenir et que Armored Saint va se pointer pour jouer dans un Fest, vous pouvez me croire que quand ils vont sortir "Missile To Gun", ça va partir en Wall of Death, tellement ce titre est bourré de testostérones, de gros paquos et de patates de ferrailleur. Ce titre est taillé pour le live et l'on ressent toute cette puissance que peut avoir ce grand groupe

"Fly In The Ointnment" rejoint "Lone Wolf" et m'inspire par son côté Iron Maiden. Le genre de ballade Heavy que seule la vierge de fer sait faire et bien ils ont dû inspirer les mecs de Los Angeles et c'est vraiment réussi. Ambiance retro pour "Bark No Bite". Ma fille Jade, du haut de ses 6 ans qui adore Kiss et autres chanteurs maquillés à l'ancienne adore celle là. Il est vrai qu'il flotte une ambiance 70's mais avec le piment d'Espelette qu'il faut du Heavy moderne. Mixe parfait entre les deux générations. Si Jade approuve, tu te tais et tu feras de même, sinon casse tes dents à toi. "Unfair", hypnotique, transcendant magnifique dans sa montée en puissance, aurait pu clôturer cette album avec cette douce atmosphère. Mais non pourquoi faire soft, quand tu peux faire rentre dedans…Ha ba tu es revenue mamie ? "Never You Fret" plus Thrash dans sa sonorité 90's, met fin à ce nouvel album, avec fraicheur…Non on ne parle pas de toi Georgette, on a dit fraicheur, puis me colle pas stp c'est gênant. 

Alors bien ou bien ce dernier album  de ARMORED SAINT ?! 

Cette claque, un excellent album. Tout est bon dedans. Des sonorités 90's, 80's,70's, 2000', le spectre est large. Si le groupe n'avait pas eu autant de malheur, il serait sans nul doute aussi reconnu que d'autres. J'ai replongé durant la rédaction de cette chronique, durant mes années collèges, mes années découvertes du Heavy Metal, alors que je marchais à peine. Un bon en arrière qui m'a fait sentir à quel point je suis toujours l'enfant du rock que je suis depuis 40 piges maintenant. 

Je ne mettrai pas de note, je dis fonce te procurer l'album, soutient les artistes, la scène locale, indé…Puis si tu ne sais pas quoi faire le Jeudi vers 19h, cale toi sur notre page FB, pour passer 1h de live. Sourire, blague potache, invités sympa puis quelques fois tu as des cadeaux. Rejoins-nous. Bisous !

 

 

Partager cet article

Comments are closed.